BRUXELLES - Il appartient clairement à la Première ministre britannique, Theresa May, et à ses négociateurs de revenir vers les Européens avec une solution permettant de finaliser un accord sur le retrait du Royaume-Uni de l'UE, a déclaré Emmanuel Macron cet après-midi à l'issue du Conseil européen.

Le président français a estimé que toutes les solutions techniques étaient désormais sur la table et que le problème relevait de la politique intérieure au Royaume-Uni, qui n'est pas de la compétence des Vingt-Sept.

Les chefs d'Etat et de gouvernement des Vingt-Sept ont décidé hier soir, après une intervention de Theresa May et un briefing de Michel Barnier, leur négociateur en chef sur le Brexit, que les progrès dans les négociations - qui achoppent toujours sur la question de la frontière irlandaise - étaient insuffisants pour convoquer un sommet spécial en novembre.

La dirigeante britannique, ont dit des responsables européens, n'a apporté aucun élément nouveau permettant de débloquer les négociations mais s'est montrée désireuse d'éviter un retrait désordonné.

Theresa May a indiqué pour sa part que le Royaume-Uni était prêt à discuter d'une extension de la période de transition prévue après sa sortie de l'Union européenne le 29 mars 2019.

Une extension optionnelle est une des pistes envisagées pour débloquer les négociations entre Londres et l'UE sur les conditions du divorce: une transition excédant la période de 21 mois pour l'instant prévue, jusqu'à la fin 2020, pourrait aider May à convaincre une partie suffisante de sa majorité que la solution européenne du "backstop" (filet de sécurité), qui doit garantir l'absence de frontière sur l'île d'Irlande mais est refusée par Londres, ne sera jamais mise en oeuvre.

---

BRUXELLES - La Commission européenne estime que le projet de budget 2019 de l'Italie montre une non-conformité avec les règles budgétaires européennes et réclame que Rome réponde à ses inquiétudes lundi.

Le président du Conseil italien, Giuseppe Conte, a indiqué que son gouvernement se réunirait samedi.

Rome a adressé lundi soir à la Commission son projet de loi de finances pour 2019, qui prévoit une nette hausse des dépenses publiques, finançant notamment la création d'un "revenu de citoyenneté", l'abaissement de l'âge légal de la retraite, la mise en oeuvre d'une amnistie fiscale partielle et des allègements de taxes et d'impôts pour les travailleurs indépendants.

Ce budget "expansionniste" prévoit de porter le déficit public à 2,4% du PIB italien

---

WASHINGTON - Le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, n'a entendu aucun enregistrement audio indiquant que le journaliste et dissident saoudien Jamal Khashoggi a été tué, a déclaré cette nuit une porte-parole du département d'Etat, alors que Pompeo s'était rendu à Ankara pour s'entretenir avec des responsables turcs.

Un haut fonctionnaire et un membre de la police turque ayant requis l'anonymat ont affirmé lundi qu'Ankara disposait d'un enregistrement sonore démontrant que Khashoggi a été assassiné à l'intérieur du consulat d'Arabie saoudite à Istanbul où il s'est rendu le 2 octobre dernier.

Le président américain Donald Trump, qui a déclaré hier ne pas chercher à couvrir l'Arabie saoudite dans cette affaire, a précisé que les Etats-Unis avaient demandé aux autorités turques de leur transmettre les enregistrements audio et vidéo qu'elles pourraient détenir sur cette affaire.

Le journal Yeni Safak, proche du pouvoir turc, a publié ce qu'il présente comme une transcription d'extraits d'un enregistrement audio indiquant, selon lui, que Khashoggi a été interrogé et torturé. Le journaliste, poursuit le journal, a été tué en quelques minutes, puis ses bourreaux l'ont décapité et démembré.

Ankara n'a partagé ni avec Washington ni avec ses alliés européens des preuves de l'assassinat de Khashoggi, ont dit à Reuters sept membres de services de sécurité américain et européens.

WASHINGTON - Le secrétaire américain au Trésor, Steve Mnuchin, a rejoint aujourd'hui la liste des dirigeants d'entreprise et hauts responsables qui ont décidé de bouder le "Davos du désert", prévu du 23 au 25 octobre à Ryad, en raison de l'affaire Jamal Khashoggi.

"Je viens de rencontrer @realDonaldTrump et @SecPompeo et nous avons décidé que je ne participerai pas au Future Investment Initiative en Arabie saoudite", a-t-il annoncé cet après-midi sur Twitter à l'issue d'une rencontre avec le président et le secrétaire d'Etat américains.

La directrice du FMI Christine Lagarde, le ministre français de l'Economie Bruno Le Maire ou encore le ministre britannique du Commerce Liam Fox ont déjà décidé de ne pas se rendre à ce forum, de même que plusieurs patrons, dont le PDG de BlackRock, premier gestionnaire de fonds au monde.

---

KANDAHAR, Afghanistan - Le commandant de la police dans la province afghane de Kandahar, le général Abdul Razeq, l'un des plus importants responsables de la sécurité du pays, a été tué dans une fusillade aujourd'hui au siège du gouvernement provincial, ont annoncé les autorités.

Présent sur place, le chef des forces américaines en Afghanistan, le général Scott Miller, est sain et sauf.

L'attentat a été revendiqué par les taliban, qui ont précisé qu'ils visaient Razeq et Miller.

Le général Miller venait de rencontrer des responsables afghans, avant les élections législatives de samedi, quand le garde du corps du gouverneur a ouvert le feu sur les personnalités qui sortaient de la réunion.

---

SOTCHI, Russie - Vladimir Poutine a déclaré aujourd'hui que le groupe Etat islamique (EI) avait pris près de 700 personnes en otage dans une région de Syrie contrôlée par des forces soutenues par les Etats-Unis et leurs alliés.

L'EI a posé un ultimatum et menace de tuer dix otages par jour, a précisé le président russe qui s'exprimait à Sotchi, sur les bords de la mer Noire.

Parmi les otages figurent plusieurs Américains et Européens, a-t-il ajouté sans dire quelles étaient les exigences des islamistes.

---

CITE DU VATICAN - Le président sud-coréen Moon Jae-in a transmis aujourd'hui au pape François, de la part du numéro un nord-coréen Kim Jong-un, une invitation à se rendre en Corée du Nord.

Selon les services de la présidence sud-coréenne, François a exprimé son soutien aux efforts en cours pour rétablir une paix durable dans la péninsule coréenne et a jugé que l'invitation transmise par Moon était "déjà suffisante" mais que "ce serait bien si (le dirigeant nord-coréen) envoyait une invitation officielle". "Si je reçois une telle invitation, je donnerai ma réponse, et je peux y aller", a poursuivi François, qui doit se rendre l'an prochain au Japon.

---

PARIS - Un soldat de la force française Barkhane est mort hier à Gao, dans le nord du Mali, dans des circonstances accidentelles, ont annoncé ce matin la ministre des Armées et l'état-major.

Ce caporal âgé de 23 ans était depuis le 3 octobre au Mali, où il avait déjà servi en 2017, en qualité de conducteur de camion logistique. Il appartenait au 14e régiment d'infanterie et de soutien logistique parachutiste de Toulouse.

Ce décès porte à 13 le nombre de soldats français morts depuis le lancement de l'opération Barkhane en août 2014.

Quelque 4.500 militaires français sont déployés au Sahel dans le cadre de la lutte contre les groupes djihadistes.

---

NANTERRE, Hauts-de-Seine - Le chef de file de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a maintenu sa dénonciation d'une "police politique" lancée contre lui dans le cadre d'un "traquenard", à l'issue de son audition aujourd'hui par les enquêteurs de l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières (OCLCIFF).

L'ancien candidat à la présidentielle, qui revendique un rôle de premier opposant au gouvernement, a été entendu pendant cinq heures à Nanterre dans le cadre des enquêtes ouvertes par le parquet sur les assistants parlementaires européens de LFI et les comptes de la campagne présidentielle.

"C'est un traquenard, c'est une opération de police politique", a-t-il lancé à sa sortie. "Je ne mets pas en cause la police, mais en cause la police politique, c'est-à-dire la décision politique d'instrumentaliser des magistrats et des policiers pour essayer de faire un mauvais sort à l'un des chefs de l'opposition."

Depuis Bruxelles, à l'issue du Conseil européen centré sur le Brexit, Emmanuel Macron lui a répondu: "Nous avons une Constitution, elle est claire, l'autorité judiciaire est indépendante dans notre pays et j'en suis le garant, pour tout le monde et, n'en déplaise à certains il n'y a pas d'exception."