Sur le segment obligataire en 2016, Rothschild et Cie Gestion recommande une stratégie de "désensibilisation" à la hausse attendue des taux, "via une gestion obligataire très active et la sélection de titres de maturités courtes ou moyennes (3 à 5 ans), moins exposés au risque d'élargissement des spreads."

"Nous estimons que ce segment de la courbe de taux recèle aujourd'hui les meilleures opportunités de rendement. En termes de notations, notre préférence va toujours aux signatures BBB / Crossover, pour leur profil rendement-risque attractif", complète Emmanuel Petit, responsable de la gestion obligataire chez Rothschild & Cie Gestion.

Cette stratégie de couverture est justifiée selon le gérant par la probable révision à la hausse des anticipations d'inflation qui adviendra dans les prochains mois. "Une stabilisation (du prix des matières premières), voire un raffermissement des cours, devrait se manifester cette année. C'est le cas, en particulier, du pétrole, dont l'équilibre offre - demande a de grandes chances d'évoluer dans les mois à venir. En effet, selon les anticipations de l'IEA, la production d'or noir à l'échelle mondiale sera en 2016 sensiblement identique à celle de 2015, tandis qu'une légère recrudescence de la demande est attendue. La demande globale devrait être notamment soutenue par la poursuite de la croissance économique, notamment aux Etats-Unis, où les revenus salariaux et la consommation des ménages présentent encore un potentiel d'amélioration", détaille Emmanuel Petit.

En plus de limiter les risques pour leurs placements obligataires, les investisseurs devront être particulièrement sélectifs concernant leurs sources de rendement. Le responsable de la gestion obligataire chez Rothschild & Cie Gestion identifie deux catégories obligataires qui pourraient recéler des opportunités d'investissement.

D'abord, estimant que "la visibilité est certes faible, mais le risque est correctement rémunéré sur des entreprises de premier plan" du secteur des matières premières, le gérant de Rothschild et Cie Gestion appelle à être "contrariant et opportuniste sur le marché du high yield où la plus faible liquidité peut exacerber les mouvements de prix."

"Par exemple, des obligations émises par Glencore ou Arcelor Mittal affichent ainsi une décote intéressante et représentent selon nous des opportunités d'investissement "bottom-up"", précise Emmanuel Petit.

Ensuite, "du point de vue des primes de risque, les obligations bancaires subordonnées représentent aussi une source de rendement. C'est le cas d'émissions Additional Tier 1 de Santander ou de Société Générale, dont les rendements avoisinent 6 à 8,5%. Cette catégorie d'obligations est, dans le cadre de notre fonds R Euro Crédit, un choix d'investissement stratégique", souligne le responsable de la gestion obligataire chez Rothschild & Cie Gestion.

Avant de conclure, "opportunisme et sélectivité seront les maîtres-mots dans un environnement de marché qui risque d'être volatil dans la lignée de 2015."