BRUXELLES - Les dirigeants européens ont entamé cet après-midi à Bruxelles leur sommet d'automne notamment consacré à la sortie programmée du Royaume-Uni, représenté pour la première fois dans ce cénacle par son nouveau chef de gouvernement, Theresa May.

Dès son arrivée, la Première ministre britannique a assuré que son pays resterait un partenaire fiable après son départ de l'Union. "Le Royaume-Uni va quitter l'UE mais nous continuerons à jouer pleinement notre rôle jusqu'à notre départ et nous serons un partenaire fort et fiable après notre départ", a-t-elle dit.

Theresa May doit prendre la parole ce soir au cours d'un dîner où les Vingt-Sept jaugeront ses intentions, à l'heure où l'on semble s'orienter vers un "Brexit dur", avec un pays coupé du marché unique.

Le président du Conseil européen, Donald Tusk, a précisé que la présentation par May de son projet devant les 27 ne donnerait lieu à aucun débat pour l'instant, dans l'attente du déclenchement officiel de la procédure.

L'autre grand sujet d'actualité au menu du conseil européen d'automne concerne les relations avec la RUSSIE, dans un contexte tendu par le soutien de Moscou aux frappes meurtrières sur ALEP, en Syrie.

François Hollande et Angela Merkel doivent rendre compte à leurs partenaires de leur rencontre d'hier soir à Berlin avec le président russe, Vladimir Poutine. Lors de discussions qualifiées de difficiles, le président français et la chancelière ont exhorté leur collègue russe à prolonger la pause dans les bombardements aériens sur Alep.

La Russie a par ailleurs informé les Nations unies que son aviation cesserait de bombarder les quartiers de l'est d'Alep aux mains des insurgés pendant quatre jours à raison de onze heures par jour, sans que cette offre permette de conclure un accord sur l'évacuation des insurgés, a annoncé l'émissaire de l'Onu, Staffan de Mistura.

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A L'EST DE MOSSOUL, Irak - L'opération de reconquête de Mossoul, la grande ville du nord de l'Irak aux mains du groupe Etat islamique (EI), progresse plus vite que prévu, a déclaré aujourd'hui le Premier ministre irakien, au moment où une nouvelle offensive était lancée sur les villages alentour.

S'exprimant par visioconférence de Bagdad dans le cadre d'une conférence internationale à Paris consacrée à la stabilisation de la deuxième ville du pays, Haïdar al Abadi a dit que les forces irakiennes, appuyées par la coalition internationale sous commandement américain, avançaient vers Mossoul "plus rapidement que ce que nous avions escompté".

Des dizaines de véhicules Humvee noirs du Service antiterroriste de l'armée irakienne ont fait route vers Bartella, village chrétien vidé de sa population à l'arrivée de l'EI en 2014 et considéré comme la porte orientale de Mossoul. Les djihadistes ont, en vain, tenté de les repousser à coups de voitures piégées, de bombes artisanales et de tirs de mortier et ont subi 15 décès.

Sur le front nord, les peshmergas kurdes ne rencontrent dans leur progression que des villages abandonnés, dont certaines maisons sont truffées d'explosifs.

L'assaut proprement dit sur Mossoul, où l'EI disposerait de 5.000 à 6.000 combattants, selon le commandement irakien, pourrait donner lieu à une bataille sans précédent depuis l'intervention américaine de 2003.

Au-delà de la reconquête de Mossoul, la question d'une fuite des djihadistes de l'EI vers Rakka, capitale autoproclamée de l'organisation en Syrie, suscite l'inquiétude.

"Nous ne pouvons pas admettre qu'il puisse y avoir simplement comme réussite une évaporation de ceux qui étaient à Mossoul vers d'autres lieux où ils pourraient là encore mener des actions", a dit François Hollande en ouvrant la réunion à Paris.

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LAS VEGAS - Donald Trump a une nouvelle fois bousculé les règles de l'élection présidentielle américaine cette nuit, refusant de préciser lors de son troisième et dernier débat avec Hillary Clinton s'il reconnaîtrait, comme le veut la tradition, le verdict des urnes le soir du 8 novembre.

Après avoir passé les dix derniers jours à dénoncer un scrutin qu'il affirme "truqué" par les élites démocrates et par la presse, le candidat républicain a encore ajouté à la confusion qui règne dans son camp en défiant l'une des pratiques de la démocratie américaine.

Interrogé par le modérateur Chris Wallace sur l'attitude qu'il adopterait à l'annonce des résultats, le milliardaire s'est contenté de répondre: "Je vous le dirai le moment venu, je vais maintenir le suspense. D'accord ?"

Face à cette sortie inattendue du magnat de l'immobilier, Hillary Clinton s'est d'abord déclarée "horrifiée" avant de s'engouffrer dans la brèche ainsi ouverte par son adversaire. "Ce n'est pas comme ça que fonctionne notre démocratie", a rappelé la candidate démocrate à la Maison blanche.

Avec cette remarque, Trump a un peu plus cimenté le soutien de ses partisans, contempteurs des élites de Washington. Il n'est en revanche pas sûr que cette stratégie de la rupture soit de nature à élargir son audience électorale notamment dans les Etats indécis (ou Swing States) alors qu'il subit un décrochage dans les enquêtes nationales d'opinion à moins de trois semaines de l'"Election Day".

Un sondage instantané réalisé pour CNN donnait la candidate démocrate vainqueur de cette ultime confrontation à 52% contre 39% au républicain.

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SANAA - La trêve au Yémen négociée par les Nations unies n'aura tenu que quelques heures ce jeudi, chaque partie au conflit ayant fait état de tirs de la partie adverse.

La coalition militaire conduite par l'Arabie saoudite, qui lutte depuis mars 2015 pour chasser du pouvoir les milices chiites houthies appuyées par l'Iran, a fait état de tirs de roquettes sur le territoire saoudien.

Les Houthis, pour leur part, disent avoir lancé des attaques contre des bases militaires saoudiennes ces deux derniers jours et qu'un bombardement de la coalition a tué trois civils aujourd'hui dans la province de Saada (nord).

Prévu pour une durée initiale de 72 heures, le cessez-le-feu avait pris effet une minute avant minuit hier soir. Il a permis toutefois à la capitale, Sanaa, de connaître sa première nuit sans bombardements aériens depuis plus de trois mois.

La guerre au Yémen a fait au moins 10.000 morts. De précédents cessez-le-feu n'ont tenu que quelques jours mais ont contribué à une baisse dans l'intensité des combats.

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LYON - Le père de Rachid Kassim, un djihadiste qui, selon les autorités françaises, a incité ces derniers mois de nombreux jeunes à commettre des attentats en France, a été interpellé aujourd'hui à Roanne, commune de la Loire où il réside, et placé en garde à vue, apprend-on de source judiciaire.

Il est soupçonné d'être l'auteur d'un courrier adressé à la rédaction du Progrès, "contenant des propos pouvant être assimilés à des menaces envers la police", précise le quotidien régional.

Une perquisition a également été effectuée à son domicile.

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PARIS - Manuel Valls doit faire acte de candidature à l'élection présidentielle car "il y a non-assistance à gauche en danger" depuis la parution du livre de confessions de François Hollande, qui ne cesse de faire des dégâts à gauche, a déclaré ce matin le député Malek Boutih, proche du Premier ministre.

"J'ai commencé à lire le livre (Un président ne devrait pas dire ça) (...) Quand vous êtes de gauche, c'est terrible", a déclaré l'élu socialiste de l'Essonne sur RTL.

"La question qui est posée, c'est 'Quitte ou double?' Sincèrement, je suis pour le 'quitte', pas pour le 'double', a-t-il poursuivi.

A la question de savoir si Manuel Valls pouvait être un recours pour l'élection présidentielle, Malek Boutih a répondu: "Pour l'instant il ne veut pas et moi j'ai envie de le pousser en disant 'il y a non-assistance à gauche en danger'. Il y a besoin d'avoir une autre personnalité forte, qui se relève, qui offre une espérance."

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FRANCFORT - Le module européen Schiaparelli qui est arrivé hier sur Mars ne donne aucun signe d'activité et son sort préoccupe les scientifiques qui ignorent s'il s'est posé sans encombre ou s'il s'est écrasé, a déclaré aujourd'hui l'Agence spatiale européenne (ESA).

Le module de la mission russo-européenne ExoMars a pour tâche principale de tester des technologies en vue de l'envoi sur la planète rouge d'un robot explorateur en 2020.

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FRANCFORT - La Banque centrale européenne (BCE) a, sans surprise, laissé ses taux d'intérêt inchangés et son président, Mario Draghi, a déclaré qu'elle était déterminée à poursuivre ses achats de titres sur les marchés pour soutenir la croissance et l'inflation.

Mais sa traditionnelle conférence de presse n'a fourni que peu d'indices sur les mesures que l'institution pourrait adopter le mois prochain, Draghi s'étant contenté de dire que la BCE avait "fait le point" sur les travaux techniques menés par ses équipes sur les différentes options envisageables.