PARIS - Catalogue de mesures concrètes d'un côté, rappel de principes et réforme des institutions de l'autre : le discours de politique générale d'Edouard Philippe, qui a succédé hier à celui d'Emmanuel Macron, installe président et Premier ministre dans leurs rôles respectifs, présentés comme complémentaires.

Par 370 voix pour, 67 contre et 129 abstentions, ce qui signifie que 75 des 100 députés du groupe d'opposition Les Républicains n'ont pas voté contre, l'Assemblée nationale, où les députés du parti présidentiel La République en marche (LREM) sont majoritaires, a accordé sa confiance au gouvernement.

L'opposition frontale est circonscrite aux "extrêmes" -- La France insoumise, les communistes et le Front national.

Inconnu du grand public à son arrivée à Matignon il y a deux mois, Edouard Philippe, 46 ans, a saisi son "grand oral" à l'Assemblée pour imposer son pragmatisme, là où Emmanuel Macron, 39 ans, avait multiplié citations et autres références philosophiques.

Copieusement applaudi par les 308 députés LREM au long de son discours d'une heure et quart, le Premier ministre a déroulé une feuille de route fondée sur le projet bâti par Emmanuel Macron, dont il entend mettre en oeuvre les principales mesures économiques dans les deux ans.

Santé, lutte contre le terrorisme, pression migratoire, culture, éducation, fiscalité : le chef du gouvernement issu de la droite a vanté travail, courage et "esprit de conquête", là où Emmanuel Macron avait évoqué la veille "cause de l'homme", "éthique de l'action" et "amour de la patrie".

Lors du débat suivant le discours du Premier ministre, le président du groupe LREM à l'Assemblée, Richard Ferrand, a salué un "chef d'orchestre" face aux "missions d'une France conquérante".

Fustigeant un "coup de force" doublé d'un "coup d'Etat social", le chef de file des députés de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a dénoncé les projets du gouvernement, de l'extension de l'état d'urgence au choix présidentiel de réduire d'un tiers le nombre de parlementaires.

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HAMBOURG - La police allemande s'attend à ce que 8.000 manifestants violents convergent vers Hambourg cette semaine à l'occasion du sommet du G20, a déclaré hier le ministre allemand de l'Intérieur, Thomas de Maizière.

Vingt mille policiers seront mobilisés pour sécuriser l'événement, qui aura lieu vendredi et samedi dans la deuxième ville d'Allemagne, et tenter d'éviter des actes de hooliganisme de la part des activistes anticapitalistes.

La police a dit avoir saisi une grande quantité d'armes blanches, des couteaux, mais aussi des battes de baseball et des matraques en plusieurs endroits de Hambourg et ses environs.

MOSCOU/WASHINGTON - Le président américain, Donald Trump, et son homologue russe, Vladimir Poutine, s'entretiendront vendredi à Hambourg en marge du sommet du G20.

L'information, d'abord fournie par un conseiller du Kremlin, Iouri Ouchakov, cité par des agences de presse russes, a été confirmée à Washington par la Maison blanche.

Celle-ci dit que les deux dirigeants auront "une rencontre bilatérale normale".

Il s'agira du premier tête-à-tête entre eux depuis l'arrivée au pouvoir du milliardaire républicain et magnat de l'immobilier le 20 janvier.

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MOSSOUL - Les forces gouvernementales irakiennes ont légèrement ralenti leur progression hier dans les quelques rues encore tenues par les djihadistes du groupe Etat islamique (EI) à Mossoul.

Les combattants de Daech sont assiégés dans un rectangle de 500 m de long et 300 m de large le long du Tigre, selon une carte publiée par l'état-major irakien.

La reprise de la ville, jadis bastion de l'EI en Irak, n'est désormais plus qu'une question de jours, voire d'heures. Les belligérants sont à un jet de grenade les uns des autres.

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BEYROUTH - Les Forces démocratiques syriennes (FDS) ont franchi les murs de la vieille ville de Rakka après des bombardements de la coalition sous commandement américain sur ses fortifications.

Ces frappes ont permis d'ouvrir deux sections de 25 mètres de large. La muraille est longue de 2.500 mètres.

Les FDS, une milice arabo-kurde soutenue par les Etats-Unis, ont déployé dimanche un millier d'hommes supplémentaires sur les lignes de front à Rakka, "capitale" du groupe Etat islamique en Syrie et dernière position urbaine des djihadistes dans le pays.

La progression dans la vieille ville de Rakka hier se faisait lentement car le terrain est miné, avec des engins à détection sensorielle. Les hommes de Daech combattent essentiellement la nuit. Ils utilisent en outre de nouveaux types de drones pour larguer des engins explosifs.

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SEOUL - La Corée du Nord a annoncé avoir procédé avec succès à un tir de missile balistique intercontinental capable de transporter une charge nucléaire lourde, et Washington a appelé à une action globale pour sanctionner le développement nucléaire nord-coréen.

Une porte-parole du Pentagone a confirmé que le projectile tiré par Pyongyang était un missile balistique intercontinental. Le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson a appelé à une action globale et jugé que le tir représentait une escalade de la menace nucléaire.

Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un a annoncé que l'essai de missile signalait l'achèvement des capacités stratégiques du pays, notamment en matière de bombe nucléaire, de bombe à hydrogène et de missiles balistiques intercontinentaux.

Les Etats-Unis, le Japon et la Corée du Sud ont demandé la tenue d'une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies, à huis clos. Selon des diplomates, cette réunion devrait se tenir aujourd'hui à 15h00 (19h00 GMT).

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PARIS - La France a qualifié hier d'"avancée importante" le vote des Etats membres de l'Union européenne sur une définition des perturbateurs endocriniens, une étape qui pourra permettre de retirer du marché des pesticides contenant ces agents chimiques potentiellement dangereux.

Les ministres français de la Transition écologique, de la Santé et de l'Agriculture ont parallèlement annoncé des mesures "complémentaires".

La Commission européenne a pour sa part présenté l'adoption de critères d'identification des perturbateurs endocriniens, présents dans des pesticides mais aussi des produits de la vie courante, comme "une étape décisive sur la voie d'une meilleure protection des citoyens contre les substances nocives".

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STRASBOURG - La Commission européenne a proposé de fournir de nouveaux financements à l'Italie pour l'aider répondre à l'afflux de migrants, tout en appelant les organisations qui se sont spécialisées dans le secours des exilés à la retenue afin de ne pas les encourager à prendre la mer.

L'exécutif européen a annoncé une aide supplémentaire de 35 millions d'euros à Rome, qui a demandé ces derniers jours à ses voisins d'accueillir davantage de migrants dans leurs ports.

La Commission recommande que l'Italie élabore un code de conduite à destination des ONG dont les bateaux croisent au large de la Libye.

Le vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans, a déclaré à la presse que les commissaires européens estimaient que le travail des ONG pouvait encourager les candidats à l'exil à prendre la mer au péril de leur vie.

Les organisations européennes de défense des droits de l'homme reprochent aux gouvernements européens de ne pas s'impliquer suffisamment et jugent que leur inaction est à l'origine de milliers de noyades enregistrées en Méditerranée.

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STRASBOURG - Murielle Bolle, mise en examen pour son rôle présumé dans le meurtre du petit Grégory Villemin a été maintenue en détention hier par la chambre de l'instruction de la Cour d'appel de Dijon, a indiqué son avocat, Jean-Paul Teissonnière.

L'avocat a expliqué que la chambre refusait qu’elle soit hébergée par sa famille, dont certains membres devraient être prochainement entendus.

"On prend acte de cette situation et on va essayer de trouver une solution le plus vite possible", a-t-il dit à la presse en sortant du palais de justice.

Murielle Bolle, âgée de 15 ans à l’époque des faits, avait d'abord affirmé avoir été dans la voiture de Bernard Laroche, qui était son beau-frère et le cousin du père de Grégory, lorsqu'il avait enlevé le garçon de quatre ans, avant de se rétracter au lendemain de son retour dans sa famille.