ROME, 15 octobre (Reuters) - Le président du Conseil italien, Matteo Renzi, a présenté samedi son projet budget pour 2017, espérant qu'il permettra de convaincre Bruxelles d'accepter ses ambitions modestes en matière de réduction budgétaire et éviter ainsi d'impopulaires mesures d'austérité.

Le gouvernement Renzi passera en décembre un test crucial avec le référendum constitutionnel et un résultat négatif pourrait menacer sa survie.

Le projet de budget relève les dépenses de santé et prévoit de mettre de côté 7 milliards d'euros sur trois ans afin de financer des mesures destinées aux retraités, a dit le chef de l'exécutif italien.

"Le projet, c'est moins de taxes, plus de droits", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse.

La structure du budget a déjà été élaborée par le ministre de l'Economie, Pier Carlo Padoan, mais Matteo Renzi a expliqué avoir ajouté des mesures exceptionnelles destinées à financer la reconstruction d'une région dévastée en août par un séisme et à juguler la crise des migrants.

Avec ce projet, le déficit budgétaire devrait représenter 2,3% du produit intérieur brut italien, un peu moins que l'objectif de 2,4% fixé pour 2016, mais bien loin de la projection gouvernementale qui disait tabler sur 2%.

Le projet de budget sera examiné à la loupe à Bruxelles, où la Commission presse Rome d'améliorer la consolidation fiscale. Il sera ensuite présenté au Parlement.

Pour l'exécutif européen, la faiblesse de la croissance italienne doit conduire le gouvernement à réduire l'endettement public qui représente 133% du produit intérieur brut italien, le niveau le plus élevé en Europe après celui de la Grèce.

"Nous avons une relation constructive avec la Commission européenne. S'il y a le moindre problème, nous allons essayer de les identifier rapidement", a déclaré Pier Carlo Padoan lors de la même conférence de presse. (Giuseppe Fonte,; Nicolas Delame pour le service français)