KIEV - Le président ukrainien Viktor Ianoukovitch accuse ses opposants de vouloir prendre le pouvoir par la force après la mort de 26 personnes dans des affrontements entre manifestants et forces de l'ordre tandis que le Service de la sécurité d'Etat annonce le lancement d'une "opération terroriste" à travers le pays malgré les menaces de sanctions de l'Union européenne.

Ce bilan en moins de 24 heures est le plus lourd depuis le début de la contestation, il y a trois mois.

Dans l'ouest du pays, les opposants ont proclamé l'autonomie de la ville de Lviv, bastion du nationalisme ukrainien proche de la frontière avec la Pologne, après une nuit de violence durant laquelle des manifestants se sont emparés des bâtiments publics et ont contraint la police à se rendre.

L'assemblée régionale de cette ville de 750.000 habitants dans une région qui en compte 2,5 millions, a dénoncé par voie de communiqué la "guerre ouverte" lancée par le gouvernement du président Viktor Ianoukovitch contre les manifestants de Kiev et annonce qu'elle assumera désormais localement le pouvoir exécutif.

Au chapitre des REACTIONS INTERNATIONALES, une réunion extraordinaire des chefs de la diplomatie européenne est prévue demain à Bruxelles pour évoquer l'adoption d'éventuelles sanctions à l'encontre des responsables des violences survenues dans la nuit.

Parmi les sanctions possibles figurent le gel des avoirs de personnalités et des interdictions de déplacement, à l'image des mesures prises par Bruxelles contre plusieurs responsables biélorusses après la vague de répression de 2010.

"Les images que nous recevons depuis hier sont choquantes", a dit la chancelière Angela Merkel à l'issue du conseil des ministres franco-allemand à l'Elysée.

"Il se produit en Ukraine des actes inqualifiables, inadmissibles, intolérables", a estimé pour sa part François Hollande.

Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius et ses homologues allemand Frank-Walter Steinmeier et polonais Radoslaw Sikorski se rendront auparavant à Kiev pour faire le point sur la situation.

"Sans attendre, nous avons décidé avec mon collègue polonais et mon collègue allemand (...) de nous rendre demain matin à Kiev pour recueillir les dernières informations avant la réunion à Bruxelles en début d'après-midi", a déclaré le chef de la diplomatie française lors d'une conférence commune aux côtés du secrétaire d'Etat américain John Kerry à Paris.

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ROME - Matteo Renzi pense pouvoir accepter officiellement samedi le poste de président du Conseil en Italie et présenter un gouvernement qu'il soumettra lundi prochain à la confiance du Parlement.

"Je suis convaincu que les conditions sont en place pour faire du bon travail", a déclaré aujourd'hui le secrétaire du Parti démocrate (PD) après la fin de ses discussions avec les formations représentées au Parlement.

Il travaillera demain sur son programme de gouvernement et continuera de composer son cabinet.

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BEYROUTH - Un double attentat suicide visant un centre culturel iranien et revendiqué par un groupe sunnite affilié à Al Qaïda a fait six morts et plus de 100 blessés ce matin dans un quartier du sud de Beyrouth contrôlé par le Hezbollah libanais.

En novembre, un autre attentat avait visé l'ambassade d'Iran dans la capitale libanaise.

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ISTANBUL/BEYROUTH - Les commandants régionaux de l'Armée syrienne libre (ASL), la principale composante de la rébellion soutenue par les pays occidentaux et arabes, ont publiquement rejeté l'éviction, annoncée en début de semaine, de son chef, le général Selim Idriss.

Dans une vidéo, Selim Idriss, accompagné de ces commandants, a annoncé la rupture de leurs relations avec Asaad Moustafa, ministre de la Défense du gouvernement provisoire formé par la Coalition nationale syrienne (CNS), qui regroupe les opposants reconnus sur la scène internationale par les adversaires du président Bachar al Assad.

Aux NATIONS UNIES, la Russie a jugé possible un accord "dans les prochains jours" sur une résolution humanitaire en Syrie si les membres du Conseil de sécurité ne cherchent pas à "politiser" la question.

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PARIS - PSA Peugeot Citroën a officialisé son projet d'augmentation de capital de trois milliards d'euros avec le chinois Dongfeng Motor et l'Etat français afin d'accélérer sa transformation après une deuxième année consécutive de perte.

Une page est tournée pour le premier groupe automobile français avec la fin du contrôle par la famille Peugeot, qui a fondée l'entreprise il y a plus de deux siècles, et l'intronisation de Carlos Tavares, appelé à succéder dès le 31 mars à Philippe Varin à la présidence du directoire.

En 2013, PSA a amélioré ses résultats financiers sans parvenir à compenser son handicap face aux grands constructeurs automobiles généralistes comme Volkswagen ou Renault. Le groupe a accusé en 2013 une perte nette, part du groupe, de 2,3 milliards d'euros, réduite de moitié par rapport aux 5 milliards affichés en 2012.

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PARIS - Le sénateur UMP Serge Dassault a été placé en garde à vue ce matin à Nanterre dans le cadre de l'enquête sur des achats présumés de votes à Corbeil-Essonnes (Essonne), une semaine après la levée de son immunité parlementaire.

L'immunité parlementaire de l'actionnaire majoritaire de Dassault Aviation a été levée le 2 février par le bureau du Sénat à bulletins secrets après un premier rejet très critiqué de cette demande des juges, le 8 janvier.

Les magistrats s'intéressent aux élections municipales de 2008, 2009 et 2010 à Corbeil-Essonnes, remportées par Serge Dassault, puis par son bras droit, Jean-Pierre Bechter.

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ANNECY, Haute-Savoie - L'homme vivant en Haute-Savoie interpellé hier dans le cadre de l'enquête sur la tuerie de Chevaline est toujours en garde à vue, mais l'affaire n'est pas élucidée pour le moment, a déclaré le procureur d'Annecy, Eric Maillaud.

Un de ses amis est également entendu pour trafic d'armes, un arsenal ayant été retrouvé chez lui, sans lien direct avec le meurtre de quatre personnes, dont trois Britanniques, en 2012.

Eric Maillaud a confirmé lors d'une conférence de presse que l'homme de 48 ans interpellé ressemblait au portrait-robot du motard aperçu par des témoins à proximité de la scène de crime mais a jugé "abusif de parler de suspect".

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ROSA KHUTOR, Russie - L'Américain Ted Ligety a remporté à la mi-journée la médaille d'or du slalom géant des Jeux olympiques d'hiver de Sotchi devant deux Français, Steve Missillier, argent, et Alexis Pinturault, bronze.

Ligety, déjà sacré champion olympique à Turin en 2006 dans l'épreuve du combiné et double champion du monde de géant à Garmisch-Partenkirchen en 2011 et à Schladming en 2013, s'est imposé grâce à une première manche tonitruante.

Missillier et Pinturault décrochent eux les premières médailles olympiques françaises en ski alpin depuis l'argent conquis par Joël Chenal aux Jeux de Turin, il y a huit ans.

Dans le relais mixte, les biathlètes français ont déçu, finissant à la septième place, loin des Norvégiens médaillés d'or. La Russie a été éliminée elle en quart de finale du tournoi de hockey sur glace par la Finlande (3-1).

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PARIS - La France se déplacera à Cardiff vendredi soir pour un match charnière dans la quête d'un Grand Chelem dans le Tournoi des Six Nations avec le XV vainqueur de l'Italie à l'exception de Bernard Le Roux forfait et remplacé par Wenceslas Lauret.

Les Bleus ont remporté leurs deux premiers matches face à l'Angleterre (26-24) et l'Italie (30-10).