BRUXELLES - François Hollande et Matteo Renzi ont obtenu hier de leurs pairs européens réunis à Bruxelles la tenue cet automne de sommets consacrés à la relance d'une économie continentale menacée par la déflation, le chômage et une croissance atone.

La première de ces réunions, à l'initiative du président du Conseil italien, se tiendra le 7 octobre en Italie et portera sur l'emploi, notamment des jeunes.

"Les statistiques des dernières semaines ont confirmé que la reprise, particulièrement dans la zone euro, est faible, l'inflation basse et le chômage inacceptablement haut", soulignent les chefs d'Etat et de gouvernement des Vingt-Huit.

Les Européens ont par ailleurs désigné le Premier ministre polonais Donald Tusk au poste de président du Conseil européen à la place du Belge Herman Van Rompuy; la ministre italienne des Affaires étrangères, Federica Mogherini, va succéder elle à la Britannique Catherine Ashton au poste de Haut Représentant de l'UE pour la politique étrangère et de sécurité commune.

Sur le front de la CRISE EN UKRAINE, les Vingt-Huit ont chargé la Commission européenne de soumettre dans la semaine de nouvelles propositions de sanctions contre la Russie qui s'appliqueront en cas de statu quo ou d'aggravation de la situation.

Mais l'unanimité n'est pas de mise parmi les Européens. Le Premier ministre slovaque, Robert Fico, a même menacé d'y opposer son veto. "Je considère que ces sanctions sont sans effet et contre-productives. Tant que nous ne connaîtrons pas l'impact des sanctions déjà imposées, cela n'a aucun sens d'en imposer de nouvelles", a-t-il plaidé.

Invité à assister aux débats à Bruxelles, le président ukrainien Petro Porochenko avait fait état dans l'après-midi de la présence de milliers de soldats étrangers dans son pays.

A KIEV, le porte-parole de l'armée ukrainienne a affirmé des blindés russes avaient attaqué la ville de Novosvitlivka, près du bastion séparatiste de Louhansk, dans l'est du pays, et "détruit pratiquement toutes les habitations".

"L'agression militaire directe contre l'est de l'Ukraine se poursuit", a accusé le Conseil de défense et de sécurité ukrainien.

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MANILLE - Une trentaine de casques bleus philippins ont été évacués de leur camp sur le plateau du Golan après une fusillade avec des combattants islamistes syriens qui les encerclaient depuis 48 heures, ont annoncé des responsables de l'Onu.

Ces soldats sont membres de la Force des Nations unies chargée de surveiller la zone entre Israël et la Syrie depuis 1974 (FNUOD). Jeudi, casques bleus fidjiens ont été capturés sur le plateau du Golan par les rebelles du Front al Nosra, lié à Al Qaïda, et sont sains et saufs, a indiqué l'Onu.

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DAKAR - Le Programme alimentaire mondial (PAM) a besoin de 70 millions de dollars pour nourrir 1,3 million de personnes menacées par les pénuries dans les zones placées sous quarantaine dans plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest touchés par l'épidémie de fièvre Ebola.

Denise Brown, directrice du PAM pour l'Afrique de l'Ouest, a indiqué que l'organisation humanitaire assurait l'alimentation de 150.000 personnes dans les nations concernées par la maladie mais que les besoins allaient croissants à mesure que le virus se propageait.

Le Sénégal a annoncé vendredi avoir recensé un cas de contamination confirmée, devenant le cinquième pays du continent à être touché par l'épidémie apparue en Guinée au mois de mars.

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LA ROCHELLE, Charente-Maritime - Manuel Valls a affirmé hier après-midi qu'il ne tenait pas rigueur à Christiane Taubira d'avoir assisté à une réunion des élus "frondeurs" socialistes, très critiques envers la politique de son gouvernement remanié en début de semaine.

A peine arrivé à La Rochelle pour participer à l'université d'été du PS, le Premier ministre a dû éteindre le début d'incendie provoqué par la visite surprise de la garde des Sceaux au rassemblement politique de l'aile gauche du parti.

"Christiane Taubira est membre du gouvernement, elle a confirmé son engagement au président de la République, à moi-même il y a une semaine. La cohérence, la clarté, la cohésion voulues par le président de la République ne sont pas évidemment mises en cause", a-t-il ajouté.

A Bruxelles, François Hollande a déclaré pour sa part avoir "besoin d'un parti à l'unisson".

PARIS - La maire de Lille, Martine Aubry, a demandé hier à Manuel Valls de faire appliquer l'encadrement des loyers, mesure de la loi Alur qu'il a enterrée en la limitant à Paris, dans les villes de province "volontaires", dont la sienne.

Le Premier ministre a annoncé hier que ce dispositif s'appliquerait uniquement dans la capitale à titre expérimental, provoquant la colère de l'aile gauche du Parti socialiste et des écologistes, dont Cécile Duflot, qui avait fait voter la loi lorsqu'elle était ministre du Logement.

Martine Aubry, restée discrète depuis la présidentielle mais toujours influente au PS avec des relais notamment chez les "frondeurs", dit regretter cette décision et rappelle qu'il s'agissait de "l'engagement 22 de François Hollande", qui l'avait devancée à la primaire socialiste en 2011.

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PARIS - Les Français ont pour une large majorité une mauvaise opinion des partis politiques, qu'ils sont à peine plus d'un sur dix à juger proches de leurs réalités quotidiennes, selon un sondage Ifop pour le Journal du Dimanche.

Seulement 24% des personnes interrogées disent avoir une bonne opinion du Parti socialiste, qui étale ses divisions à l'université d'été de La Rochelle après un remaniement sur fond de remise en cause du cap économique défendu par l'exécutif.

Le regard porté sur le parti au pouvoir est tel que le Front national, pour un petit point, trouve grâce aux yeux d'un nombre plus important de Français (25%).

Quant à l'UMP, principale formation de l'opposition de droite, elle à peine mieux perçue: 31% des sondés seulement disent avoir une bonne opinion du parti qui a mis ses propres difficultés sous l'éteignoir durant l'été mais s'avance vers un congrès, cet automne, et une primaire, en 2016, à haut risque.