PARIS, 9 mars (Reuters) - Henri Guaino, ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, a demandé dimanche à François Hollande de saisir le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) à la suite du placement sur écoutes de l'ancien président, qui constitue à ses yeux "un dysfonctionnement majeur des pouvoirs publics".

Le Parti socialiste évoque un possible scandale d'Etat et la droite dénonce un acharnement après les révélations du Monde vendredi sur une enquête judiciaire visant Nicolas Sarkozy pour trafic d'influence.

La justice a placé Nicolas Sarkozy ainsi que ses deux anciens ministres de l'Intérieur Brice Hortefeux et Claude Guéant sur écoute dans le cadre d'une enquête sur d'éventuels financements par la Libye de sa campagne présidentielle de 2007, selon Le Monde. [(ID:nL6N0M432X)]

"On a assisté à un dysfonctionnement majeur des pouvoirs publics", a déclaré Henri Guaino sur France Inter.

"Je ne comprends pas le silence assourdissant du président de la République et de la garde des Sceaux", a poursuivi le député UMP des Yvelines.

"Je vous rappelle que le président de la République est selon la Constitution le garant du bon fonctionnement des pouvoirs publics. Si ce silence devait continuer, il nourrirait un soupçon terrible sur l'attitude du pouvoir face à cette affaire", a souligné Henri Guaino.

"J'attends du président de la République qu'il fasse ce qu'il a faire, c'est-à-dire qu'il saisisse au moins le Conseil de la magistrature, ce qu'il a le droit de faire, pour lui demander si la façon dont les choses se déroulent est bien normale, bien conforme à l'éthique qui devrait guider l'action des magistrats. C'est la moindre des choses", a-t-il dit. (Sophie Louet)