PARIS - Benoît Hamon, tenant de l'aile gauche du Parti socialiste, a largement remporté hier la primaire organisée par le PS pour choisir son candidat à l'élection présidentielle, ouvrant une nouvelle page pour une gauche française divisée.

L'ancien ministre de l'Education, qui a lancé sans attendre un appel au rassemblement des factions de son parti et de toute la gauche, l'a emporté avec 58,71% des voix contre 41,29% pour l'ex-Premier ministre Manuel Valls, selon des résultats basés sur la quasi-totalité (99,49%) des bureaux de vote.

Les organisateurs des primaires citoyennes font état d'une participation de 2.037.563 de personnes.

Au premier tour dimanche dernier, quelque 1,6 million de personnes s'étaient déplacés dans les bureaux de vote, contre 2,6 millions lors du premier tour de la primaire socialiste de 2011.

Benoît Hamon a immédiatement annoncé qu'il proposerait à Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise) et au candidat écologiste Yannick Jadot de bâtir ensemble une majorité.

Celui qui était jusqu'ici un élu "frondeur" a promis de représenter "une gauche moderne", capable de porter "un futur désirable" face à "une droite des privilèges" et "une extrême droite destructrice".

Sa victoire pose la question de l'avenir du parti, plusieurs membres du gouvernement ayant agité le spectre d'une hémorragie d'élus et surtout d'électeurs socialistes vers Emmanuel Macron, candidat hors primaire.

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PARIS - François Fillon a prononcé hier un discours offensif devant ses partisans réunis à La Villette pour son meeting de lancement de campagne, promettant d'opposer sa "détermination" et son "cuir solide" à "l'entreprise de démolition" qui a pour but, selon lui, d'affaiblir sa candidature à la présidentielle d'avril-mai.

Ce meeting, prévu de longue date, a pris un nouveau sens après les révélations aux effets dévastateurs parues cette semaine dans le Canard enchaîné sur les emplois potentiellement fictifs de son épouse, Penelope, présente à la Villette.

"Il fallait, mes amis, ce rassemblement populaire pour rappeler à ceux qui nous jugent et nous attaquent de quel bois nous sommes faits", a lancé le candidat de la droite devant plusieurs milliers de personnes galvanisées - "plus de 13.000" selon les organisateurs.

Selon un sondage Kantar-Sofres-Onepoint pour Le Figaro, RTL et LCI publié hier, l'ex-ministre de l'Economie Emmanuel Macron, qui arrive en troisième position dans les intentions de vote pour le premier tour de l'élection présidentielle, battrait le candidat de la droite François Fillon au second tour.

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QUEBEC - Cinq personnes ont été tuées hier dans une fusillade dans une mosquée de la ville de Québec, au Canada, au moment des prières du soir, a dit à des journalistes le président du lieu de culte.

Deux suspects ont été arrêtés, a annoncé la police de la ville, qui a confirmé que des personnes avaient été tuées dans la fusillade, sans fournir de bilan précis.

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BERLIN - La candidature de l'ancien président du Parlement européen Martin Schulz à la chancellerie allemande dans le cadre des élections législatives de septembre a été entérinée hier à l'unanimité par la direction du Parti social démocrate (SPD).

La décision qui avait été prise mardi par le présidium du SPD après le désistement de Sigmar Gabriel, président sortant du parti et ministre des Affaires étrangères, doit être formalisée le 19 mars lors d'un congrès extraordinaire.

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WASHINGTON - Donald Trump a annoncé hier soir que les Etats-Unis se mettraient à émettre à nouveau des visas pour tous les pays une fois mises en place des politiques de sécurité du territoire américain dans les 90 prochains jours.

Le décret signé par Donald Trump vendredi soir interdisant aux ressortissants de sept pays musulmans un accès au territoire américain a provoqué un tollé dans plusieurs Etats, des manifestations dans plusieurs villes américaines et une fronde de la part de procureurs généraux démocrates.

"Pour être clair, il ne s'agit pas d'une interdiction contre les musulmans comme la presse l'a rapporté d'une manière fausse", a déclaré Trump. "Cela n'a rien à voir avec la religion, cela concerne le terrorisme et la protection de notre pays".

"Nous allons émettre à nouveau des visas à tous ces pays lorsque nous serons sûrs que nous avons mis en place les politiques les plus sûres au cours des 90 prochains jours."

Les procureurs généraux démocrates de 16 Etats américains, dont ceux de Californie et de New York, ont publié hier un communiqué commun condamnant le décret.

Plusieurs juges fédéraux s'y sont opposés ce week-end, ordonnant notamment la suspension provisoire des expulsions de personnes dotées de visa valides ou bénéficiant du statut de réfugié.

Des dizaines de milliers de manifestants se sont rassemblés hier à New York, Washington, Boston ou à l'aéroport de Los Angeles après une première vague de manifestations spontanées samedi dans les aéroports alors que les agents de l'immigration commençaient à appliquer le décret présidentiel.

BAGDAD/LE CAIRE - Les réactions négatives se sont multipliées hier dans le monde contre le décret de Donald Trump limitant l'immigration musulmane aux Etats-Unis, tandis que certains dirigeants républicains émettaient également des réserves.

De Londres à Berlin, et de Djakarta à Téhéran, les gouvernements se sont exprimés contre la décision du président américain d'interdire pendant quatre mois l'entrée des réfugiés aux Etats-Unis et de suspendre pendant au moins 90 jours l'arrivée de voyageurs en provenance de sept pays musulmans dont la Syrie. L'objectif est, selon lui, de protéger les Etats-Unis contre la menace d'attentats.

En Allemagne, Angela Merkel a déclaré que la lutte contre le terrorisme "ne justifi pas une suspicion générale à l'égard de gens ayant certains antécédents ou certaines convictions religieuses".

La chancelière a dit son inquiétude à Donald Trump lors de l'entretien téléphonique qu'ils ont eu samedi et lui a rappelé que les conventions de Genève obligeaient la communauté internationale à accepter les réfugiés de guerre pour des raisons humanitaires, a déclaré son porte-parole.

Les alliés arabes de Washington, les Etats du Golfe et l'Egypte, non concernés par le décret, sont restés silencieux.

Le gouvernement irakien, allié de Washington dans la bataille pour la reprise de Mossoul et la lutte contre l'Etat islamique - il accueille sur son sol plus de 5.000 militaires américains - n'a pas fait de commentaire sur le décret.

Téhéran a indiqué samedi vouloir prendre des mesures en représailles à la décision du président américain, mais le ministre des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a déclaré sur Twitter dimanche que les Américains détenteurs de visas iraniens pouvaient entrer en Iran.

A PARIS, François Hollande a mis en garde Donald Trump, avec lequel il a eu son premier entretien téléphonique, contre le "repli sur soi" et abordé à cette occasion une série de sujets, comme l'accueil des réfugiés ou les sanctions contre la Russie.

Auparavant, le président français avait exhorté l'Europe à "engager un dialogue avec fermeté" avec son nouvel homologue américain. "Le repli sur soi est une réponse sans issue", peut-on lire dans le communiqué publié par l'Elysée après l'échange entre les deux chefs d'Etat.

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MOSCOU - Les présidents russe Vladimir Poutine et américain Donald Trump, qui se sont parlés samedi au téléphone, se sont exprimés en faveur d'une coopération entre leurs deux pays en Syrie pour vaincre l'Etat islamique.

Les administrations ne précisent pas si la question d'un assouplissement des sanctions occidentales contre la Russie imposées après son annexion de l'Ukraine a été évoquée.

La Maison blanche a salué un "appel positif", constituant un point de "départ important pour améliorer la relation entre les Etats-Unis et la Russie".

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SANAA/WASHINGTON - Une opération commando de l'armée américaine a fait une trentaine de morts dans la nuit de samedi à dimanche, dont plusieurs membres présumés d'Al Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa), dans le sud du Yémen, a-t-on appris auprès de témoins et des autorités locales.

Dans le cadre de cette opération, un militaire américain a été tué et trois autres blessés, a annoncé hier le Pentagone qui chiffre à 14 le nombre de membres d'Al Qaïda éliminés.