TACHKENT, 1er septembre (Reuters) - L'Etat ouzbek a retiré 16.000 noms, sur un total de 17.000 figurant sur sa liste noire répertoriant des extrémistes religieux musulmans, a annoncé vendredi le président Chavkat Mirzioïev.

"Il y avait plus de 17.000 personnes sur la liste, y figurant pour des penchants religieux (extrémistes), et après des entretiens, nous en avons retiré 16.000", a déclaré le chef de l'Etat à la télévision nationale.

Les pays occidentaux et les ONG de défense des droits de l'homme estiment depuis longtemps que le pouvoir ouzbek utilise cette liste noire pour réprimer sans distinction l'opposition politique et religieuse en Ouzbékistan, pays à dominante musulmane de 32 millions d'habitants.

"Nous les avons retirés de la liste, mais il ne serait pas bon de les abandonner à eux-mêmes", a-t-il dit lors d'un rassemblement de dignitaires musulmans à l'occasion de la fête de l'Aïd el Adha. "Désormais, nous devons les intégrer à notre société et les éduquer".

Mirzioïev, élu président en décembre, a succédé à l'autocrate Islam Karimov, qui, en 27 ans de pouvoir, n'a toléré aucune opposition et a mené une répression sévère contre les islamistes.

Sous Karimov, toute personne inscrite sur la liste noire subissait un ostracisme social, même si aucune poursuite n'était engagée contre elle. Ces personnes doivent habituellement se signaler aux autorités et leurs déplacements sont soumis à autorisation. (Moukhammadsharif Mamatkoulov; Eric Faye pour le service français)