BRUXELLES - Le Canada et l'Union européenne sont sur le point de signer à Bruxelles le traité CETA de libre-échange, après la levée de l'opposition de plusieurs Parlements régionaux belges qui menaçaient de faire tomber l'accord.

L'Accord économique et commercial global (CETA) pourrait selon ses défenseurs augmenter de 20% le commerce entre le Canada et l'Union européenne.

Il est soutenu par la totalité des 28 gouvernements de l'UE, mais la Belgique ne pouvait jusqu'alors donner formellement son accord en l'absence du soutien des diverses entités qui la composent. Le Parlement de la région belge francophone de Wallonie a finalement approuvé vendredi le projet d'accord, complété d'un addendum. Il a été suivi par le Parlement de Bruxelles et celui de la Communauté francophone dans la soirée.

L'accord pourrait entrer en vigueur dès l'année prochaine après un vote au Parlement européen. Les réductions des droits de douane qu'il contient pourront s'appliquer avant sa ratification par les Parlements nationaux et régionaux.

L'opposition au CETA fait partie d'un mécontentement de plus en plus perceptible contre la mondialisation dans les pays occidentaux. L'opposition est particulièrement forte contre le projet d'accord commercial entre l'Union européenne et les Etats-Unis, le TTIP ou TAFTA en anglais (Partenariat transatlantique de commerce et d'investissement).

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ROME - La terre a de nouveau tremblé ce matin dans le centre de l'Italie, ne faisant pas de morts mais un certain nombre de blessés et provoquant l'effondrement de nombreux édifices, déjà fragilisés par les séismes de ces deux derniers mois.

La secousse d'une magnitude de 6,6 sur l'échelle de Richter a été enregistrée vers 07h40 (06h40 GMT) par les capteurs de l'Institut national italien de géophysique et de volcanologie (INGV). Son épicentre se trouvait à 70 km environ à l'est de Pérouse.

Elle a été ressentie jusqu'à Rome, où le métro a été mis à l'arrêt pour procéder à des vérifications, mais aussi à Bolzano, près de la frontière autrichienne, dans le nord du pays, ainsi que dans les Pouilles, à la pointe sud de la "botte".

Il s'agit du plus puissant séisme enregistré en Italie depuis le tremblement de terre du 24 août dernier qui a fait quelque 300 morts dans le centre du pays, notamment dans le secteur d'Amatrice. Des milliers de répliques se sont produites depuis.

L'Italie, à cheval sur deux lignes de faille, est l'un des pays d'Europe les plus exposés au risque sismique. Mercredi soir, une série de tremblements de terre a secoué le centre du pays, dans les Marches, sans faire de victimes, mais accentuant l'inquiétude de la population traumatisée par le séisme du 24 août.

Avant Amatrice cet été, un autre séisme meurtrier avait frappé en 2009 à L'Aquila, faisant là encore plus de 300 morts.

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REYKJAVIK - Le Parti pirate a enregistré hier une nette percée aux législatives islandaises mais reste en deçà des scores que lui prédisaient les sondages, ce qui pourrait entamer ses chances d'accéder au gouvernement.

Les électeurs ont sanctionné l'un des partis de la coalition sortante de centre-droit, mais les conservateurs du Parti de l'indépendance restent la première formation politique du pays, avec 29% des suffrages.

A la deuxième place, le mouvement des verts et de gauche rassemble 16% des voix.

Le Parti pirate, fondé par des cybermilitants et dirigé par l'activiste et poète Birgitta Jonsdottir, est donné troisième, avec près de 14,5% des suffrages quand les derniers sondages le créditaient de 20% des voix. Le Piratar triple toutefois son score par rapport aux précédentes élections, en 2013, et obtient 10 élus à l'Althing, contre trois dans l'assemblée sortante.

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ISTANBUL - Les autorités turques ont limogé plus de 10.000 fonctionnaires supplémentaires soupçonnés de liens avec le mouvement du prédicateur Fethullah Gülen, accusé par Ankara d'avoir fomenté la tentative de coup d'Etat du 15 juillet.

Un décret publié tard hier soir au Journal officiel dans le cadre de l'état d'urgence en vigueur détaille les milliers d'universitaires, enseignants et employés du secteur public de la santé concernés par cette nouvelle mesure.

Depuis la mi-juillet, et dans le cadre de la purge sans précédent qui a suivi le putsch avorté, le pouvoir turc a fait arrêter plus de 37.000 personnes et a déjà limogé ou suspendu quelque 100.000 fonctionnaires, juges, procureurs et policiers.

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ABIDJAN - Une nouvelle Constitution présentée par le président ivoirien Alassane Ouattara est soumise aujourd'hui à l'approbation des électeurs dans le cadre d'un référendum que boycotte l'opposition.

Le texte supprime notamment la clause d'"ivoirité", soit l'obligation faite aux candidats à la présidence de la République d'avoir des parents nés ivoiriens. Cette clause est depuis longtemps source de tensions en Côte d'Ivoire, pays à forte immigration étrangère. Elle a surtout été brandie par les adversaires de l'actuel chef de l'Etat pour l'empêcher de se présenter à la présidentielle.

La nouvelle Constitution abroge cette disposition et prévoit qu'un seul parent né ivoirien suffira pour valider une candidature à la magistrature suprême. Elle crée aussi un poste de vice-président et dote le Parlement d'une seconde chambre, un Sénat, au côté de l'actuelle Assemblée nationale.

Mais elle fixe aussi de nouvelles normes pour une révision de la Constitution, qui n'exigeraient plus la tenue d'un référendum mais un simple vote des Parlementaires à la majorité qualifiée des deux tiers. Des groupes de défense des droits de l'homme y voient un risque potentiel.

Le "oui" devrait l'emporter, jugent des analystes, qui ajoutent que le chiffre de la participation sera également important.

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MADRID - Les députés espagnols ont voté hier soir la confiance au président du gouvernement par intérim Mariano Rajoy, chef de file du Parti populaire (droite), qui annoncera jeudi la composition de son nouveau cabinet.

Le leader conservateur avait besoin d'une majorité simple pour l'emporter. Il a obtenu 170 "oui" tandis que 111 parlementaires ont voté contre et que 68 autres se sont abstenus, sur un total de 350 sièges à la chambre basse du parlement. Le PP contrôle actuellement 137 sièges.

Ce vote de confiance met fin à 10 mois de paralysie politique en Espagne, les législatives du 20 décembre dernier puis celles du 26 juin n'ayant pas permis de dégager une majorité claire. Le Parti populaire est désormais en passe de former un gouvernement minoritaire, après avoir rallié le soutien de Ciudadanos (parti centriste) et obtenu l'appui tacite de nombreux élus socialistes qui se sont abstenus lors du vote.

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DAYTONA BEACH, Floride/GOLDEN, Colorado - Hillary Clinton a accusé hier le directeur du FBI, James Comey, d'avoir un comportement "profondément inquiétant" à dix jours de l'élection présidentielle, l'exhortant à fournir le détail des mesures prises dans l'affaire de son usage d'une messagerie privée.

Le directeur du FBI a annoncé vendredi qu'il allait ouvrir une enquête sur de nouveaux courriels envoyés par Hillary Clinton depuis sa messagerie personnelle alors qu'elle était secrétaire d'Etat, énième rebondissement d'une affaire susceptible de lui nuire le 8 novembre.

En juin, James Comey avait annoncé que l'agence fédérale ne recommandait aucune poursuite à l'égard d'Hillary Clinton.

"C'est assez étrange de faire sortir quelque chose comme ça avec si peu d'information juste avant une élection", a-t-elle poursuivi, ajoutant : "Ce n'est pas seulement étrange, c'est sans précédent et profondément inquiétant car les électeurs méritent d'obtenir les faits, entiers et complets".

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PARIS - François Hollande a reconnu hier la responsabilité de l'Etat français dans l'internement de membres de la communauté tsigane durant la Seconde Guerre mondiale.

Le chef de l'Etat a prononcé un discours en ce sens à Montreuil-Bellay, ville du Maine-et-Loire qui abrita un camp où furent internés quelque 4.000 membres de la communauté des gens du voyage entre 1940 et 1946, date la libération des lieux dont on célèbre cette année le 70e anniversaire.

PARIS - La France ne tolérera plus de camp de migrants sur son territoire, a déclaré François Hollande, confirmant l'intention du gouvernement de procéder à l'évacuation d'un nouveau campement à Paris dans le sillage de celle, toujours en cours, de la "jungle" de Calais.

Entamée lundi dernier, l'opération de démantèlement du campement de Calais, où vivaient plusieurs milliers de migrants dans des abris de fortune, devrait prendre fin ce lundi.

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PARIS - Arnaud Montebourg appelle, dans une interview au Journal du Dimanche, Manuel Valls à aller au bout de son "exaspération" et à démissionner s'il souhaite rejoindre ceux qui veulent bâtir une alternative à gauche en vue de la présidentielle de 2017.

"S'il veut se rassembler avec tous ceux qui veulent bâtir l'alternative, je préfère lui dire: 'Quitte le gouvernement, et sois candidat à la primaire!'", ajoute-t-il. "Ce serait la suite logique de sa protestation à l'égard du président de la République", estime le candidat à la primaire.

François Hollande a refusé de polémiquer sur la "colère" que son livre de confidences aurait suscité chez Manuel Valls selon des propos rapportés par Le Monde.

Prié de dire s'il jugeait les déclarations de Manuel Valls normales, le chef de l'Etat a répondu: "Chacun doit être à sa tâche, moi je suis à la mienne, le Premier ministre aussi, nous devons régler les grands sujets qui préoccupent les Français."