NANTES, Loire-Atlantique - Le Conseil d'Etat a maintenu hier l'interdiction du spectacle que l'humoriste Dieudonné devait donner dans la soirée à Nantes, donnant finalement raison à Manuel Valls qui entend poursuivre le combat contre "les petits entrepreneurs de la haine".

Le ministre de l'Intérieur avait auparavant essuyé de nombreuses critiques, une partie de la classe politique lui reprochant d'avoir choisi une stratégie trop risquée contre le polémiste, accusé de propager un discours haineux et antisémite.

La plus haute juridiction administrative du pays avait été saisie par le ministre de l'Intérieur en urgence après que le tribunal administratif de Nantes eut suspendu dans l'après-midi l'interdiction préfectorale du spectacle "Le Mur" au Zénith.

Le juge des référés du conseil d'Etat a estimé notamment que "la réalité et la gravité des risques de troubles à l'ordre public mentionnés" par l'arrêté d'interdiction du préfet de Loire-Atlantique "étaient établis tant par les pièces du dossier que par les échanges lors de l'audience publique."

Une partie des 6.000 spectateurs attendus devant la salle de spectacle a appris l'interdiction alors qu'elle faisait la queue pour assister à la représentation. Les forces de l'ordre se sont déployées en nombre autour de la salle.

La plupart de ses fans se sont effectivement dispersés peu après l'heure prévue du spectacle (20h30), non sans laisser éclater leur frustration et leur colère, et l'humoriste a lui-même quitté les lieux peu après 21h15.

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PARIS - Le président François Hollande et le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, regagnent un point dans un sondage réalisé par CSA pour Les Echos et Radio classique mais leur cote reste très basse. Sur 1.009 personnes interrogées mardi et mercredi, 25% disent faire confiance au chef de l'Etat et 23% à son Premier ministre.

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N'DJAMENA/BANGUI - Les dirigeants d'Afrique centrale ont convoqué les responsables centrafricains à un sommet vendredi dans la capitale tchadienne pour décider du sort du président par intérim Michel Djotodia compte tenu de son incapacité à mettre fin aux violences en République centrafricaine.

Ce sommet extraordinaire, qui se tient depuis hier à N'Djamena, a été suspendu en attendant l'arrivée des membres du Conseil national de transition (CNT) de Centrafrique, qui fait office de parlement intérimaire et reprendra aujourd'hui, a déclaré Ahmat Allami, secrétaire général de la Communauté économique des Etats d'Afrique centrale (CEEAC).

La majorité des 135 membres du CNT et les chefs de l'opposition sont arrivés jeudi dans la capitale tchadienne, à bord d'un avion du gouvernement tchadien.

De source politique à Bangui, on indique que le CNT a été convoqué pour officialiser le départ de Michel Djotodia vendredi.

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TUNIS - Le Premier ministre tunisien, Ali Larayedh, a démissionné hier pour laisser place à un gouvernement intérimaire chargé d'expédier les affaires courantes jusqu'à des élections, dans le cadre d'un compromis passé avec l'opposition.

Il a précisé que le président Moncef Marzouki nommerait rapidement le nouveau Premier ministre Mehdi Jomaâ qui présentera son nouveau gouvernement dans les prochains jours.

Ari Larayedh, ancien ministre de l'Intérieur, avait été chargé en février dernier de diriger le gouvernement.

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WASHINGTON - La Maison blanche a appelé hier les deux parties en conflit au Soudan du Sud à signer immédiatement un accord de cessation des hostilités.

Les violences au Soudan du Sud entre les forces qui soutiennent le président Salva Kiir et les partisans de l'ancien vice-président Riek Machar, limogé cet été par le chef de l'Etat, ont fait plus de 1.000 morts depuis la mi-décembre.

Les deux parties se sont rencontrées face à face pour la première fois mardi à Addis-Abeba, dans le but de se mettre d'accord sur un cessez-le-feu mais les discussions ont été retardées par le refus opposé par Salva Kiir à une demande des rebelles de libérer 11 détenus, arrêtés l'an dernier pour tentative de coup d'Etat.

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JERUSALEM - L'état de santé d'Ariel Sharon, dans le coma depuis huit ans à la suite d'une attaque cérébrale, s'est gravement détérioré ces dernières heures et l'ancien Premier ministre israélien est proche de la mort, a déclaré hier l'équipe médicale près de Tel-Aviv.

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LA HAVANE - L'ancien président cubain Fidel Castro a fait une apparition publique inattendue mercredi soir lors de l'inauguration du centre culturel de La Havane parrainé par l'un de ses artistes préférés.

La télévision d'Etat a diffusé des images de Castro arrivant au centre culturel dans un véhicule bleu sous les applaudissements des habitants.

Selon un témoin, Fidel Castro a pénétré dans les locaux du centre culturel avec l'aide de personnes et en s'appuyant sur une canne. La précédente apparition publique de Fidel Castro remontait à avril 2013 lors de l'inauguration d'une école.

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CORDOUE, Espagne - Plusieurs groupes d'opposants syriens, dont des représentants des rebelles islamistes, se sont réunis pour la première fois ensemble, hier à Cordoue, en Espagne pour définir une position commune en vue de la conférence de paix de "Genève II", prévue à partir du 22 janvier.

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LE CAIRE - Ahmed Chafik, dernier Premier ministre de l'ancien dirigeant égyptien déchu Hosni Moubarak a annoncé hier dans un entretien télévisé qu'il pourrait être candidat à l'élection présidentielle si le chef d'état-major ne se présente pas à ce scrutin.

Chafik a quitté l'Egypte l'an passé après avoir été battu de très peu lors du scrutin présidentiel de 2012 par le candidat des Frères musulmans, Mohamed Morsi, déchu par les militaires le 3 juillet et visé par plusieurs procès.

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PARIS - La Redoute a présenté à ses représentants du personnel un plan de redressement passant par la suppression de 1.178 postes sur un total de 3.430 dans le monde.

Le spécialiste de la vente à distance, cédé pour un euro symbolique au management de l'entreprise par Kering en décembre 2013, précise dans un communiqué que des dispositifs de pré-retraites et des plans de départs volontaires devraient permettre de limiter les licenciements secs à un montant inférieur aux 672 départs contraints intervenus en 2008, lors d'un précédent plan de restructuration.

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TOULOUSE - François Hollande a donné à Toulouse des gages de sa volonté d'alléger le fardeau administratif des entreprises sans évoquer les baisses de charges promises dans le cadre du "pacte de responsabilité" qu'il veut nouer avec le patronat.

Le chef de l'Etat a renouvelé durant une table ronde avec des chefs d'entreprises ses appels à une nouvelle forme de coopération entre le gouvernement et le secteur privé pour relancer les embauches et les investissements.

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PARIS - Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, apporte dans une interview publiée aujourd'hui par Les Echos un soutien appuyé au "pacte de responsabilité" proposé aux entreprises par François Hollande.

"Je partage pleinement l'orientation donnée par le Président lors de ses v÷ux", déclare Laurent Fabius. "Adaptation, accélération, amplification ? Peu importe la sémantique, je considère que le chef de l'Etat indique la stratégie économique indispensable aujourd'hui pour le redressement de la France", ajoute-t-il.

Sept Français sur dix (69%) estiment que le "pacte de responsabilité" est une bonne solution pour lutter contre le chômage, selon un sondage CSA pour Les Echos, Radio Classique et l'Institut Montaigne.

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PARIS - La France est dans une zone dangereuse en raison de la taille de sa dette publique et les efforts entrepris ces dernières années ne lui ont pas permis d'en sortir, déclare le premier président de la Cour des comptes, Didier Migaud.

Lors de l'audience solennelle de rentrée de la Cour, il a mis en garde les autorités françaises contre l'impact sur les comptes publics de "la remontée prévisible des taux d'intérêt qui accompagnera tôt ou tard le retour de la croissance".

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PARIS - Le Sativex, un médicament dérivé du cannabis de GW Pharmaceuticals, a reçu l'autorisation de mise sur le marché français, une première dans le pays. Ce médicament, commercialisé en Allemagne et au Royaume-Uni, est utilisé chez des patients atteints de sclérose en plaques pour soulager les contractures sévères, poursuit le ministère dans un communiqué, précisant que le traitement devra être initié par un neurologue et un rééducateur hospitalier.