ATHENES/BRUXELLES - Le Premier ministre grec, Alexis Tsipras, s'est félicité d'avoir mis fin à l'"austérité" en concluant avec le reste de la zone euro un accord de principe sur la prolongation de l'aide financière, mais les retraits massifs des dépôts des banques reflètent l'ampleur de la crise de confiance dans le pays.

Pour Athènes, le compromis trouvé hier à Bruxelles lors de la réunion de l'Eurogroupe est de nature à apaiser les craintes de mesures de contrôle des capitaux, un possible prélude à une sortie de l'union monétaire. Mais une partie des Grecs doute de la réalité des progrès accomplis par le gouvernement.

Après trois semaines de discussions souvent houleuses, l'Eurogroupe a accouché hier soir d'un accord prévoyant une prolongation de quatre mois de l'aide financière dont bénéficie la Grèce, afin d'éviter à cette dernière la cessation de paiement à brève échéance et un abandon forcé de l'euro.

Pour permettre la mise en oeuvre de cet accord, Athènes doit présenter d'ici lundi soir une liste de réformes à ses partenaires.

"Hier, nous avons franchi une étape décisive en abandonnant l'austérité, les plans de renflouement et la troïka", a déclaré samedi Alexis Tsipras lors d'une allocution télévisée. "Nous avons gagné une bataille, pas la guerre. Les difficultés, les véritables difficultés (...) sont devant nous."

Pour preuve, un milliard d'euros environ ont été retirés des banques grecques au cours de la seule journée de vendredi, a déclaré une source bancaire haut placée. Ces retraits s'ajoutent à ceux, estimés à 20 milliards, opérés depuis décembre.

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KIEV/SAKHANKA, Ukraine - L'armée ukrainienne dit se préparer à l'éventualité d'une attaque rebelle contre la ville portuaire de Marioupol, expliquant que les séparatistes prorusses sont en train de masser des troupes et des armes dans la région.

Kiev a accusé hier la Russie d'envoyer des renforts de chars et d'hommes à Novoazovsk, ville tenue par les séparatistes située à 40 kilomètres à l'est de Marioupol au bord de la mer d'Azov, une zone où pourrait s'ouvrir un nouveau front.

Une attaque contre Marioupol, une ville d'un demi-million d'habitants susceptible d'assurer aux rebelles une liaison maritime aisée vers la Crimée, annexée l'an dernier par Moscou, signerait certainement l'arrêt de mort du cessez-le-feu conclu à Minsk, en Biélorussie, la semaine dernière à l'initiative de la France et de l'Allemagne.

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LONDRES - Les Etats-Unis et leurs alliés envisagent un durcissement des sanctions contre la Russie, accusée de saper la trêve dans l'est de l'Ukraine, a déclaré John Kerry.

En déplacement à Londres, où il s'est entretenu avec son ministre britannique, Philip Hammond, le chef de la diplomatie américaine a reproché à la Russie "un comportement extraordinairement lâche aux dépens de la souveraineté et de l'intégrité d'une nation".

John Kerry a déclaré que les Etats-Unis savaient "avec certitude" que la Russie était bien impliquée dans les affrontements et qu'elle soutenait les forces séparatistes.

Avant la visite de John Kerry à Londres, l'administration Obama avait déjà évoqué la possibilité de nouvelles sanctions contre Moscou, mais aussi celle de la fourniture d'armes à l'armée ukrainienne.

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NIAMEY - Des combattants de Boko Haram ont attaqué hier soir une île située sur la partie nigérienne du lac Tchad mais ils ont été repoussés par l'armée après d'intenses combats.

La zone du lac Tchad, un labyrinthe de petites îles et de marécages, est fréquemment utilisé par la secte islamiste, qui en a fait un repaire d'où elle lance des attaques vers les pays qui bordent l'étendue d'eau.

La semaine dernière, des combattants de la secte à bord d'embarcations motorisées ont attaqué un village de pêcheurs au Tchad, tuant au moins cinq personnes, ses premières victimes connues sur le sol tchadien.

Le groupe sunnite, qui a fait plusieurs milliers de morts depuis six ans au Nigeria, contrôle un territoire équivalent à la superficie de la Belgique dans le nord-est du pays. Il a multiplié les attaques dans les pays voisins ces derniers mois.

Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, est arrivé au Tchad dans le cadre d'une mini-tournée de 48 heures qui doit le mener également au Cameroun et au Niger.

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SANAA/ADEN - L'ancien président yéménite Abd-Rabbou Mansour Hadi s'est échappé de la résidence officielle de Sanaa, la capitale, dans laquelle il était maintenu aux arrêts depuis janvier par les miliciens houthis, pour rejoindre Aden, sa ville d'origine, a-t-on appris dans son entourage.

Il devait prononcer un discours dans la journée sur une chaîne de télévision d'Aden, ont précisé ces sources.

Abd-Rabbou Mansour Hadi a annoncé le mois dernier sa démission pour protester contre la prise du palais présidentiel et de sa résidence privée par les rebelles houthis, mais cette démission n'a jamais été formellement acceptée par le Parlement.

Les houthis, visiblement surpris par sa fuite, ont convoqué une réunion d'urgence du Conseil des ministres au palais présidentiel, ont annoncé les services du gouvernement.

La fuite à Aden d'Abd-Rabbou Mansour Hadi intervient au lendemain de l'accord conclu entre les différentes factions rivales yéménites, sous l'égide des Nations unies, pour former un "conseil populaire transitoire" chargé de sortir le pays de la crise politique.

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BENGHAZI - L'aéroport de Labrak, situé dans l'est de la Libye, a été visé par des tirs de roquette ciblant l'une des rares infrastructures aéroportuaires fonctionnant encore dans le pays, a-t-on appris samedi d'un source locale.

Labrak est la principale porte d'accès à l'est de la Libye depuis que l'aéroport de Benghazi a fermé en raison des combats.

L'attaque a été menée au lendemain de la mort de 42 personnes dans trois attentats à la voiture piégée à Koubbah, dans l'Est libyen, revendiqués par un groupe qui se réclame de l'Etat islamique.

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NANTES - Un millier de personnes ont défilé aujourd'hui à Nantes contre "les violences policières", un an après la manifestation d'opposants au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) en marge de laquelle une vingtaine de personnes avaient été blessées dans des heurts avec les forces de l'ordre.

La manifestation a été émaillée de jets de projectiles sur les nombreux policiers et gendarmes mobiles déployés pour l'occasion, qui ont dispersé la foule à l'aide de canons à eau.

Un policier a été blessé au thorax par un "jet de pavé" et deux personnes ont été interpellées pour "port d'arme" et "jet de projectiles", selon une source policière.

Cette marche se voulait le "point d'orgue" d'une "semaine de résistances" dans le prolongement des manifestations organisées l'automne dernier après la mort de Rémi Fraisse. Le 26 octobre 2014, ce sympathisant écologiste a été tué par une grenade offensive en marge d'un rassemblement contre le projet de barrage de Sivens, dans le Tarn.

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PARIS - Les agriculteurs ont un avenir, "même par rapport à l'enjeu climatique", a déclaré François Hollande, qui inaugurait aujourd'hui le 52e Salon de l'agriculture.

Ce traditionnel rendez-vous avec le monde rural est placé sous le signe de "l'agroécologie", à l'orée d'une année qui s'achèvera par la conférence de Paris sur le climat.

François Hollande souhaite associer le monde agricole français à la préparation du sommet des Nations unies sur le changement climatique (Cop21) prévu fin 2015 à Paris, où il espère la signature d'un accord contraignant pour mieux limiter à 2°C la hausse des températures d'ici la fin du siècle.

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PARIS - Six Français sur dix estiment que le Parti socialiste, plus divisé que jamais après la crise politique liée à la loi Macron, risque d'imploser à quatre mois de son congrès, selon un sondage Odoxa pour Le Parisien et iTELE.

Les "frondeurs", dont le vote incertain a contraint Manuel Valls à faire passer en force la loi sur l'activité et la croissance, ne doivent pas quitter le PS, estime toutefois une majorité de Français (52%).