PARIS/BORDEAUX - Alain Juppé et Nicolas Sarkozy mettent la pression sur François Fillon pour qu'il renonce à se présenter à l'élection présidentielle et se choisisse un successeur afin de sortir de la crise provoquée par des soupçons d'emplois fictifs.

L'ancien président a réuni ce matin sa garde rapprochée, dont Brice Hortefeux, Christian Jacob, François Baroin, Luc Chatel, Eric Ciotti, et Christian Estrosi. Objectif : trouver une solution à deux mois du second tour du scrutin, pour lequel le candidat de la droite serait éliminé, selon les sondages.

Alain Juppé a de son côté fermé la porte "une bonne fois pour toutes" à l'idée d'une candidature à la place de François Fillon, malgré les sollicitations dont il est l'objet.

"Je ne suis (...) pas en mesure aujourd'hui de réaliser le nécessaire rassemblement autour d'un projet fédérateur et c'est pourquoi je confirme une bonne fois pour toutes que je ne serai pas candidat à la présidence de la République", a dit le maire de Bordeaux lors d'une déclaration marquée par la gravité.

Fort du rassemblement qui a réuni hier plusieurs dizaines de milliers de ses partisans place du Trocadéro à Paris, François Fillon a réaffirmé qu'il n'entendait pas se retirer, malgré les défections en cascade dans son équipe de campagne et des sondages de plus en plus défavorables.

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PARIS - Benoît Hamon explique vouloir accélérer la présentation de son projet présidentiel et le faire d'ici dix jours, dans des propos rapportés par le quotidien Libération. Le candidat socialiste, quatrième dans les intentions de vote au premier tour mesurées par les instituts de sondage, espère ainsi se faire entendre malgré le brouhaha crée par l'affaire Fillon.

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BERLIN/BRUXELLES - "Absolument rien ne justifie" la comparaison établie par le président turc Recep Tayyip Erdogan entre les annulations de meetings que devaient tenir des responsables turcs en Allemagne et les pratiques de l'époque nazie, a déclaré lundi la chancelière Angela Merkel.

La dirigeante allemande a reconnu l'existence de profondes divergences avec Ankara, sur des questions comme la liberté de la presse et l'arrestation voici une semaine du journaliste germano-turc Deniz Yürcel, qu'Erdogan a qualifié d'"agent allemand" et de membre d'un groupe armé kurde.

Berlin demande d'autre part à l'Union européenne de vérifier si les fonds destinés à préparer une entrée de la Turquie dans l'UE sont bien utilisés comme prévu. Le porte-parole d'Angela Merkel a estimé que l'Allemagne et la Turquie devaient rester "calmes, garder la tête sur les épaules", et ne pas perdre de vue les relations étroites qui lient les deux pays.

Lors d'un rassemblement à Istanbul, Erdogan a jugé dimanche qu'en annulant des meetings prévus en Allemagne pour l'importante communauté turque dans la perspective du référendum constitutionnel du mois prochain, les autorités allemandes recouraient à des pratiques "qui ne diffèrent en rien de celles de la période nazie".

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WASHINGTON - Donald Trump a signé aujourd'hui une nouvelle version de son décret suspendant temporairement l'entrée sur le territoire des Etats-Unis des ressortissants d'un certain nombre de pays d'Afrique et du Moyen-Orient, et l'Irak ne figure plus sur cette liste, a-t-on appris auprès de la Maison blanche.

Le décret, qui devrait entrer en vigueur le 16 mars, interdit pour 90 jours l'entrée sur le territoire américain de ressortissants de six pays majoritairement musulmans (Iran, Syrie, Libye, Yémen, Somalie et Soudan). Ces six pays figuraient déjà dans la première version signée le 27 janvier dernier mais bloquée par des tribunaux fédéraux.

L'Irak en a été retiré parce que le gouvernement irakien, depuis la signature de la première version du décret, a mis en place de nouvelles procédures de vérifications, précise-t-on de mêmes sources. Il s'agit aussi, a ajouté ce responsable, de tenir compte de la collaboration entre Washington et Bagdad dans la lutte contre le groupe Etat islamique (EI).

Sans attendre la promulgation du nouveau décret, le ministère irakien des Affaires étrangères s'est félicité de la décision de Donald Trump, se disant soulagé de voir l'Irak rayé de la liste des pays touchés par les restrictions.

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SEOUL/TOKYO - La Corée du Nord a tiré cette nuit quatre missiles à partir de sa base Tongchang-ri, près de la frontière avec la Chine, dont trois sont tombés à environ 300 km des côtes japonaises, ont annoncé la Corée du Sud et le Japon.

Les missiles se sont abîmés en mer au large de la côte orientale de la péninsule, a indiqué l'armée sud-coréenne en évoquant des fusées d'une portée d'environ 1.000 km et d'une altitude maximale de 260 km.

Evoquant une "grave menace" pour sa sécurité et une nouvelle "provocation" nord-coréenne, le Japon a indiqué que trois des quatre missiles se sont abattus dans sa zone économique exclusive, à seulement 300 à 350 km de ses côtes.

La France a dit souhaiter "une réponse ferme et déterminée" après la dernière salve de tirs de missiles balistiques nord-coréens, a déclaré lundi un porte-parole du Quai d'Orsay.

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JERUSALEM - La police a interrogé aujourd'hui le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu pour la quatrième fois dans le cadre d'une affaire de corruption qui conduit ses adversaires politiques à envisager désormais un avenir "post-Bibi".

Netanyahu, qui est âgé de 67 ans, est soupçonné dans le cadre de deux affaires, l'une portant sur des cadeaux qu'il aurait acceptés d'hommes d'affaires et l'autre sur des conversations qu'il aurait eues avec un patron de presse israélien, Noni Mozes, sur l'idée de limiter la concurrence dans le secteur des médias en échange d'une couverture plus favorable de l'action du Premier ministre.

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BEYROUTH - Les Forces démocratiques syriennes (FDS), soutenues par les Etats-Unis, ont coupé la route reliant Rakka, fief de l'Etat islamique (EI) en Syrie, et la province de Daïr az Zour, au sud-est, a dit un porte-parole des milices kurdes.

Selon ce responsable militaire, toutes les routes terrestres autour de Rakka sont désormais fermées et seul le fleuve Euphrate permet de quitter la ville.

Les frappes aériennes de la coalition ont également détruit plusieurs ponts sur l'Euphrate vers Rakka, rapporte l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

L'EI doit affronter trois offensives distinctes dans le nord de la Syrie, l'une menée par les FDS, une autre par l'armée syrienne appuyée par la Russie, et la troisième par la Turquie et ses alliés syriens.

Les FDS, qui unissent les miliciens kurdes des Unités de protection du peuple (YPG) et des combattants arabes, ont lancé en novembre une offensive pour encercler et capturer Rakka.

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PARIS - PSA a officialisé ce matin le rachat à General Motors de sa filiale Opel/Vauxhall, valorisée en tout à 2,2 milliards d'euros, ce qui permettra au groupe français de redevenir le deuxième constructeur automobile européen et à l'américain de poursuivre son recentrage hors d'Europe.

PSA va également reprendre une partie des activités de financement automobile de GM Financial en Europe, valorisées en tout à 0,9 milliard d'euros, conjointement avec la banque BNP Paribas avec laquelle il crée pour l'occasion une coentreprise.

L'investissement pour PSA sera de 0,46 milliard d'euros en cash. Au total, l'opération coûtera au groupe français 1,78 milliard d'euros, dont 1,13 milliard en cash.

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PARIS - Certains faits de harcèlements et d'agressions sexuels dont était accusé le député écologiste Denis Baupin sont "susceptibles d'être qualifiés pénalement" mais sont prescrits, a déclaré lundi le procureur de Paris François Molins, annonçant par conséquent le classement sans suite de l'enquête le visant.

Le parquet avait ouvert une enquête préliminaire le 10 mai 2016 des chefs d'agressions sexuelles, harcèlements sexuels et appels téléphoniques malveillants après une série de dénonciations de tels faits par des élues écologistes.