MOSCOU - Le président russe Vladimir Poutine, assuré d'être réélu demain au terme d'un scrutin présenté comme joué d'avance, se présente devant les électeurs sans programme économique sur fond de désaccord dans son entourage sur les réformes à mener.

L'économie russe a redémarré l'an dernier avec une croissance de 1,5% grâce au rebond des cours du pétrole, après deux ans de récession due aux sanctions imposées par les pays occidentaux après l'annexion de la Crimée ukrainienne en mars 2014. Et l'inflation, qui avait atteint 17% en 2015, a été progressivement ramenée à 2% par la banque centrale.

De nombreux Russes se sentent néanmoins aujourd'hui plus pauvres que dans les années du boom économique et pétrolier, avant la crise financière de 2008 et les sanctions liées à la Crimée. En 2007, au plus haut jamais atteint sous Vladimir Poutine, la croissance du produit intérieur brut (PIB) avait été de 8,5%.

---

MOSCOU - La Russie a décidé d'expulser 23 diplomates britanniques en représailles aux expulsions par Londres de membres du personnel diplomatique russe, a annoncé ce matin le ministère russe des Affaires étrangères, après une réunion avec l'ambassadeur britannique en Russie.

Les diplomates auront une semaine pour quitter le territoire russe, précise le ministère.

Le gouvernement britannique accuse la Russie d'être derrière l'empoisonnement de l'ancien agent russe Sergueï Skripal et de sa fille Ioulia, retrouvés inconscients début mars à Salisbury.

En représailles, le gouvernement britannique a ordonné mercredi l'expulsion de 23 diplomates russes et suspendu toutes les rencontres bilatérales, provoquant la colère de Moscou qui réfute les accusations.

La Russie retire par ailleurs l'autorisation au Royaume-Uni d'ouvrir un consulat général à Saint-Pétersbourg et met fin aux activités du British Council, dont le but est d'établir des relations culturelles entre les deux pays.

Ces mesures sont une réponse aux "provocations et aux accusations sans fondement" du Royaume-Uni, ajoute le ministère, qui se réserve le droit de prendre d'autres sanctions l'éventualité où Londres prendrait de nouvelles mesures "hostiles".

Londres a annoncé dans la foulée que le Conseil national du sécurité se réunira en début de semaine pour déterminer la marche à suivre.

"Notre priorité est de nous occuper de notre personnel en Russie et d'aider ceux qui vont retourner au Royaume-Uni", dit un communiqué du Foreign office. "Il incombe toujours à l'Etat russe de répondre de ses actes et de se conformer à ses obligations internationales".

---

PARIS - La France et l'Allemagne établiront une feuille de route de réformes de la zone euro d'ici le Conseil européen de la fin juin, ont annoncé hier Emmanuel Macron et Angela Merkel, qui espèrent obtenir l'agrément de leurs partenaires à cette occasion.

Cette feuille de route, qui sera progressivement soumise aux autres membres de la zone euro et de l'Union, portera en particulier sur l'union bancaire, le Mécanisme européen de stabilité (MES), une capacité budgétaire, l'innovation et des convergences notamment fiscales, a-t-on précisé à l'Elysée.

"L'objectif est que les Européens, pour les sujets qui sont à 27, et les 19, pour les sujets zone euro, arrêtent en juin une feuille de route de réformes de la zone euro et plus largement un agenda de croissance et d'innovation", a-t-on ajouté.

"Pendant de longues années, l'Europe a attendu que le couple franco-allemand avance et propose (...) Nous y sommes prêts", a dit Emmanuel Macron lors d'une déclaration au côté de la chancelière, avant un dîner de travail à l'Elysée.

Le travail commun portera également notamment sur les migrations, la défense et la politique commerciale.

Pour la zone euro, Emmanuel Macron a souhaité que soient "réarticulées" les principes de responsabilité et de solidarité.

Angela Merkel a souligné que la France avait fait des propositions et conduit des réformes et que son gouvernement souhaitait travailler avec elle à "un nouvel avenir".

---

PEKIN Le Parlement chinois a reconduit cette nuit Xi Jinping à la présidence du pays tout en plaçant Wang Qishan, un de ses plus proches alliés, à la vice-présidence, après un vote dont l'issue ne faisait aucun doute mais qui souligne l'emprise de l'autorité de Xi Jinping.

Wang Qishan, 69 ans, qui a longtemps dirigé l'organisme de lutte contre la corruption - la Commission centrale pour l'inspection disciplinaire (CCID) - s'est incliné à deux reprises après l'annonce du résultat du vote puis s'est dirigé vers Xi Jinping pour lui serrer la main.

Sur les 2.970 votes exprimés, un seul était en défaveur de la nomination de Wang Qishan à la vice-présidence. Personne ne s'est exprimé contre la réélection de Xi Jinping.

Les deux hommes ont pris la parole pour prêter allégeance à la Constitution, que le parlement a amendé il y a une semaine pour abolir la disposition qui limitait la fonction présidentielle à deux mandats de cinq ans, ce qui permet, en théorie, au président Xi Jinping de rester chef de l'Etat à vie.

---

ISTANBUL/BEYROUTH - La population a continué samedi à fuir par milliers les deux grandes zones où les combats font rage en Syrie : la Ghouta orientale, dans le sud-ouest du pays et la région d'Afrin dans le nord-ouest.

Une nouvelle vague d'au moins 10.000 personnes a fui l'enclave rebelle de la Ghouta orientale à l'est de Damas pour se réfugier dans les zones tenue par l'armée, tandis que les bombardements aériens se poursuivaient, ont indiqué les sauveteurs et l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

L'exode s'est également poursuivi dans le secteur de l'enclave kurde d'Afrin, alors que l'armée de l'air turque bombardait la ville d'Afrin elle-même, ont indiqué l'OSDH et les force kurdes syriennes. Plus de 150.000 personnes ont quitté la ville ces derniers jours, selon Hevi Mustafa, une des dirigeantes de l'autorité civile qui gouverne la région d'Afrin.

Les deux offensives, celle menée par l'armée syrienne avec l'appui de la Russie dans la Ghouta orientale et l'autre, "Rameau d'olivier", menée depuis janvier par l'armée turque et ses alliés de l'Armée syrienne libre (ASL) à Afrin, sont entrées dans des phases décisives cette semaine.

---

ATHENES - Seize migrants, dont cinq enfants, se sont noyés aujourd'hui après le naufrage de leur bateau en mer Egée, a rapporté la garde-côtes grecque.

L'incident s'est produit au large de l'île grecque d'Agathonisi, proche des côtes turques. La nationalité des victimes n'a pas été précisée.

D'après les autorités grecques, les migrants étaient au moins 22 à bord du bateau. Des navires de la garde-côtes grecque appuyés par des hélicoptères étaient à la recherche de survivants.

---

BRUXELLES/PARIS - La France, le Royaume-Uni et l'Allemagne ont proposé à leurs partenaires européens de nouvelles sanctions contre l'Iran visant ses activités balistiques et son rôle en Syrie avec l'objectif de convaincre les Etats-Unis de préserver l'accord de 2015 sur le programme nucléaire de la république islamique, selon un document obtenu hier par Reuters.

Le document a été envoyé vendredi dans les capitales européennes, ont dit à Reuters deux sources proches du dossier. La mise en oeuvre de nouvelles sanctions à l'encontre de Téhéran nécessiterait le feu vert des 28 Etats membres.

---

WASHINGTON - Jeff Sessions, le ministre de la Justice américain, a annoncé hier soir le licenciement de l'ancien directeur adjoint du FBI Andrew McCabe, ce qui conduit ce dernier à dire qu'il est la cible d'une cabale en raison de sa position de témoin central dans l'enquête visant à établir si Donald Trump a tenté de faire obstruction à l'enquête russe.

Dans un communiqué, l'"Attorney General" dit avoir décidé du licenciement d'Andrew McCabe, qui intervient deux jours avant son cinquantième anniversaire et, de ce fait, l'éligibilité à une pleine retraite du FBI, à la suite d'une recommandation d'un organe interne du ministère de la Justice.

Selon Jeff Sessions, le bureau de l'inspection générale du ministère est parvenu à la conclusion qu'Andrew McCabe, qui avait présenté sa démission fin janvier et qui a été en butte à des critiques répétées du président américain, a divulgué des informations à la presse tout en induisant en erreur les enquêteurs au sujet des ses agissements.

---

PARIS - Le député Jean-Christophe Lagarde a été réélu aujourd'hui pour trois ans à la présidence de l'UDI avec 90,4% des suffrages exprimés par les adhérents et 9,6% de votes blancs, selon des chiffres communiqués lors d'un congrès du parti centriste, à Paris.

Il n'y avait aucun suspense puisque l'ex-maire de Drancy (Seine-Saint-Denis), à la tête de la formation depuis 2014, était le seul candidat à sa succession.