PARIS - François Fillon, désormais leader de la droite, s'attelle au rassemblement de son camp pour la présidentielle, des sarkozystes au centre, une équation politique complexe pour un candidat qui n'entend pas sacrifier son programme à l'unité.

Dimanche, au soir d'un plébiscite qui lui donne les coudées franches, il s'est dit investi du "devoir de convaincre tout un pays que notre projet est le seul qui puisse nous hisser vers le haut, pour l'emploi, pour la croissance".

Il lui incombe d'abord de rallier les siens à son programme "de rupture" fustigé par les syndicats et dont la radicalité a été critiquée à droite par les juppéistes, les sarkozystes, Bruno Le Maire, mais aussi les centristes de l'UDI et le président du MoDem François Bayrou.

Avant d'inévitables tractations, l'ancien Premier ministre veut s'assurer le soutien des parlementaires Les Républicains, une formalité qui devrait se concrétiser par sa venue mardi aux réunions du groupe LR à l'Assemblée et au Sénat.

Sa priorité est d'asseoir son autorité sur le parti, comme l'y autorisent les statuts de LR. Laurent Wauquiez, président par intérim du mouvement remanié à sa main par Nicolas Sarkozy, pourrait en faire les frais.

Un bureau politique devrait être convoqué sous peu, probablement mardi, pour arrêter le futur organigramme. Les statuts stipulent que le candidat désigné pour la présidentielle "propose au bureau politique les conditions dans lesquelles la direction du mouvement est assurée".

PARIS - Le caractère radical du programme économique et social de François Fillon, qui ravit le patronat français et a contribué à sa victoire à la primaire de la droite, pourrait devenir son talon d'Achille dans la campagne présidentielle.

L'ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy a certes écrasé son adversaire, Alain Juppé, au second tour d'une consultation qui a mobilisé dimanche plus de 4,3 millions d'électeurs et deux sondages annoncent déjà sa victoire sur Marine Le Pen en 2017.

Mais selon l'institut Harris Interactive, son électorat de la primaire est âgé à 55% d'au moins 50 ans (34% de 65 ans et plus). Il est composé à 45% d'inactifs et à 34% de personnes issus des catégories socio-professionnelles supérieures.

Pour Stéphane Rozès, président de la société de conseil Cap, le résultat de dimanche relève donc d'une "illusion d'optique" et François Fillon aurait tort de penser que "l'électorat de la primaire est l'électorat de la France".

---

PARIS - Le déjeuner entre François Hollande et Manuel Valls s'est tenu "dans une ambiance tout à fait cordiale et studieuse", a-t-on déclaré dans l'entourage du chef de l'Etat, en ajoutant que l'action de l'exécutif pouvait se poursuivre sereinement.

Le président de la République et son Premier ministre "ont parlé de la situation politique à gauche, comme ils le font à chaque fois qu'ils ont ce déjeuner", soit chaque semaine, a ajouté la source, qui, à la question de savoir si les propos du Premier ministre au Journal du dimanche avaient été évoqués, a répondu : "pas à ma connaissance".

Manuel Valls a laissé entendre dans cet entretien qu'il pourrait affronter le président lors de la primaire de la gauche en janvier, des propos susceptibles de plonger l'exécutif dans une crise.

---

MOSSOUL, Irak - Les forces spéciales irakiennes qui combattent les hommes du groupe Etat islamique dans l'est de Mossoul ont tué près de 1.000 djihadistes mais le rythme des combats a diminué.

L'ennemi en effet, très mobile, se cache parmi la population civile, a déclaré lundi l'un des commandants des unités d'élite irakiennes, le général Abdoul Ghani al Assadi.

Six semaines après le début des opérations pour libérer la grande ville du nord de l'Irak, les forces irakiennes ont repris près de la moitié de la partie orientale, affrontant quartier après quartier tireurs embusqués, kamikazes et voitures piégées.

---

BEYROUTH - L'armée régulière syrienne et ses alliés ont annoncé avoir repris le contrôle du quartier d'Al Sakhour, accentuant le morcellement de la partie orientale de la ville d'Alep sous contrôle des rebelles et déclenchant la fuite de milliers de civils.

La chute d'Al Sakhour, confirmée par l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) et des sources au sein de la rébellion, risque de scinder en deux les zones tenues depuis juillet 2012 par l'insurrection dans Alep-Est.

Du côté des insurgés, deux responsables ont précisé que les combattants, soumis à d'intenses bombardements et attaques au sol, s'étaient retirés de la partie nord d'Alep-Est pour gagner d'autres positions plus faciles à défendre.

Reprendre la partie orientale d'Alep représenterait la plus grande victoire militaire du président Bachar al Assad depuis le début du soulèvement syrien contre son régime en 2011, dans la mesure où Alep est le plus important bastion urbain des insurgés.

PARIS - La France a exprimé sa profonde préoccupation face à la situation à Alep, où les rebelles hostiles au régime de Bachar al Assad sont en train de perdre du terrain face à l'offensive de reconquête de l'armée syrienne et de ses alliés.

Paris est "gravement préoccupée" par les violences à Alep, consécutives à l'offensive massive du régime et de ses soutiens, a déclaré un porte-parole du Quai d'Orsay lors d'un point de presse.

---

LA HAVANE - Les Cubains ont entamé une semaine de commémorations en hommage à Fidel Castro, le seul dirigeant qu'ils aient connu durant près d'un demi-siècle.

La dépouille du "Comandante" ou simplement "Fidel" comme les Cubains l'appelaient a été incinérée samedi, au lendemain de son décès à l'âge de 90 ans. On ignore officiellement les causes de sa mort mais on le savait de santé fragile depuis des années.

---

WASHINGTON - Donald Trump rencontrera ce lundi l'ex-général David Petraeus, ancien directeur de la CIA qu'il envisagerait selon plusieurs médias américains de nommer à la tête de la diplomatie américaine.

Agé de 64 ans, ce militaire, qui a dû démissionner de la direction de l'Agence centrale du renseignement en novembre 2012 en raison d'une relation extraconjugale, a également commandé les forces américaines en Irak et en Afghanistan.

---

FRANCFORT - Lufthansa a annoncé lundi l'annulation de 1.706 vols prévus mardi et mercredi en raison d'une nouvelle grève de ses pilotes.

Sur les 3.000 vols prévus pour chacune de ces journées, 2.184 seront maintenus mardi et 2.110 mercredi, précise la compagnie allemande, sur Twitter.

Le syndicat des pilotes Vereinigung Cockpit (VC) a annoncé dimanche soir ces deux nouvelles journées de grève, après l'échec de discussions avec la direction de la Lufthansa.

---

PARIS - La dette publique de la France devrait dépasser 100% du produit intérieur brut (PIB) de la France en 2018, selon l'OCDE qui prévoit cependant un déficit contenu à 2,9% du PIB à la même date et une poursuite de la baisse du chômage d'ici là, sur fond de reprise progressive de la croissance.

Dans ses prévisions économiques d'automne publiées lundi, l'Organisation de coopération et de développement économiques anticipe une timide reprise de la croissance de l'économie française, qui passerait de 1,2% cette année à 1,3% en 2017 avant de s'établir à 1,6% en 2018.

---

PARIS - Le tribunal de commerce de Marseille a placé ce matin le quotidien régional La Marseillaise en redressement judiciaire avec une période d'observation de six mois, apprend-t-on de source judiciaire.

Le quotidien proche du Parti communiste et diffusé dans les six départements des Bouches-du-Rhône, du Var, des Alpes-de-Haute-Provence, du Vaucluse, de l'Hérault et du Gard s'était déclaré en cessation de paiement le 23 novembre dernier.