PARIS, 1er décembre (Reuters) - Voici les principales réactions au discours prononcé jeudi à Toulon par Nicolas Sarkozy sur l'économie et la construction européenne.

JEAN-MARC AYRAULT, président du groupe PS de l'Assemblée, dans un communiqué

"La maîtrise de notre destin, c'est Nicolas Sarkozy qui nous l'a fait perdre. C'est lui qui a abaissé la France financièrement, économiquement et socialement. C'est lui qui a privé la France de sa souveraineté économique et financière. C'est lui qui a dégradé la signature et le rang de la France. C'est lui, qui avec les autres gouvernements conservateurs européens, a systématiquement baissé pavillon devant le diktat des marchés. C'est lui qui a privé la France de la capacité de traiter d'égal à égal avec Mme Merkel et avec les autres puissances du monde. C'est lui qui a déclassé les Français.

"Ce qu'il nous a proposé ce soir, c'est que la France se redresse avec la politique qui l'a abaissée. Ce qu'il a proposé à l'Europe, c'est de la sauver avec le carcan d'austérité qui l'asphyxie.

MARINE LE PEN, présidente du Front national, sur i>télé

"Ce qu'a dit Nicolas Sarkozy (...) c'est que nous n'étions plus un peuple libre et qu'il allait faire en sorte que demain ce soit d'autres que nous qui décident de notre avenir. Cette conclusion est évidemment très grave, elle est juste la démonstration de son impuissance. Comme il ne sait pas quoi faire, comme il n'a aucune vision, eh bien il se soumet en réalité aux desiderata allemands.

"Tout ce dont il a parlé en disant que c'était scandaleux (...) mais c'est de sa faute, c'est lui qui n'a pris aucune des mesures nécessaires à la protection de nos emplois."

MARTINE AUBRY, première secrétaire su Parti socialiste, sur i>télé

"Finalement, moi j'ai vu beaucoup de renoncement. Rappelons-nous le discours de Toulon, en 2008, le président promettait de mettre la finance au pas, aujourd'hui c'est la finance qui gouverne l'économie, rien n'a été fait et il vient de lâcher devant Madame Merkel."

Elle a dit avoir vu "un candidat à la présidence de la République qui a essayé d'autojustifier son échec et de trouver des responsables ailleurs: ses prédecesseurs, les autres pays, la crise elle-même, voire même les étrangers".

JEAN-FRANÇOIS COPÉ, secrétaire général de l'UMP, dans une déclaration

"L'essentiel du message du président est d'avoir expliqué aux Français que nous ne sommes pas simplement en train d'affronter une crise, aussi grave soit-elle, nous sommes en réalité en train de changer d'époque.

"Il faut inventer un nouveau modèle de croissance et c'est à cela que le président de la République propose qu'on réfléchisse.

"Il faut inviter notre nation au sursaut, à la prise en main de notre destin, et cela passe effectivement par le fait de travailler plus et mieux pour préserver le pouvoir d'achat. Il s'agit de plus d'investissements, de plus d'innovation, de plus d'exportations et surtout cette idée forte de réindustrialiser notre pays."

NICOLAS DUPONT-AIGNAN, président de Debout la République, sur i>Télé:

"C'est un discours schizophrène, d'un côté il y a totalement des grands principes presque souverainistes et puis de l'autre une capitulation en rase campagne. Il habille ses capitulations par des effets de manche très nationaux."

"C'est ce que j'appelle une véritable imposture, faire passer un abandon colossal de souveraineté, car c'est l'impôt forcé, c'est la fin de notre démocratie, derrière des grands drapeaux tricolores."

"Il faut reconnaître une certaine habileté mais avec des conséquences désastreuses." (Service France, édité par Yves Clarisse)