AMSTERDAM/MADRID - Un Espagnol qui conduisait une camionnette contenant des bonbonnes de gaz a été interpellé par la police néerlandaise hier soir près du lieu où devait se tenir un concert de rock qui avait auparavant été annulé en raison de la menace d'un possible attentat.

Les policiers néerlandais ont dit avoir été alertés par leurs homologues espagnols d'un danger potentiel à l'endroit où devait se tenir le concert du groupe californien The Allah-Las. Le groupe devait se produire au Maassilo, un ancien silo à grain construit sur les bords de la Meuse. Le concert a été annulé vers 19h00 (17h00 GMT) peu avant l'ouverture des portes et les alentours bouclés.

De source judiciaire espagnole, on indique qu'il n'y a pas de lien entre cette alerte et les attentats qui ont fait 15 morts la semaine dernière en Catalogne. Le renseignement, indique-t-on, est le résultat d'une enquête de la Garde civile espagnole qui était en cours depuis un certain temps.

Le maire de Rotterdam, Ahmed Aboutaleb, a déclaré lors d'une conférence de presse qu'il n'était pas non plus possible de dire s'il y avait un lien entre la menace relative au concert et le repérage de la camionnette, mettant en garde contre des "conclusions hâtives".

Le conducteur, arrêté vers 21h30, a été placé en garde à vue pour interrogatoire tandis qu'une équipe de démineurs examinait le véhicule. Le nombre de bombonnes retrouvées dans la camionnette n'a pas été précisé.

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ISSY-LES-MOULINEAUX, Hauts-de-Seine - Les enquêteurs français cherchent à savoir pourquoi des membres de la cellule djihadiste de Catalogne sont venus dans la région parisienne au cours du week-end qui a précédé les attentats de Barcelone et de Cambrils, qui ont fait 15 morts la semaine dernière.

Deux ou trois membres de cette cellule sont venus en région parisienne et à Paris les 11 et 12 août à bord de l'Audi A3 qui a servi dans une attaque à la voiture bélier à Cambrils, a confirmé à son tour hier à la presse le procureur de la République François Molins.

Il n'a ni confirmé ni infirmé la présence, lors de ce voyage, de Younès Abouyaaqoub, conducteur présumé de la camionnette qui a fauché jeudi dernier des dizaines de personnes à Barcelone, finalement abattu lundi par la police catalane.

François Molins a en revanche confirmé d'autres éléments de l'enquête révélés ces derniers jours dans la presse française, notamment leur nuit passée dans un hôtel de Malakoff, près de Paris, et leur passage par un magasin FNAC parisien.

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PARIS - Hamou Benlatrèche, accusé d'avoir délibérément foncé au volant d'une voiture sur des militaires de l'opération "Sentinelle" à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) début août, avait un "intérêt récent mais certain" pour l'organisation de l'Etat islamique, a déclaré hier le procureur de la République François Molins.

Il a annoncé à la presse que le parquet de Paris avait ouvert une information judiciaire pour "tentative d'assassinats sur personnes dépositaires de l'autorité publique en relation avec une entreprise terroriste" et "association de malfaiteurs terroriste criminelle".

Hamou Benlatrèche, ressortissant algérien en situation régulière jusqu'ici inconnu de la justice et sans "fiche S", a blessé six militaires, dont trois grièvement, le 9 août, en les percutant avec la voiture.

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SALZBOURG - La République tchèque et la Slovaquie ont apporté leur soutien à l'offensive française pour durcir davantage les règles du travail détaché, hier au début d'une tournée de trois jours d'Emmanuel Macron en Europe centrale et orientale.

Après une réunion de travail avec le président français et les Premiers ministres tchèque et slovaque, le chancelier autrichien a fait état d'un accord entre les quatre pays pour obtenir en octobre une révision de la directive européenne avec des critères s'approchant des demandes françaises.

Les deux autres membres du groupe, Pologne et Hongrie, sont réticents à durcir les règles du travail détaché.

Emmanuel Macron rencontre aujourd'hui à Bucarest le président et le Premier ministre roumains, Klaus Werner Iohannis et Mihai Tudose, et s'envolera dans la soirée pour Varna (Bulgarie), où il s'entretiendra demain avec le président et le Premier ministre, Roumen Radev et Boïko Borissov.

La présidence estonienne de l'Union européenne fera une nouvelle proposition en septembre et une réunion sur ce thème est prévue fin octobre que la Commission européenne et plusieurs Etats membres souhaitent conclusive.

Paris souhaite limiter la durée du travail détaché à 12 mois, contre deux ans prévu aujourd'hui, et prendre toute les périodes de travail détaché en compte dans ce calcul.

La France veut aussi s'assurer que les travailleurs détachés perçoivent tous les éléments de rémunération obligatoires dans le pays d'accueil. Elle souhaite en outre renforcer la lutte contre la fraude et les abus, avec des sanctions effectives. Des négociations sur des règles spécifiques pour le transport routier, sur lesquelles l'Espagne et le Portugal sont particulièrement vigilants, auront lieu dans un second temps.

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PARIS - Les points clés de la réforme du Code du travail ne sont toujours pas tranchés, selon des organisations syndicales qui ont manifesté leur inquiétude à une semaine de la présentation du projet par le gouvernement.

La place de la négociation directe dans les entreprises, le plancher des indemnités prud'homales ou la négociation des rémunérations annexes, ne sont toujours pas arbitrés, ont dit la CFTC et la CFDT à l'issue de leur rencontre avec le cabinet.

Autre déception pour les syndicats : la hausse des indemnités légales de licenciement promise par le gouvernement, qui ne sera que de 25% et non de 50% comme le réclamait la CFDT.

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LUANDA - Plus de neuf millions d'Angolais ont voté hier à l'occasion d'un scrutin tendu, dans un pays en pleine crise économique, qui tourne la page de la présidence de José Eduardo dos Santos, au pouvoir depuis 38 ans.

Les résultats provisoires sont attendus dans la journée mais la proclamation officielle ne devrait pas intervenir avant deux semaines.

Âgé de 74 ans, le président sortant est arrivé à la tête de l'Angola en 1979. Il n'est pas candidat et a choisi un ancien général, Joao Lourenço, 63 ans, pour représenter le parti au pouvoir, le MPLA.

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BAGDAD - Les forces gouvernementales ont repris hier deux quartiers des faubourgs ouest de Tal Afar, dernier bastion urbain de l'Etat islamique en Irak, au quatrième jour de leur offensive.

Tal Afar se trouve à 80 kilomètres à l'ouest de Mossoul, la métropole du nord de l'Irak reprise début juillet aux djihadistes qui y avaient proclamé l'instauration de leur "califat". Deux mille djihadistes y sont retranchés, selon les commandements irakien et américain.

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BRASILIA/CARACAS - Luisa Ortega, ancienne procureure générale du Venezuela qui a fui son pays la semaine dernière en disant craindre pour sa vie, a affirmé hier détenir des preuves de l'implication du président Nicolas Maduro dans l'affaire Odebrecht, un vaste scandale de corruption.

La magistrate, qui était jusqu'alors en accord avec l'exécutif, s'en est démarquée fin mars et multiplie depuis les critiques à l'encontre du chef de l'Etat, confronté à une violente contestation. L'assemblée constituante récemment formée l'a relevée de ses fonctions dès sa première séance, le 5 août.

Après avoir gagné la Colombie la semaine dernière, elle est arrivée hier matin au Brésil, où elle a tenu une conférence de presse. Luisa Ortega a dit avoir été persécutée en raison de ce qu'elle sait de l'affaire Odebrecht.

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PARIS - Un Français sur deux (50%) estime qu'il est encore trop tôt pour se prononcer sur l'action du chef de l'Etat, Emmanuel Macron, un peu plus de 100 jours après sa prise de fonction, selon un sondage Elabe pour BFM TV.

Seuls 14% des personnes interrogées jugent à ce jour son action satisfaisante, contre 36% pour qui elle est décevante, alors que l'image du chef de l'Etat se dégrade.

De même, elles sont encore 57% à le trouver sympathique mais cela représente une chute de 11 points en un mois.

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PARIS - François Hollande entend rester un acteur de la vie politique française et continuer à s'exprimer pour le bien du pays. L'ex-chef de l'Etat socialiste (mai 2012-mai 2017) l'a dit dans un entretien diffusé hier sur TV5 Monde.

Il avait renoncé le 1er décembre dernier à briguer un second mandat, estimant que les conditions du rassemblement n'étaient pas réunies et ouvrant la voie à une campagne à rebondissements, dont Emmanuel Macron, son ancien conseiller et ex-ministre de l'Economie est sorti victorieux.

"Même quand j'ai décidé, pour les raisons que j'avais indiquées, de ne pas me représenter - il y avait une situation qui me paraissait trop dangereuse -, j'avais dit que je ne me retirerai pas de la vie politique", déclare l'ancien président dans cet entretien enregistré à Angoulême (Charente).

"Je suis passionnément français et donc je continuerai à m'exprimer", insiste-t-il.