(Actualisé avec Hervé Morin)

PARIS, 13 janvier (Reuters) - Voici les principales réactions en France à la dégradation de la note souveraine française par l'agence Standard & Poor's.

FRANÇOIS BAYROU, candidat centriste à l'élection présidentielle, lors d'une conférence de presse:

"C'est en réalité une double dégradation. C'est une dégradation de notre note souveraine qui va affecter la réputation de notre pays, avec des conséquences lourdes (...), et c'est en même temps une dégradation par rapport à notre principal voisin, l'Allemagne, avec qui jusqu'à maintenant nous mettions largement en scène notre égalité de statut (...), et donc notre situation en Europe va souffrir symboliquement et donc politiquement"

"La cause n'est évidemment pas seulement dans les cinq années Sarkozy, le mal vient de plus loin (...) les gouvernements successifs de gauche et de droite portent leur part de responsabilité"

"Cette dégradation-là, elle signe des années d'échec et des années de dérive".

MARINE LE PEN, présidente du Front national, à Reuters:

"Nous sommes entrés dans la spirale de l'éclatement de la zone euro. Essayons de faire sortir d'un mal, un bien. Le bien, c'est l'ouverture du véritable débat de la présidentielle autour du modèle économique."

"Nicolas Sarkozy et François Hollande cherchent à tout prix à échapper à ce débat qu'ils refusent d'ouvrir depuis des semaines et des semaines. Avec la perte du 'triple A', les Français doivent exiger des candidats à la présidentielle précisément quel est leur projet et comment ils entendent sortir de cette spirale qui semble inéluctablement nous mettre sur le chemin de la Grèce, de l'Italie et de l'Espagne."

MARTINE AUBRY, première secrétaire du Parti socialiste, dans un communiqué :

"Quoi que l'on pense des agences de notation, c'est une mauvaise nouvelle, et ce d'autant plus que ce sont les Français qui vont en payer le prix. Elle aurait pu être évitée."

"M. Sarkozy restera le président de la dégradation de la France".

"Cette perte du triple A sanctionne la politique suivie depuis 2007. M. Sarkozy avait dit qu'il ferait tout pour garder le triple A, qu'il avait érigé en 'trésor national'. En réalité, il a fait le contraire de ce qui était nécessaire et juste".

JEAN-LUC MÉLENCHON, candidat du Front de gauche à l'élection présidentielle, dans un communiqué :

"L'agence de notation Standard & Poor's déclare la guerre de la finance contre la France. Il faut résister. Se coucher devant la finance aiguise son appétit. La capitulation grecque l'a prouvé. Il faut rendre les coups."

"La Banque Centrale doit annoncer immédiatement qu'elle prêtera à la France à un taux très bas. Faute de quoi il faut suspendre les versement français au budget de l'Union européenne et couvrir les prochaines tranches avec un emprunt forcé sur les banques françaises qui viennent d'être gavées par la BCE".

EVA JOLY, candidate écologiste à l'élection présidentielle, dans un communiqué:

"La perte du 'triple A' doit être l'occasion d'une prise de conscience qu'un autre monde doit naître. Nicolas Sarkozy a échoué, les cadeaux fiscaux abusifs ont creusé les déficits. L'austérité n'est pas une réponse, ni l'obsession de la croissance : l'heure est donc à porter la transition écologique de l'économie."

DOMINIQUE DE VILLEPIN, candidat à l'élection présidentielle, ancien Premier ministre, dans un communiqué:

"Oui, la France va mal. Prise dans un tourbillon infernal, elle se débat, sans le soutien du politique, lui-même divisé dans la sempiternelle guerre des partis. Oui, la France a perdu son triple A. Ce n'est pas une bonne nouvelle. (...) La chute des fétiches n'est pas la chute de la tribu. La France se relèvera de cette perte. Elle l'a toujours fait. Elle se relèvera, pour peu qu'elle ne se complaise pas dans un culte désolé, perte de temps, d'énergie et d'amour-propre".

HERVÉ MORIN, candidat du Nouveau Centre à l'élection présidentielle, sur i>Télé :

"C'est un jour de défaite nationale en quelque sorte. C'est un pays qui constate les dégâts de 31 années de politique économique et budgétaire qui nous amène aujourd'hui au bord du gouffre. Désormais, la question, c'est la capacité de pouvoir rassurer ceux qui chaque jour nous permettent de finir nos fins de semaines, en clair il faut que nous soyons en mesure d'apporter un message très clair à nos prêteurs". (Service France, édité par Yves Clarisse)