Londres (awp/afp) - Le taux de chômage s'est maintenu à 4,4% au Royaume-Uni pour les trois mois achevés fin mai, alors que la progression des salaires montre des signes de ralentissement et que le nombre d'emplois vacants baisse dans un marché du travail qui se détend, selon des données officielles publiées jeudi.

Le taux de chômage a interrompu au cours de la période une hausse entamée fin 2023. Il reste toutefois en nette augmentation depuis le niveau de 3,8% affiché fin 2023, selon les données de l'Office national des statistiques (ONS).

La croissance des salaires hors bonus a ralenti à 5,7% pour les trois mois achevés fin mai, comparé à fin avril, mais la hausse des revenus en termes réels, c'est à dire une fois l'effet de l'inflation pris en compte, a accéléré à 3,2%.

"Nous continuons à observer dans l'ensemble des signes de détente du marché du travail", note sur le réseau social X Liz McKeown, directrice des statistiques économiques de l'ONS.

Le nombre d'emplois non pourvus était en baisse pour la période d'avril à juin, à 889.000, comparé à fin mai, selon d'autres données publiées jeudi par l'ONS, signe que le recrutement des entreprises s'est légèrement amélioré.

"Le nombre d'emplois vacants baisse dans la plupart des secteurs, notamment le commerce de détail et l'hôtellerie" et il "baisse depuis maintenant deux années complètes, même s'il reste supérieur aux niveaux d'avant la pandémie", complète Liz McKeown.

Ces chiffres, et notamment ceux de la croissance des salaires, sont scrutés de près par la Banque d'Angleterre (BoE), qui maintient depuis des mois un taux directeur élevé pour ramener l'inflation à son objectif de 2% - ce qui est chose faite depuis le mois de mai.

Alors qu'un taux directeur élevé se traduit pour les particuliers comme les entreprises britanniques par une flambée des coûts du crédit, le marché spécule sur la date à laquelle la BoE commencera à le baisser - la prochaine réunion ayant lieu en août.

Mais "si le ralentissement de la croissance des salaires en mai a été globalement conforme aux attentes (...) il ne compense probablement pas l'inflation des services plus élevée au cours des derniers mois", selon Ashley Webb, chez Capital Economics, qui estime que la BoE attendra septembre pour baisser son taux.

L'inflation britannique s'est maintenue à 2% sur un an en juin, mais elle était toutefois plus soutenue que les attentes des économistes, qui tablaient sur un léger ralentissement à 1,9%, selon des chiffres publiés mercredi.

afp/ck