Dans un entretien accordé à LCI, Christian Noyer a insisté sur la nécessité de restaurer l'équilibre des finances publiques dans les pays développés, tout en essayant de conforter la croissance économique.

Egalement membre du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne, il a estimé que l'euro était actuellement proche de sa moyenne de long terme et que sa récente baisse par rapport au dollar aiderait les exportateurs de la zone euro.

"Partout, il faut trouver les moyens de restaurer de façon crédible l'équilibre des finances publiques, tout en essayant de maintenir la croissance", a-t-il déclaré alors que plusieurs pays européens ont annoncé des mesures d'austérité, citant les Etats-Unis, le Royaume Uni et le Japon.

Pour la France, "ce qui est important c'est de démontrer à l'ensemble des marchés, des intervenants, des agences de notation, de tous ceux qui jugent de la soutenabilité des finances publiques françaises que nous avons les moyens et le plan crédible pour revenir à l'équilibre et pour faire refluer la dette à des niveaux qui sont beaucoup plus normaux", a-t-il ajouté.

PAS D'AUSTÉRITÉ AUJOURD'HUI

Prié de dire à quel niveau de dette par rapport au produit intérieur brut il pensait, il a répondu que le chiffre de 60% figurant dans le Pacte de stabilité européen "est une référence qui est bonne". "C'est ce qu'il faut viser. Bien sûr, on ne va pas le faire en peu d'années", a-t-il ajouté.

En France, "ou bien nous sommes capables de faire des réformes de fond qui montrent bien comment on va rétablir l'équilibre des finances publiques - à cet égard je trouve que la réforme de la retraite est un bon exemple - ou bien on n'a pas ces moyens là, et là nous serons obligés d'avoir des politiques d'austérité, mais ce n'est pas le cas aujourd'hui", a poursuivi Christian Noyer.

Interrogé sur la forte baisse de l'euro par rapport au dollar ces dernières semaines, il a estimé que "nous sommes aujourd'hui dans une zone qui est proche de la moyenne de long terme, donc une zone qui est plus normale".

"Certainement, nous en bénéficierons sur le plan du commerce extérieur, c'est vrai pour l'ensemble de la zone euro d'ailleurs", a-t-il ajouté.

Invité à commenter les informations de presse, démenties par la Chine, faisant état de l'inquiétude de Pékin concernant les dettes souveraines de la zone euro, il a répondu : "Je n'ai jamais senti une inquiétude de ce type là."

"Aujourd'hui, on a l'impression que la nervosité sur les marchés financiers est telle que n'importe quelle rumeur est colportée, donne lieu à des mouvements des prix des actifs financiers, tout cela est un peu ridicule", a-t-il ajouté.

"J'espère que nous allons très vite retourner à une zone de calme, il faut arrêter de croire n'importe quelle rumeur", a poursuivi Christian Noyer.

Jean-Baptiste Vey, édité par Yves Clarisse