DUBAI - Le président iranien, Hassan Rohani, qui briguait un second mandat, a été réélu dès le premier tour avec 57% des voix, confortant la politique de détente engagée durant son premier mandat.

Son principal rival, le conservateur Ebrahim Raisi, protégé de l'ayatollah Ali Khamenei, le Guide suprême de la Révolution, a réuni un peu plus de 38% de suffrages.

Comme en 2013, mais au terme d'une campagne plus âpre, Hassan Rohani, 68 ans, s'épargne un second tour.

Dans son premier discours après l'annonce des résultats, Hassan Rohani s'est engagé à ouvrir son pays et à accorder plus de liberté aux citoyens.

Il a semblé défier ouvertement les juges conservateurs en faisant l'éloge du chef spirituel du camp réformiste, l'ancien président Mohammad Khatami, au pouvoir entre 1997 et 2005. Citer ou évoquer le nom de Khatami a été interdit par la justice.

Sa réélection devrait selon toutes vraisemblances garantir la pérennité de l'accord conclu en juillet 2015 avec les grandes puissances sur le programme nucléaire iranien.

Le dénouement de cette longue crise a permis de sortir l'Iran de son isolement diplomatique et de lever la plupart des sanctions internationales qui frappaient le pays.

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RYAD - Le président américain, Donald Trump, est en Arabie saoudite, première étape de son premier déplacement à l'étranger depuis son investiture, le 20 janvier.

Après Ryad, sa tournée longue de neuf jours le conduira en Israël et en Cisjordanie (22-23 mai), au Vatican (le 24), en Belgique pour un sommet de l'Otan et une rencontre avec Emmanuel Macron (le 25) puis en Sicile, à Taormine, pour le sommet du G7, le groupe des sept nations les plus industrialisées, les 26 et 27 mai.

L'accueil à Ryad a été beaucoup plus chaleureux que celui accordé l'an dernier à Barack Obama, qui était considéré par le royaume sunnite comme trop conciliant avec l'Iran chiite, son grand ennemi régional et trop hésitant sur le dossier syrien.

La Maison blanche espère que cette tournée diplomatique permettra d'éloigner la crise politique à Washington, où scandales et révélations en série qui s'enchaînent depuis le limogeage du directeur du FBI, James Comey, le 9 mai, ont fragilisé le président.

Mais la tempête politique à Washington menace de se projeter comme une ombre portée sur sa tournée diplomatique.

La commission sénatoriale du Renseignement a annoncé hier que James Comey avait accepté de témoigner lors d'une audience publique qui aura lieu fin mai ou début juin.

Le New York Times a rapporté de son côté que le président américain, recevant la semaine dernière dans le bureau Ovale de la Maison blanche le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, et l'ambassadeur de Russie à Washington, Sergueï Kisliak, leur a déclaré que le limogeage de James Comey lui avait ôté "une grande pression" dans l'enquête sur une éventuelle implication de la Russie dans la campagne présidentielle de 2016. "Je viens juste de virer le chef du FBI. Il était fou, un vrai dingue", leur aurait-il dit.

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PARIS - Le Premier ministre, Edouard Philippe, a lancé un appel à la constitution d'une "majorité de progrès" à l'occasion d'un déplacement au Havre, où il a fait ses adieux de maire pour pouvoir se consacrer entièrement à sa tâche à Matignon.

Issu du parti Les Républicains, il incarne avec les ministres de l'Economie et du Budget, Bruno Le Maire et Gérald Darmanin, l'élargissement du gouvernement vers la droite voulu par Emmanuel Macron.

Edouard Philippe a dit à des journalistes être dans une relation de "confiance très forte" avec le chef de l'Etat "et avec tous ceux qui ont décidé de le rejoindre (...) pour faire en sorte que la France sorte d'un clivage partisan un peu ancien qui ne correspond plus à la réalité".

Il s'agit désormais, a-t-il ajouté, d'aller "vers une majorité de progrès, qui rassemble des hommes et des femmes venus d'horizons politiques et professionnels extrêmement différents", avec en commun l'idée "qu'on peut se saisir de ce moment historique pour faire avancer le pays".

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GAO, Mali - Cinq jours après son investiture, Emmanuel Macron a confirmé hier lors d'une visite au Mali l'engagement militaire de la France dans le Sahel où le regain de violences et de tensions nécessite, selon lui, une accélération de la sécurisation des territoires face aux groupes djihadistes.

Le nouveau chef de l'Etat, qui s'était engagé à se rendre rapidement après son élection auprès des troupes françaises déployées sur des théâtres extérieurs, a passé plusieurs heures à Gao, où sont basés quelque 1.600 soldats français de l'opération antiterorriste Barkhane.

Emmanuel Macron a haussé le ton à propos de l'application de l'accord de paix au Mali, où la France est présente militairement, prévenant qu'il ferait preuve d'une "exigence renforcée" sur le respect de la feuille de route par les pays du Sahel concernés et l'Algérie.

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SAO PAULO/BRASILIA - La Cour suprême du Brésil a dévoilé hier un témoignage explosif accusant le président Michel Temer et deux anciens présidents, Luiz Inacio Lula da Silva et Dilma Rousseff, d'avoir reçu l'équivalent de plusieurs millions d'euros de pots-de-vin.

Ce témoignage livré par des cadres du groupe alimentaire JBS SA, numéro un mondial du conditionnement de viande, a été obtenu en échange d'une réduction de peine dans le cadre de l'opération anti-corruption "Lava Jato" ("Lavage express") qui secoue le pays.

Il pose la question du maintien au pouvoir du président Temer, qui a lui-même succédé à Dilma Rousseff, destituée l'an dernier pour manipulation des comptes publics. La Cour suprême a ouvert jeudi une enquête visant Michel Temer pour corruption et obstruction à la justice.

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STOCKHOLM - Julian Assange est prêt à entamer des discussions avec Londres et Washington après la décision de la justice suédoise d'abandonner l'enquête préliminaire sur les accusations de viol à son encontre.

Le fondateur de WikiLeaks, qui vit reclus dans l'ambassade d'Equateur à Londres depuis 2012, a toujours nié les accusations de viol et a refusé de se rendre en Suède de peur, selon lui, d'être ensuite extradé vers les Etats-Unis.

"Mes avocats ont contacté les autorités britanniques et nous espérons engager un dialogue qui nous conduira sur la meilleure voie à suivre", a-t-il déclaré en levant le poing en signe de victoire, lors d'une allocution sur le balcon de l'ambassade.

Julian Assange pourrait aussi demander à la France de lui accorder l'asile politique, a dit son avocat Juan Branco.

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PARIS - Un complice présumé de l'auteur de l'attaque des Champs-Elysées à Paris, qui a coûté la vie à un policier le 20 avril, a été mis en examen et placé en détention provisoire, a-t-on appris de source judiciaire.

Cet homme de 23 ans, interpellé lundi en Seine-et-Marne, a été mis en examen pour association de malfaiteurs terroriste criminelle et port d'arme de catégorie A en relation avec une entreprise terroriste.

L'ADN du jeune homme mis en examen a été retrouvé sur l'arme utilisée par Karim Cheurfi, le tireur des Champs-Elysées qui a tué Xavier Jugelé et blessé deux autres policiers avant d'être abattu.