ROME - Le contrat de gouvernement négocié par le Mouvement 5 Etoiles et la Ligue dévoilé hier appelle à une révision des règles de gouvernance européenne et, même s'il ne retient pas certains des éléments qui avaient fuité, il pose le décor d'une confrontation avec les partenaires européens de l'Italie.

Aucun projet de sortie de l'euro ou de référendum sur la question ne figure dans l'accord, qui ne demande pas non plus à exclure du calcul de la dette les rachats d'obligations opérés par la Banque centrale européenne (BCE).

Mais le mouvement anti-système de Luigi Di Maio et la formation d'extrême droite de Matteo Salvini réclament en revanche que les dépenses d'investissement ne soient pas prises en compte dans le calcul du ratio dette/PIB.

Ils veulent aussi une activation totale des objectifs du traité européen de Maastricht (1992), qui visent notamment à un renforcement de la légitimité démocratique des institutions européennes et une amélioration de leur efficacité.

Au chapitre de la fiscalité, les deux formations prévoient pour l'impôt sur les revenus et l'impôt sur les sociétés de ramener à deux le nombre de tranches d'imposition, taxées à 15% et 20%. Pour ce qui est de la politique sociale, le futur gouvernement prévoit la mise en place, pour les pauvres, d'un "revenu citoyen" de 780 euros par mois et l'abrogation de la réforme des retraites adoptée en 2011.

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ISTANBUL - Les dirigeants des pays musulmans ont demandé hier le déploiement d'une force internationale pour protéger les Palestiniens après la mort de dizaines de manifestants tués par des soldats israéliens dans la bande de Gaza cette semaine.

Dans une déclaration à la fin de leur sommet organisé à Istanbul, ils ont également promis d'imposer des "mesures politiques et économiques" aux pays qui imiteraient les Etats-Unis et transféreraient à Jérusalem leur ambassade en Israël.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a formulé des attaques contre Israël, qu'il a qualifié "d'Etat terroriste", comparant les actions des forces israéliennes aux exterminations par les nazis de millions de Juifs dans les camps de concentration lors de la Deuxième Guerre mondiale.

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BRUXELLES - La Commission européenne a entrepris hier d'activer la "loi de blocage", dispositif de protection des entreprises européennes contre les sanctions que les Etats-Unis s'apprêtent à réinstaurer contre l'Iran.

Ce mécanisme, adopté en 1996 pour contourner l'embargo sur Cuba mais jamais employé, permet aux entreprises et tribunaux européens de ne pas se soumettre à des réglementations relatives à des sanctions prises par des pays tiers.

Dans un communiqué, la Commission a précisé avoir "lancé la procédure formelle d'activation du 'Blocking Statute' (loi de blocage) en actualisant la liste des sanctions américaines contre l'Iran tombant dans son champ d'application". Elle propose aussi d'autoriser la Banque européenne d'investissement (BEI) à faciliter les investissements des entreprises européennes en Iran.

Cette annonce est conforme à la décision prise par les chefs d'Etat et de gouvernement la veille lors de leur sommet informel en Bulgarie.

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GENEVE - L'Union européenne et l'Inde ont communiqué à l'Organisation mondiale du commerce des listes de produits américains susceptibles de faire l'objet de tarifs douaniers élevés, en représailles à la décision du président Donald Trump de taxer les importations d'acier et d'aluminium, selon des documents de l'OMC publiés hier.

Selon l'UE, les droits de douane américains sur l'acier pourraient lui coûter 1,5 milliard de dollars (1,3 milliard d'euros) et ceux sur l'aluminium 100 millions. Le riz, les airelles, le bourbon, le maïs, le beurre d'arachide et les produits en acier figurent sur sa liste des produits américains qui pourraient être taxés.

L'UE envisage d'appliquer ces mesures à partir du 20 juin.

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WASHINGTON - Le conseiller économique de la Maison blanche, Larry Kudlow, a déclaré hier que Pékin accédait "à beaucoup de nos demandes" sur la réduction du déficit commercial des Etats-Unis avec la Chine.

"Il n'y a pas encore d'accord et cela va encore prendre du temps pour y parvenir, mais ils y viennent", a dit Kudlow à des journalistes au deuxième jour d'une rencontre entre des représentants de l'administration américaine et une délégation chinoise à la Maison blanche.

Kudlow a également précisé que les Chinois avaient proposé de réduire le déficit commercial des Etats-Unis avec la Chine de plus de 200 milliards de dollars, notamment dans les secteurs de l'énergie et de l'agriculture, ce qu'avait démenti un peu plus tôt hier le ministère chinois des Affaires étrangères.

Les Etats-Unis ont affiché l'an dernier avec la Chine un déficit commercial de 375,2 milliards de dollars (318,1 milliards d'euros), selon les statistiques du gouvernement américain. Le déficit a atteint 91 milliards de dollars pour les trois premiers mois de 2018.

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PARIS - Emmanuel Macron tentera lors de son déplacement en Russie les 24 et 25 mai de trouver des "points d'accord" avec Vladimir Poutine, notamment sur la question de l'Iran, de la Syrie et de l'Ukraine, a fait savoir hier l'Elysée, qui a toutefois reconnu que la tâche sera difficile.

Le chef de l'Etat, qui s'est efforcé depuis le début de son quinquennat de maintenir le contact avec Moscou en dépit de divergences, a accepté l'invitation de son homologue lancée à l'automne à venir au forum économique de Saint-Pétersbourg.

En marge de cette grand-messe dont la France et le Japon sont cette année les invités d'honneur, Emmanuel Macron aura un tête-à-tête avec Vladimir Poutine - le troisième après ceux du Château de Versailles et du G20 de Hambourg.

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SANTA FE, Texas - Un élève armé a tué dix personnes, dont plusieurs de ses camarades, et blessé dix autres personnes lors d'une fusillade dans un lycée de Santa Fe au Texas hier matin, a indiqué le gouverneur de l'Etat américain, Greg Abbott.

Le jeune homme, qui a été identifié comme Dimitrios Pagourtzis, avait prévu de conclure son équipée meurtrière par un suicide mais s'est finalement rendu à la police.

Cette nouvelle attaque est la dernière en date d'une série de fusillades commises dans différents établissements scolaires des Etats-Unis.

"Mon administration est déterminée à faire tout ce qui est en son pouvoir pour protéger nos élèves, sécuriser nos écoles et empêcher que les armes tombent entre les mains de ceux qui représentent un danger pour eux-mêmes et pour les autres", a déclaré Donald Trump à la Maison blanche.

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LA HAVANE - Plus de cent personnes ont péri dans le crash d'un Boeing 737 qui s'est écrasé hier peu après son décollage de La Havane à Cuba.

Seules trois femmes, admises dans un état grave à l'hôpital Calixto Garcia de La Havane, ont survécu à la catastrophe, a indiqué le président cubain Miguel Diaz-Canel. L'incendie, qui s'est déclaré après l'accident, a été éteint et les équipes de secours ont entamé leur travail d'identification des corps.

L'avion, loué par la compagnie Cubana à une petite compagnie aérienne mexicaine, Damojh, transportait 105 passagers, dont cinq enfants, et neuf membres d'équipage.

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PARIS - Un ressortissant égyptien de 20 ans, soupçonné de préparer un attentat à l'explosif ou au poison, a été arrêté il y a quelques jours à Paris, ont annoncé hier les autorités.

Selon le ministère de l'intérieur, ce jeune homme, identifié de source judiciaire sous le nom de Mohamed M., avait été repéré par la Direction générale du renseignement intérieur (DGSI) "en raison de son activité sur les réseaux sociaux".

Des éléments découverts lors d'une perquisition à son domicile du XVIIIe arrondissement de Paris le 11 mai ont conduit le parquet de Paris à ouvrir une enquête préliminaire pour association de malfaiteurs terroriste criminelle.

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MARSEILLE - Nicolas Hulot a "sonné le tocsin", hier à Marseille, lors de la présentation des grands axes de son futur plan biodiversité destiné à lutter contre l'évolution inquiétante des espaces naturels et des espèces animales.

Le détail de ce plan, qui doit faire l'objet d'une concertation avec les citoyens, les associations et les scientifiques, sera présenté en juillet, a précisé le ministre de la Transition écologique.

Nicolas Hulot a décliné plusieurs axes de son plan, comme ceux consistant à "redonner sa place à la nature y compris en ville" et à stopper la réduction des espaces naturels notamment par une "sanctuarisation" des terres agricoles.

Il veut aussi réconcilier économie et écologie, un "changement de logique" qu'Emmanuel Macron souhaiterait selon lui voir entrer en vigueur avant 2023.

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PARIS - Le Conseil d'Etat a validé hier le principe des tarifs réglementés de l'électricité qui permettent selon lui de garantir la stabilité des prix, une décision contrecarrant les arguments des fournisseurs alternatifs.

La plus haute juridiction administrative, qui était saisie par Engie et l'Association nationale des opérateurs détaillants en énergie (Anode), a parallèlement annulé en partie les prix adoptés par le gouvernement à l'été 2017 mais ce volet ne remet pas en cause l'existence même de ces tarifs.

Les concurrents d'EDF jugeaient une telle réglementation contraire au droit européen.