BEYROUTH, 26 janvier (Reuters) - Les rebelles syriens du groupe islamiste Ahrar al Cham ont annoncé jeudi avoir fusionné avec six autres factions rebelles dans le nord-ouest de la Syrie.

Ce regroupement est une riposte à l'offensive lancée cette semaine par les islamistes du Front Fateh al Cham, ex-Front al Nosra, contre des factions de l'Armée syrienne libre (ASL).

Pour le Fateh al Cham, anciennement affilié à Al Qaïda jusqu'à la rupture formalisée l'été dernier, des factions de l'ASL auraient conspiré contre lui lors des discussions de paix qui se sont tenues lundi et mardi à Astana, la capitale de Kazakhstan, sous l'égide de la Russie, de l'Iran et de la Turquie, et chercheraient à l'"isoler".

Ces "conférences et négociations", a ajouté l'ex-Front al Nosra, ont pour objectif de "tenter de détourner le cours de la révolution pour l'orienter vers une réconciliation avec le régime criminel" de Bachar al Assad.

A l'issue de violents combats qui se sont traduits par l'élimination du groupe Djaïch al Moudjahidine (affilié à l'ASL), les djihadistes du Front Fateh al Cham ont repris une zone située à l'ouest d'Alep, ont rapporté mercredi deux chefs de l'ASL.

"Al Nosra veut en finir avec l'ASL", a dit un de ces responsables de l'Armée syrienne libre. S'il y parvient, a-t-il ajouté, "les factions qui étaient présentes à Astana seront anéanties".

Ahrar al Cham s'est allié à ces factions de l'ASL, accusant le Front Fateh al Cham d'avoir rejeté des initiatives de médiation pour stopper ces affrontements internes à la rébellion anti-Assad.

"Si les combats continuent et si une partie continue de commettre des injustices contre une autre, nous ne permettrons pas que cela se produise, quel qu'en soit le coût, même si nous devons en être victimes", prévenait le chef d'Ahrar al Cham, Abou Ammar al Omar dans un message mis en ligne mercredi sur YouTube.

Le communiqué d'Ahrar al Cham annonçant jeudi matin ce regroupement souligne que toute attaque contre un des membres de cette nouvelle alliance sera considérée comme une "déclaration de guerre" contre l'ensemble des factions la composant. (Lisa Barrington et Tom Perry; Henri-Pierre André pour le service français)