ASTANA - La Russie, l'Iran et la Turquie ont soutenu la trêve en place en Syrie en s'entendant hier sur l'instauration d'un mécanisme de contrôle de sa bonne application, mais l'hostilité des rebelles envers l'Iran et l'offensive de l'armée syrienne à l'ouest de Damas semblent déjà compromettre l'accord trouvé à Astana.

Après deux jours de délibérations indirectes entre rebelles et représentants du régime de Damas, le ministre kazakh des Affaires étrangères Kaïrat Abdrakhmanov a déclaré que les trois pays garants s'étaient mis d'accord sur un communiqué final prônant la mise en place d'un système "visant à surveiller et assurer la bonne application du cessez-le-feu, à empêcher toute provocation et à déterminer les modalités de la trêve".

Concluant les discussions ouvertes lundi dans la capitale du Kazakhstan, Moscou, Téhéran et Ankara ont dit soutenir la volonté des groupes d'opposition armés de participer au prochain cycle de négociations, qui s'ouvrira le 8 février à Genève.

D'après un diplomate occidental, les trois pays se retrouveront le 6 février à Astana pour discuter du mécanisme.

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LONDRES - La Cour suprême décrète que le gouvernement de Theresa May devra obtenir l'aval du Parlement de Westminster pour entamer la procédure de divorce avec l'Union européenne.

La Cour a rejeté le recours de la Première ministre qui souhaitait utiliser une disposition nommée "prérogative royale" pour invoquer sans l'aval des élus l'article 50 du traité européen de Lisbonne ouvrant la voie au Brexit.

Elle a en revanche statué que les assemblées d'Ecosse, d'Irlande du Nord et du Pays-de-Galles n'avaient pas à donner leur aval avant le début de la procédure.

Le porte-parole de Theresa May a indiqué que la décision de la Cour suprême ne changerait rien au calendrier que s'est fixé le gouvernement, qui souhaite invoquer l'article 50 d'ici à la fin du mois de mars.

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JERUSALEM - Le ministère israélien de la Défense annonce avoir donné son feu vert à la construction de 2.500 nouveaux logements dans les colonies de peuplement juives en Cisjordanie occupée. Il s'agit de la deuxième annonce du genre depuis que Donald Trump est devenu président des Etats-Unis vendredi.

Dans un communiqué, le ministère de la Défense indique que les nouvelles constructions ont été autorisées par le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, et par le ministre de la Défense, Avigdor Lieberman.

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BAGDAD - Les forces gouvernementales irakiennes préparent une offensive pour s'emparer de la partie occidentale de Mossoul, a déclaré le général Abdoul Amir Rachid Yarallah.

Les Forces de mobilisation populaire (FMP) "préparent une opération pour les deux, trois prochains jours, pour soutenir l'opération visant à reprendre la rive droite" de la ville, du côté occidental du fleuve Tigre, a-t-il déclaré à la chaîne de télévision Mosuliya TV.

Les FMP, un groupement de milices soutenues par l'Iran qui participe à la reconquête de la métropole du nord de l'Irak entamée le 17 octobre, ont été déployées à l'ouest de la ville pour couper la route de la Syrie aux combattants de l'EI.

Le ministère irakien de la Défense a annoncé hier que les forces pro-gouvernementales avaient repris le contrôle de tous les quartiers de Mossoul situés sur la rive est du fleuve Tigre.

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WASHINGTON - Le président américain Donald Trump devrait signer aujourd'hui plusieurs ordres exécutifs limitant l'immigration en provenance de Syrie et de six autres pays situés au Moyen-Orient et en Afrique, ont dit plusieurs conseillers et experts de l'immigration.

En plus de ceux en provenance de Syrie, les ordres que s'apprête à signer le nouvel occupant de la Maison blanche devrait temporairement restreindre l'accès aux Etats-Unis pour la plupart des réfugiés.

Un autre ordre empêchera l'émission de visas à destination de l'Irak, de l'Iran, de la Libye, de la Somalie, du Soudan et du Yemen, ont poursuivi les conseillers et les experts.

WASHINGTON - Donald Trump a rencontré hier les dirigeants du Sénat américain pour évoquer la nomination de son candidat à la Cour suprême des Etats-Unis dont l'identité sera rendue publique la semaine prochaine.

La plus haute juridiction des Etats-Unis compte actuellement huit membres depuis le décès d'Antonin Scalia le 13 février dernier.

Ce dernier, qui était un conservateur, n'a pas été remplacé depuis sa disparition malgré les efforts de Barack Obama qui a proposé le 16 mars Merrick Garland pour lui succéder.

Le Sénat, à majorité républicaine, a refusé d'examiner la proposition de Barack Obama, affirmant que cela n'était pas approprié en période électorale mais craignant surtout que la plus haute autorité judiciaire du pays soit dominée par les démocrates.

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MEXICO - Le Mexique pourrait se retirer de l'Accord de libre-échange nord-américain (Aléna) si la renégociation de ses termes, réclamée par le nouveau président américain Donald Trump, ne lui profite pas, a déclaré hier le ministre mexicain de l'Economie, Ildefonso Guajardo.

Donald Trump a retiré lundi les Etats-Unis du Partenariat transpacifique (TPP) et annoncé qu'il renégocierait "en temps voulu" l'Aléna, qui lie Etats-Unis, Mexique et Canada depuis 1994.

Ildefonso Guajardo et le ministre des Affaires étrangères Luis Videgaray rencontreront cette semaine des conseillers de Donald Trump pour évoquer des sujets tels que le commerce, la sécurité et l'immigration.

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BERLIN - Martin Schulz, ancien président du Parlement européen, a été désigné hier candidat du Parti social-démocrate à la chancellerie allemande lors des élections législatives de septembre prochain face à Angela Merkel.

Le présidium du SPD a entériné la proposition de son actuel président, Sigmar Gabriel, ministre de l'Economie dans le gouvernement de coalition, qui a estimé que Martin Schulz, 61 ans, était mieux placé que lui pour tenter de priver Merkel d'un quatrième mandat à la tête du gouvernement.

Son désistement en faveur de Schulz a surpris les observateurs de la vie politique, même si les sondages montrent que l'ancien président du Parlement de Strasbourg, qui a démissionné de son poste au début du mois, obtiendrait plus de voix face à Angela Merkel le 24 septembre prochain.

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ROME - Virginia Raggi, la maire de Rome élue sous la bannière du Mouvement 5 Etoiles (M5S) l'an passé en promettant de lutter contre la corruption, fait l'objet d'une enquête judiciaire pour abus de pouvoir et faux témoignage.

Elle a elle-même révélé hier l'existence d'une procédure ouverte à son encontre dans un message sur son compte Facebook. Elle sera entendue par les magistrats le 30 janvier, précise une source judiciaire.

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PARIS - Le chômage est reparti à la hausse en décembre en France après une série de trois reculs mensuels consécutifs mais affiche malgré tout sa première baisse annuelle depuis 2007.

Selon les chiffres publiés par le ministère du Travail, le nombre de demandeurs d'emploi de catégorie A (sans aucune activité) a progressé de 0,8% le mois dernier, soit 26.100 inscrits supplémentaires par rapport à fin novembre, pour s'établir à 3.473.100.

Malgré ce rebond sur le dernier mois de l'année, le nombre d'inscrits en catégorie A recule de 3,0% sur un an, après avoir connu huit années consécutives de hausse.

Les effectifs dans cette catégorie ont reflué de 107.400 personnes sur l'ensemble de l'année 2016, qui a donc vu se matérialiser l'inversion de la courbe du chômage espérée par l'exécutif depuis 2013.

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PARIS - "Paresse intellectuelle" contre "marchand de sable" : Benoît Hamon et Manuel Valls, les deux finalistes de la primaire du Parti socialiste, ont échangé des piques par médias interposés à cinq jours du deuxième tour d'un scrutin qui verra s'affronter des visions économiques et sociales antagonistes.

Deuxième du scrutin avec 31% des voix, l'ancien Premier ministre de François Hollande est l'outsider du deuxième tour d'une élection qui a vu l'ex-ministre de l'Education nationale (36%) se muer en favori.

Valls a lancé l'offensive dès dimanche soir en accusant Hamon, qui avait quitté son gouvernement en août 2014 pour protester contre l'orientation politique du couple exécutif, de représenter "une défaite assurée" à l'élection présidentielle.

Benoît Hamon estime que la "violence" des attaques de Manuel Valls à son égard laissera des traces dans la campagne pour l'élection présidentielle et fera le jeu de la droite.

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PARIS - Le conseil d'administration d'EDF approuve un accord prévoyant une indemnisation du groupe par l'Etat français pour une fermeture anticipée de la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin), a-t-on appris de deux sources au fait du dossier.

Selon l'une de ces sources, six voix se sont exprimées en faveur de cette indemnisation de quelque 450 millions d'euros ? à laquelle s'ajouterait une part variable - et six voix contre, le vote prépondérant du PDG Jean-Bernard Lévy ayant fait pencher la balance en faveur d'une approbation.

Les six représentants des salariés - fermement opposés à la fermeture de Fessenheim - se sont donc probablement exprimés contre l'indemnisation. Les six administrateurs d'EDF désignés par l'Etat ne pouvaient quant à eux pas voter en raison d'une situation de conflit d'intérêt.

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PARIS - Le réalisateur franco-polonais Roman Polanski a renoncé à présider la 42e cérémonie des Césars le 24 février à Paris en raison de la polémique menée par des associations féministes hostiles à sa nomination.

Ces associations ont dénoncé le choix du cinéaste qui est poursuivi par la justice américaine pour le viol en 1977 en Californie d'une adolescente de 13 ans. Dans un communiqué, son avocat, Hervé Temime, fait savoir que cette polémique a "profondément attristé Roman Polanski et atteint sa famille".

Il rappelle que la victime, Samantha Geimer, a depuis longtemps "soutenu les démarches judiciaires entreprises par Roman Polanski pour régulariser sa situation vis-à-vis des Etats-Unis et réclamé l'abandon définitif des poursuites".