COPENHAGUE - Un homme a été tué et six personnes dont cinq policiers ont été blessées à quelques heures d'intervalle à Copenhague dans deux attaques visant un centre culturel et une synagogue, rapportent les autorités danoises.

Dans un scénario rappelant les attaques de Paris et Montrouge les 7, 8 et 9 janvier derniers, qui ont fait 17 morts, une vaste chasse à l'homme a été lancée par la police pour retrouver le ou les auteurs de ces fusillades, entre lesquelles aucun lien n'a été formellement établi dans l'immédiat par les enquêteurs.

La première attaque, qualifiée d'attentat terroriste par le gouvernement, a fait un mort et trois blessés (trois policiers) dans le centre culturel Krudttonden d'Ostebro, un faubourg nord de la ville, où un débat était organisé en présence de Lars Vilks, un artiste suédois menacé de mort pour avoir publié des dessins représentant le prophète de l'islam Mahomet.

Le tireur a pris la fuite dans une voiture qui a été retrouvée plus tard dans la banlieue de la capitale et le pays a été placé en état d'alerte renforcée.

Quelques heures plus tard, en début de nuit, une synagogue a été la cible de tirs dans le centre de la capitale danoise.

Une personne a été touchée d'une balle dans la tête et deux policiers ont également été blessés, a déclaré la police sans pouvoir donner plus de détails sur leur état de santé.

L'auteur des tirs a pris la fuite à pied et la station de métro de Norreport a été évacuée.

Dans la nuit, des hélicoptères survolaient le centre de Copenhague sillonné par les forces de l'ordre.

La France a condamné l'"attaque terroriste" de Copenhague et annoncé que le ministre français de l'Intérieur Bernard Cazeneuve se rendrait à Copenhague "dans les meilleurs délais".

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DONETSK, Ukraine - Les pilonnages ont subitement cessé cette nuit à Donetsk, bastion séparatiste de l'est de l'Ukraine, après l'ordre de cessez-le-feu donné à ses troupes par le président ukrainien Petro Porochenko, conformément à l'accord intervenu à Minsk jeudi matin.

Vêtu de son uniforme de commandant suprême des forces armées, Petro Porochenko a annoncé la trêve lors d'une allocution télévisée à Kiev.

Il a déclaré que la situation autour du carrefour stratégique de Debaltseve, assiégé par les rebelles, restait "alarmante", et prévenu aussi que l'armée répliquerait en cas d'attaque.

Mais le chef de l'Etat, assis au côté du chef d'état-major des forces armées Viktor Moujenko, a ajouté: "J'espère de tout coeur que cette dernière chance d'entamer le long et difficile processus pacifique pour un règlement politique ne sera pas gaspillée."

"Comme première étape, je donne l'ordre aux forces armées d'Ukraine (...) de cesser le feu à 00h00 le 15 février (samedi 14 à 22h00 GMT)", a-t-il dit.

Les canons se sont tus immédiatement à Donetsk où les tirs d'artillerie et de roquettes retentissaient encore toutes les cinq secondes dans les minutes précédentes.

A Artemivsk, une ville au nord de Debaltseve, dans un territoire sous contrôle gouvernemental, qui avait été touchée à deux reprises par des roquettes ces deux derniers jours, le silence régnait également.

L'accord conclu jeudi lors du sommet quadripartite de Minsk qui réunissait Petro Porochenko, son homologue russe Vladimir Poutine, le président français François Hollande et la chancelière allemande Angela Merkel, prévoit notamment la création d'une zone démilitarisée et le retrait des armes lourdes.

Les quatre dirigeants feront cet après-midi par téléphone une première évaluation de la mise en oeuvre du cessez-le-feu, a déclaré la présidence française.

Le conflit dans l'est de l'Ukraine, qui a débuté en avril 2014, a fait plus de 5.000 morts.

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PARIS - Les députés français ont voté hier en faveur d'une extension du travail le dimanche, un des volets les plus contestés du projet de "loi Macron" sur la croissance et l'emploi, notamment à gauche et par les syndicats.

Cette partie du texte présenté par le ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, a été adoptée à l'issue d'un long débat dans lequel les "frondeurs" du groupe socialiste ont été en pointe contre cet assouplissement du travail dominical.

Le nombre de dimanches d'ouvertures des commerces, actuellement de cinq par an, pourra varier "entre 0 à 12".

Des amendements visant à supprimer l'article proposant douze dimanches d'ouverture ont été rejetés par 34 voix contre 21. Les groupes Front de gauche, écologiste, UDI (centriste), UMP et quelques "frondeurs" socialistes ont voté pour ces amendements, rejetés massivement par le groupe PS.

Les autorisations d'ouverture dominicale seront prises après avis du conseil municipal jusqu'à cinq, puis, à partir de ce nombre, après avis de l'intercommunalité. Les salariés devront alors être volontaires et payés double.

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ROME - Deux navires marchands et un bâtiment de la garde-côte italienne se sont portés au secours de plus de 600 immigrants clandestins qui, à bord de leurs canots pneumatiques à la dérive, avaient adressé des signaux de détresse hier au large des côtes libyennes.

C'est la deuxième opération de sauvetage de ce genre en 48 heures. Elle suit de peu la mort la semaine dernière de plus de 300 personnes qui cherchaient à passer clandestinement en Europe en bateau.

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MILAN - Michele Ferrero, homme le plus riche d'Italie et propriétaire d'un empire du chocolat, s'est éteint hier à l'âge de 89 ans des suites d'une longue maladie, à son domicile monégasque, a annoncé sa société.

Le chef de l'Etat italien, Sergio Mattarella, s'est dit profondément touché par la mort de celui qu'il a présenté comme un "entrepreneur né".

Michele Ferrero avait conçu aussi bien la Nutella que les pralines Ferrero Rocher ou les oeufs de Kinder, transformant sa petite entreprise provinciale, fondée par son père en 1946, en un empire de la chocolaterie présent aujourd'hui dans 53 pays.

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ATHENES - La Grèce va revoir un accord de privatisation d'un montant de 1,2 milliard d'euros par lequel l'opérateur allemand Fraport obtiendrait la gestion de 14 aéroports régionaux, a déclaré le ministre grec Alekos Flabouraris à la télévision. "L'accord n'est pas encore conclu. Nous avons dit qu'il devait être interrompu et nous allons le réexaminer", a-t-il expliqué.

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BERLIN - Le film "Taxi", du réalisateur iranien Jafar Panahi, remporte l'Ours d'or de la 65e Berlinale.

Le réalisateur, auquel les autorités de Téhéran ont interdit en 2010 de réaliser des films pendant 20 ans, n'était pas présent dans la capitale allemande pour recevoir son prix, n'ayant pas le droit de quitter le territoire iranien.

"Taxi" a été tourné de l'intérieur d'un taxi, avec le réalisateur au volant.