PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en baisse et les Bourses européennes reculent à mi-séance vendredi, le regain de pessimisme sur le confit en Ukraine incitant les investisseurs à la prudence, sans remettre pour autant en cause la meilleure performance hebdomadaire des actions depuis près de 15 mois.

Les contrats à terme sur les principaux indices new-yorkais signalent une ouverture en repli de 0,61% pour le Dow Jones, de 0,67% pour le Standard & Poor's 500 et de 0,76% pour le Nasdaq après trois séances consécutives de hausse.

À Paris, le CAC 40 perd 1,42% à 6.518,50 points à 11h35 GMT. A Londres, le FTSE 100 cède 0,7% et à Francfort, le Dax recule de 1,62%.

L'indice EuroStoxx 50 est en baisse de 1,28%, le FTSEurofirst 300 de 0,56% et le Stoxx 600 de 0,66%.

Ce dernier conserve une progression de 3,78% et s'achemine ainsi vers sa plus forte hausse hebdomadaire depuis novembre 2020, tout comme les indices américains, tandis que le CAC 40 affiche un gain de 4,14%.

Alors que plusieurs grandes villes d'Ukraine continuent de subir des bombardements meurtriers de l'armée russe, les négociations entre diplomates des deux camps ne montrent plus aucun signe de progrès, ce qui fait craindre une prolongation du conflit avec à clé un impact économique et financier durable.

Les investisseurs attendent l'issue de l'entretien prévu à partir de 13h00 GMT entre le président américain, Joe Biden, et son homologue chinois, Xi Jinping tandis que Vladimir Poutine doit s'entretenir avec Emmanuel Macron.

VALEURS EN EUROPE

La majeure partie des grands secteurs de la cote européenne évoluent dans le rouge, les plus fortes baisses étant pour ceux de l'automobile (-2,61%)de l'immobilier (-1,42%) et du transport et des loisirs (-1,22%).

À l'opposé, le compartiment des matières premières profite du rebond des cours du pétrole et de certains métaux de base, dont le cuivre (+1,09%).

À Paris, EDF cède 0,92% après l'annonce du lancement d'une augmentation de capital de 3,1 milliards d'euros, une nouvelle qui pèse sur le cours même si baisse est tempérée par les propos, jeudi, d'Emmanuel Macron sur le dossier, qui confortant le scénario d'une possible renationalisation après l'élection présidentielle d'avril.

TAUX

Le regain d'aversion au risque favorise un repli des rendements des bons du Trésor américain après leur hausse marquée des derniers jours, alimentée entre autres par les annonces de la Réserve fédérale sur ses intentions en matière de hausse des taux dans les prochains mois.

Celui des titres à dix ans baisse de plus de cinq points de base à 2,1387%, le deux ans plus de quatre points à 1,8969%.

Le marché obligataire européen suit le mouvement: le dix ans allemand revient à 0,353% et s'éloigne un peu plus du pic de plus de trois ans inscrit mercredi à 0,41%.

CHANGES

Le dollar profite de nouveau de son statut de valeur refuge et s'apprécie de 0,41% face aux autres grandes devises.

L'euro revient ainsi à 1,1036 (-0,48%) mais conserve un gain de près de 1,2% sur la semaine, sa plus forte hausse hebdomadaire depuis début février.

PÉTROLE

Les doutes quant aux chances de succès des négociations sur l'Ukraine profitent au marché pétrolier, qui poursuit son rebond: le Brent gagne 0,61% à 107,29 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,76% à 103,76 dollars.

Ils avaient bondi de plus de 8% jeudi mais restent en baisse de plus de 4% sur l'ensemble de la semaine.

(Rédigé par Marc Angrand, édité par Jean-Michel Bélot)

par Marc Angrand