PARIS - Face à l'axe Washington-Ryad réaffirmé par Donald Trump, Emmanuel Macron se posé en défenseur d'une diplomatie "équilibrée" dans un Moyen-Orient miné par la rivalité entre l'Arabie saoudite sunnite et l'Iran chiite, une stratégie à la portée encore incertaine, estimaient hier des analystes au lendemain de son escale en Arabie saoudite.

Le chef de l'Etat, qui revendique depuis son arrivée au pouvoir de "parler à tout le monde", a effectué une visite surprise jeudi soir à Ryad pour rencontrer le prince héritier, Mohamed ben Salman, en plein regain de tensions entre les deux puissances régionales.

Appelant à la fermeté face à l'Iran dans le domaine nucléaire et balistique, il a dans le même temps confirmé son intention de se rendre l'année prochaine dans la République islamique et a mis en garde implicitement Ryad contre toute logique "jusqu'au-boutiste".

Le "style Macron" n'est de tout évidence "pas le style Hollande", a déclaré hier Alain Juppé, qui a relevé "une capacité d’initiative plus forte qu’avant". "Ça me rappelle un peu Sarkozy partant pour la Géorgie en 2008", a ajouté l'ancien Premier ministre.

PARIS/BEYROUTH - La France a dit souhaiter hier que le Premier ministre libanais démissionnaire, Saad Hariri, "soit pleinement en mesure de jouer le rôle essentiel qui est le sien au Liban".

Le chef de la diplomatie, Jean-Yves Le Drian, avait déclaré hier matin sur Europe 1 qu'il le pensait "libre de ses mouvements". "Nous souhaitons que M. Saad Hariri dispose de toute sa liberté de mouvement et soit pleinement en mesure de jouer le rôle essentiel qui est le sien au Liban", a ajouté par la suite le porte-parole adjoint du Quai d'Orsay, sans plus de précisions sur le rôle évoqué.

Saad Hariri a annoncé samedi dernier sa démission depuis l'Arabie saoudite, expliquant craindre pour sa vie. Selon plusieurs sources, Beyrouth considère qu'il est retenu contre son gré par les autorités saoudiennes.

Le président libanais, Michel Aoun, a informé hier l'émissaire saoudien au Liban qu'il souhaitait que Hariri rentre dans son pays et lui a dit qu'il jugeait inacceptables les circonstances de cette démission, a-t-on appris de sources proches de la présidence libanaise.

---

BEYROUTH - La présence du chef du groupe Etat islamique (EI), Abou Bakr al Baghdadi, a été signalée à Albou Kamal lors des combats ayant permis aux forces gouvernementales syriennes et leurs alliés de reprendre la ville aux combattants de Daech, a rapporté hier un organe de propagande militaire du Hezbollah.

Aucune source n'a été fournie à l'appui de cette information avancée par le mouvement chiite libanais, qui ne précise pas si le dirigeant de l'EI, plusieurs fois donné pour mort ces derniers mois, a été capturé.

Le commandement de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis a dit n'avoir "aucune information digne de publication" concernant le sort du chef de l'EI.

Le dernier signe de vie du calife autoproclamé Abou Bakr al Baghdadi est un enregistrement audio rendu public en septembre.

---

BRUXELLES/PARIS - La Commission européenne a menacé hier d'ouvrir des procédures d'infraction contre Malte et la Grande-Bretagne - dont dépend l'île de Man - si ces territoires ne font pas évoluer certaines de leurs règles fiscales.

"On a des pratiques fiscales dont on a des raisons de penser qu'elles sont suspectes", a déclaré sur BFM TV et RMC le commissaire européen aux Affaires économiques et financières, Pierre Moscovici, précisant avoir adressé des courriers à ce sujet aux ministres des Finances maltais et britannique le mois dernier, "avant les 'Paradise Papers'".

---

BRUXELLES - L'Union européenne a demandé hier au Royaume-Uni de lui fournir d'ici deux semaines des clarifications sur les engagements financiers qu'il entend tenir dans le cadre du Brexit, prévu le 29 mars 2019, faute de quoi les négociations risquent d'être retardées.

Tous les détails sur le "chèque" britannique doivent être réglés maintenant car il faut des "progrès réels et sincères", a ajouté le négociateur de l'UE, Michel Barnier lors d'une conférence de presse commune avec le ministre britannique du Brexit, David Davis.

Le prochain Conseil européen aura lieu 14 et 15 décembre à Bruxelles.

---

MADRID - La présidente du Parlement catalan, Carme Forcadell, est sortie de prison hier après s'être acquittée d'une caution de 150.000 euros, mais sa participation à la campagne en vue des élections en Catalogne le 21 décembre prochain est mise en doute.

Sa remise en liberté, dit la justice espagnole, est en effet assortie de la condition, qu'elle a acceptée, de ne pas avoir d'activités politiques contrevenant à la Constitution espagnole. Son passeport lui a été retiré et elle a ordre de se présenter devant les autorités judiciaires une fois par semaine.

"Nous rentrons à la maison. Avec la calme assurance d'avoir bien agi, en garantissant la liberté d'expression au Parlement, centre de la souveraineté nationale" a tweeté Carme Forcadell à sa sortie de détention.

---

HARTMANNSWILLERKOPF, Haut-Rhin - Les présidents français et allemand ont fait l'éloge de la construction européenne hier, à la veille du 99e anniversaire de l'armistice de la Première guerre mondiale, et dit l'urgence de réformer l'Europe pour la consolider.

Au côté d'Emmanuel Macron, à l'Elysée puis dans le Haut-Rhin, Frank-Walter Steinmeier a estimé que le futur gouvernement allemand saurait se faire l'écho des propositions ambitieuses de son homologue français.

"Nous partageons l'un et l'autre le sentiment profond que cette refondation est nécessaire et urgente et que l’année qui s’ouvre est absolument déterminante", a dit Emmanuel Macron après leur entretien à l'Elysée.

---

PARIS - La ministre du Travail, Muriel Pénicaud, a donné hier le coup d'envoi à la réforme de l'apprentissage avec une première séance de discussions qui a illustré le bras de fer entre les branches et les régions pour la gouvernance du dispositif.

Le gouvernement a mis sur pied quatre groupes de travail pour établir un diagnostic sur le fonctionnement de l'apprentissage, un secteur qui coûte 8,2 milliards d'euros aux entreprises aux régions et à l'Etat, et proposer des pistes de réforme d'ici fin janvier 2018.

---

PARIS - Le procureur de la République de Paris, François Molins, a appelé hier matin à se "départir de toute naïveté" au sujet du retour en France des djihadistes de l'Etat islamique après la défaite militaire du groupe dans la zone irako-syrienne.

"Il ne faut pas confondre la désillusion et le repentir. On est face à des gens qui sont plus déçus que repentis", a-t-il déclaré sur France Info.

Selon le procureur de Paris, quelque 690 Français se trouvent actuellement dans la zone, dont 295 femmes et 28 mineurs combattants de plus de 15 ans. Par ailleurs, les services de renseignement français estiment à environ 500 le nombre de mineurs de moins de 15 ans se trouvant sur place.

Il a indiqué que les juges d'instruction chargés de l'enquête sur les attentats de Paris du 13 novembre 2015 espéraient clôturer ce dossier tentaculaire au printemps 2019.

---

TOULOUSE, Haute-Garonne - Un homme souffrant de troubles mentaux a délibérément foncé hier au volant de sa voiture sur un groupe de piétons près d'un campus à Blagnac, dans la banlieue de Toulouse, blessant trois étudiants chinois, dont une jeune fille grièvement, a annoncé le parquet de Toulouse.

Le conducteur, qui n'est pas "fiché S", a été placé en garde à vue dans le cadre d’une enquête de flagrance du chef de tentative d’assassinat. "Pour le moment la piste terroriste n'est pas retenue mais pas écartée", a-t-on déclaré à Reuters.