À Paris, le CAC 40 gagne 0,45% (26,17 points) en clôture à 5.832,51 points. A Londres, le FTSE 100 a pris 0,67% et à Francfort, le Dax a progressé de 0,49%.

L'indice EuroStoxx 50 a avancé de 0,56%, le FTSEurofirst 300 de 0,2% et le Stoxx 600 de 0,25%.

Une partie des indices européens évoluaient dans le rouge à la mi-séance après la chute de 7,72% de la Bourse de Shanghai, la plus forte depuis 2015, pour sa première séance après les longs congés du nouvel an lunaire en Chine.

La banque centrale chinoise avait pourtant injecté pendant le week-end 1.200 milliards de yuans (154 milliards d'euros) de liquidités sur les marchés et réduit le taux de ses prises en pension inversées dans le but de rassurer les investisseurs face au risque de ralentissement marqué de la croissance.

Le bilan de l'épidémie de coronavirus 2019-nCoV s'est encore alourdi pour atteindre 361 morts, 57 de plus que dimanche.

LES INDICATEURS DU JOUR

Aux Etats-Unis, l'indice ISM manufacturier traduit un retour inattendu à la croissance de l'activité en remontant à 50,9, son plus haut niveau depuis juillet, après 47,8 en décembre. Les économistes interrogés par Reuters attendaient en moyenne un chiffre de 48,5 seulement.

Cette bonne surprise l'a largement emporté sur l'annonce d'une baisse des dépenses de construction en décembre, la première depuis juin, permettant aux actions américaines d'amplifier leur rebond.

"L'accord commercial de 'phase un' entre les Etats-Unis et la Chine a dissipé une partie des nuages noirs qui pesaient sur le secteur", explique ING. "Malheureusement, cette bonne nouvelle pourrait être de courte durée car les inquiétudes liées au coronavirus commencent à assombrir l'horizon."

En Europe, les résultats définitifs des enquêtes mensuelles d'IHS Markit auprès des directeurs d'achats du secteur manufacturier montrent que la contraction de l'activité industrielle s'atténue, le PMI sectoriel pour la zone euro remontant à 47,9.

VALEURS

La plus forte hausse sectorielle du jour est pour le compartiment européen des hautes technologies (+1,63%), qui a profité principalement du bond de 17,63% d'Ingenico après l'annonce de son rachat par Worldline. Ce dernier a perdu 0,47%.

A la baisse, le compartiment du pétrole et du gaz a cédé 1,14% et celui des matières premières 0,77%.

Parmi les plus fortes baisses du Stoxx 600, le spécialiste allemand des technologies de santé Siemens Healthineers a perdu 4,71% après la publication de résultats inférieurs aux attentes, et la banque suisse Julius Baer a cédé 3,52% avec l'annonce de la suppression de 300 postes et d'une baisse de ses bénéfices en 2019.

A WALL STREET

Au moment de la clôture en Europe, Wall Street évoluait elle aussi en nette hausse, le Dow Jones s'adjugeant 0,8%, le Standard & Poor's 500 0,85% et le Nasdaq Composite 1,34%.

En tête du Dow Jones, Nike prenait 4,53% après un avis favorable des analystes de JPMorgan alors que le pétrolier Exxon Mobil perdait 2,33% avec le recul du prix du baril.

CHANGES

Le regain d'appétit pour les actifs risqués se traduit par une baisse du yen et du franc suisse, deux devises refuges, face au dollar.

Le yuan chinois reste toutefois orienté à la baisse, signe que l'inquiétude suscitée par l'économie chinoise est loin d'être apaisée.

L'"indice dollar", qui mesure les fluctuations du billet vert face à un panier de référence, gagne 0,43% et l'euro revient autour de 1,1055.

La livre sterling, elle, cède plus de 1%, les premières déclarations "post-Brexit" de Londres sur les négociations commerciales avec l'Union européenne faisant craindre des tensions.

TAUX

Sur le marché obligataire, la bonne surprise de l'ISM manufacturier se traduit par une remontée des rendements de référence: celui des bons du Trésor américain à dix ans prend plus de deux points de base à 1,5221%, après être revenu vendredi à son niveau de début septembre tout près de 1,50%.

En Europe, le Bund allemand à dix ans affiche en clôture un gain de près d'un point à -0,44%.

PÉTROLE

A contre-courant des actions, le pétrole creuse ses pertes face au risque de baisse marquée de la demande chinoise, qui pourrait conduire l'Opep et ses alliés à réduire leur production.

Le Brent abandonne 3,37% à 54,71 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 2,35% à 50,35 dollars. L'un et l'autre ont touché en séance leur plus bas niveau depuis janvier 2019.

Le groupe chinois Sinopec, premier importateur mondial, a décidé de réduire son activité de 600.000 barils par jour, soit 12%, a-t-on appris de sources proches du dossier. Parallèlement, l'"Opep+" envisage une réduction supplémentaire de sa production de 500.000 barils par jour selon plusieurs sources au sein du cartel et dans le secteur.

(Marc Angrand)