Suite à son désormais célèbre tweet dans lequel elle accusait les compagnies pharmaceutiques de pratiquer des " prix abusifs ", Hillary Clinton s'est vu accusée d'avoir provoqué un vaste mouvement à la baisse dans le secteur des biotechs en septembre dernier. Que ce soit vrai ou non, puisque cela fait 5 ans que le secteur surperforme le marché tous les ans, la consolidation actuelle ne peut être que salutaire pour les investisseurs, estime Christophe Eggmann, investment director sur les actions bio-pharma chez GAM.

Quelles sont les implications de la campagne électorale américaine sur le secteur des bio-pharma ? Le débat sur la mise en place d'une régulation plus sévère sur l'établissement des prix des médicaments a pesé sur le sentiment des investisseurs, notamment parce que les investisseurs généralistes sont davantage influencés par les gros titres macro qu'ils ne prêtent attention aux nouveaux produits à venir. Ils ont fui le secteur, indique le professionnel.

Leur aversion au risque a conduit certains investisseurs à éviter le secteur très volatile des biotechnologies au profit de secteurs pourtant plus sensibles au contexte économique, comme le matériel médical et les instruments des sciences de la vie. Le débat sur le prix des médicaments est devenu un sujet récurrent de la campagne, mais GAM pense que cela devrait s'arrêter à l'approche des élections, quand les candidats devront se concentrer sur des sujets d'intérêts plus généraux. A court terme, il y a peu de chance de voir une vaste réforme bipartite étant donné que le Congrès est pour le moment dominé par les Républicains.

Au second semestre, le gestionnaire de fortune pense que les investisseurs vont enfin reporter leur attention sur les fondamentaux dans la mesure où nous allons entrer dans une période riche en annonces et en éléments catalyseurs, comme de nouvelles réglementations, des conférences scientifiques et les résultats d'études cliniques en immuno-oncologie, sur les maladies cardio-vasculaires, la sclérose en plaque et la maladie d'Alzheimer.