LAUSANNE, Suisse - Le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, est arrivé aujourd'hui à Londres pour y faire le point avec Boris Johnson, le chef de la diplomatie britannique, et d'autres Etats impliqués dans le dossier syrien, dont la France.

Hier, des discussions sur la Syrie organisées à Lausanne se sont achevées au bout de quatre heures sans déboucher sur de quelconques avancées concrètes.

Aucun communiqué commun n'a été diffusé à l'issue de cette session qui réunissait John Kerry le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et les représentants de sept pays de la région (l'Iran, l'Irak, la Jordanie, l'Egypte, la Turquie, l'Arabie saoudite et le Qatar). L'Europe était absente de ce nouveau format de discussions sur la Syrie.

Le secrétaire d'Etat américain a dit à la presse qu'un consensus se dessinait sur un certain nombre d'options susceptibles de conduire à l'instauration d'un nouveau cessez-le-feu, tout en concédant que les échanges avaient parfois été vifs.

Tous les participants aux discussions de Lausanne ont confirmé leur attachement à la préservation d'une Syrie indivisible, indépendante et laïque, rapporte ce matin le ministère russe des Affaires étrangères. Ils ont également réaffirmé que seuls les Syriens devaient décider de leur avenir par le biais d'un dialogue inclusif.

BEYROUTH - Les rebelles syriens soutenus par la Turquie ont annoncé dimanche avoir pris le contrôle de la localité symbolique de Dabiq, que tenait l'Etat islamique (EI) dans le nord-ouest de la Syrie.

Le succès de l'offensive a été confirmé par l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

Situé au pied d'une petite colline dans les plaines fertiles du nord-ouest de la Syrie, Dabiq se trouve à 14 km de la fontière turque et 33 km au nord d'Alep.

Le village n'est pas d'une importance stratégique majeure mais l'EI la présente comme le site de l'ultime bataille avant l'apocalypse entre musulmans et "infidèles" et a donné son nom à l'un de ses magazines publiés en ligne. C'est aussi dans ce village que le groupe extrémiste sunnite avait choisi d'exécuter l'otage américain Peter Kassig en 2014.

Selon l'OSDH, l'organisation djihadiste avait affecté 1.200 combattants à sa défense.

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LONDRES - Les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ont lancé dimanche un appel à un cessez-le-feu immédiat et sans condition au Yémen, où la guerre entre rebelles houthis et forces loyalistes soutenues par l'Arabie saoudite a fait des milliers de morts depuis mars 2015.

A Londres où il a rencontré son homologue britannique Boris Johnson, le secrétaire d'Etat américain John Kerry a déclaré qu'au cas où les belligérants au Yémen accepteraient le principe d'une trêve, l'émissaire spécial des Nations unies pour le pays, Ould Cheikh Ahmed, se chargerait d'en définir les modalités et le calendrier.

"Il est temps de mettre en place un cessez-le-feu de manière inconditionnelle au Yémen et de s'asseoir ensuite à la table des négociations", a déclaré John Kerry à la presse. "Nous ne pouvons pas souligner davantage aujourd'hui l'urgence de mettre un terme à la violence au Yémen."

Il a ajouté qu'il plaidait, tout comme Boris Johnson et Ould Cheikh Ahmed, pour l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu "le plus rapidement possible, dès lundi ou mardi".

La coalition sous commandement saoudien qui intervient au Yémen depuis mars 2015 est sous le feu des critiques depuis un raid qui a fait jusqu'à 140 morts, selon les Nations unies, lors d'une veillée funèbre il y a une semaine à Sanaa, la capitale.

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PORTSMOUTH, New Hampshire - Donald Trump, que plusieurs femmes ont accusé ces derniers jours de harcèlement et d'agressions sexuels, s'est dit victime hier d'un complot favorisant sa rivale démocrate.

"Cette élection est truquée par des médias corrompus qui appuient des allégations fausses et des mensonges purs et simples afin de la faire élire", a-t-il dit en campagne dans le New Hampshire. Il a également réclamé que les deux candidats se prêtent à des tests antidopage avant leur prochain débat, le dernier de la campagne, mercredi prochain dans le Nevada.

A 24 jours de l'élection présidentielle du 8 novembre, le candidat républicain, déjà épinglé par ses propos obscènes sur les femmes lors d'une conversation enregistrée en 2005 et divulguée le 7 octobre par le Washington Post, doit désormais faire face à des révélations sur son comportement vis-à-vis de femmes ayant eu affaire à lui.

NEW YORK - La probabilité de victoire d'Hillary Clinton à l'élection du 8 novembre est de 95%, selon la dernière livraison de l'étude State of the Nation réalisée par Reuters/Ipsos et publiée hier soir.

La candidate démocrate remporterait les voix d'au moins 310 grands électeurs, quand 270 suffisent à assurer sa victoire. Le républicain en aurait au moins 176 (en 2008, Barack Obama avait obtenu 365 grands électeurs contre 173 pour le républicain John McCain; en 2012, lors de sa réélection, il en avait obtenu 332 contre 206 au républicain Mitt Romney).

Le président des Etats-Unis n'est pas élu au suffrage universel direct, mais par un Collège électoral de 538 grands électeurs élus Etat par Etat, en fonction notamment de leur démographie (de 55 en Californie, l'Etat le plus peuplé du pays, à trois dans les Etats les moins peuplés que sont l'Alaska, les deux Dakota, le Delaware, le Montana, le district de Columbia, le Vermont et le Wyoming).

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PARIS - Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté aujourd'hui à Paris à l'appel de la "manif pour tous", le collectif d'opposants au mariage homosexuel, pour défendre leur vision de la famille à six mois de l'élection présidentielle.

Entre 23.000 et 24.000 personnes, selon la préfecture de police, 200.000 selon les organisateurs, ont défilé entre la porte Dauphine et la place du Trocadéro, en agitant des drapeaux français et des fanions rose et bleu, aux couleurs du mouvement.

Au plus fort de la mobilisation contre la loi Taubira, qui a ouvert en mai 2013 le mariage et l'adoption aux couples homosexuels, le collectif avait fait descendre des centaines de milliers de personnes dans les rues.

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PARIS - Alain Juppé conforte son avance sur Nicolas Sarkozy qu'il battrait très largement au second tour des primaires de la droite et du centre avec 61% des voix contre 39%, selon un sondage Ipsos-Sopra Steria que publie Le Parisien dimanche.

Au premier tour, le maire de Bordeaux est crédité de 42% des intentions de vote contre 30% pour l'ex-chef de l'Etat.

François Fillon est donné en troisième place (12%) devant Bruno Le Maire (11%). Suivent Nathalie Kosciusko-Morizet (3%), Jean-François Copé (1%) et Jean-Frédéric Poisson (1%).

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PARIS - Devant le blocage du site de Notre-Dame-des-Landes, "il vaut mieux arrêter les frais", déclare Ségolène Royal dans un entretien publié par Le Journal du dimanche alors que l'évacuation des opposants à l'aéroport est programmée pour cet automne.

"Je suis prête à donner du temps pour des réunions de travail afin de sortir par le haut de cette situation, et j'appelle toutes les parties à faire un effort de bon sens", ajoute la ministre de l'Environnement, suggérant un "aménagement de l'aéroport actuel" en Loire-Atlantique.

Le projet, dont les opposants mettent en doute la pertinence, a recueilli 55% de voix favorables lors d'une consultation locale organisée en juin dernier. Manuel Valls a réaffirmé mardi l'intention du gouvernement de procéder cet automne à l'évacuation des opposants au projet.

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PARIS - Une cinquantaine d'individus ont lancé des cocktails Molotov contre la police et brûlé huit véhicules hier après-midi à Bastia, a annoncé le ministre de l'Intérieur, qui a condamné "avec la plus grande fermeté" ces violences "inacceptables".

Aucun blessé n'est à déplorer, mais un dispositif de sécurité conséquent sera maintenu toute la soirée, a-t-il précisé dans un communiqué.

Les violences sont intervenues à l'issue d'une manifestation de soutien à trois jeunes nationalistes corses condamnés le 6 octobre à Paris à des peines d'emprisonnement pour des attentats à l'explosif à Corte (Haute-Corse) en 2012 contre l'Office de l'environnement et la sous-préfecture.