Richemont plonge de plus de 11% à 78,25 francs suisses, accusant la plus forte baisse du SMI, l'indice vedette de la Bourse de Zurich, lui même en repli de 8,8%. Le groupe de luxe est le plus affecté par la décision inattendue de la Banque nationale suisse d'abandonner le cours plancher du franc. Cette décision, qui fait bondir le cours de la monnaie helvétique face aux autres devises (+30% dans le sillage de l'annonce), est un mauvais coup porté aux entreprises suisses puisqu'elle renchérit mécaniquement le prix de leurs produits face aux biens et services libellés dans les autres monnaies.

Richemont, qui exporte l'essentiel de sa production dans le monde entier, devrait tout particulièrement pâtir de la nouvelle politique monétaire suisse.

Cette décision de la BNS tombe d'autant plus mal pour le propriétaire des marques Cartier et Montblanc, qui a annoncé un peu plus tôt une croissance nulle des ventes au troisième trimestre de son exercice 2014-2015 en raison de la baisse de la demande pour ses montres à Hong Kong, l'un de ses principaux marchés.

Mardi déjà, Burberry avait averti qu'une baisse de ses ventes à Hong Kong fin 2014 pourrait affecter ses marges bénéficiaires.

Sur la période de trois mois close fin décembre, Richemont a réalisé un chiffre d'affaires de 3,051 milliards d'euros, stable à taux de changes constants. Les analystes interrogés par Reuters tablaient sur +1%. En tenant compte des effets de change, les ventes ont progressé de 4%, conformément aux attentes.