Shell, qui avait déçu le marché en début d'année avec un rare avertissement sur ses résultats, signe la meilleure performance de l'indice FTSE de la Bourse de Londres vers 10h20 GMT avec un gain de 4,19%, une avance qui lui permet aussi d'arriver en tête de l'indice paneuropéen Stoxx 50.

L'annonce d'un bénéfice du premier trimestre quasiment divisé par deux, à 4,5 milliards de dollars (3,26 milliards d'euros) contre huit milliards un an plus tôt, est peu commentée puisqu'elle due en bonne partie à une charge de 2,9 milliards de dollars qui reflète la dépréciation de raffineries en Asie et en Europe.

"Un programme important de cessions d'actifs est en cours, la génération de trésorerie reste élevée, des réductions de coûts et autres mesures financières ont été identifiées, et pour couronner le tout la contribution de l'activité gazière a été élevée", commente Richard Hunter, responsable actions chez Hargreaves Lansdown Stockbrokers.

"Les points moins positifs sont l'offre excédentaire dans le secteur, la hausse des coûts due aux explorations de plus en plus difficiles, l'exposition de Shell à la Russie et les pressions sur les marges", ajoute-t-il.

La compagnie pétrolière anglo-néerlandaise prévoit de céder pour 15 milliards de dollars d'actifs afin d'améliorer sa profitabilité et de mieux rémunérer ses actionnaires.

Au premier trimestre, le cash flow a atteint 14 milliards de dollars contre 11,6 milliards un an plus tôt et six milliards au dernier trimestre 2013. En conséquence, le groupe a annoncé un dividende trimestriel de 0,47 dollar par action ordinaire et de 0,94 dollar par ADS (American Depositary Share), une hausse de 4% par rapport aux dividendes attribués au titre du premier trimestre 2013.

Ben van Beurden a reconnu que le secteur subissait des "pressions substantielles" dues à ses capacités excédentaires, à l'évolution de la demande et à l'arrivée du pétrole de schiste. Mais il s'est dit "déterminé" à mener à bien le programme de désinvestissements pour améliorer les performances du groupe.

Sans les éléments exceptionnels, la baisse du bénéfice au premier trimestre n'aurait été que de 3% par rapport aux trois premiers mois de 2013. L'activité en amont a légèrement augmenté ses résultats, grâce au segment du gaz, alors que ceux dans l'aval ont diminué.

(Dimitri Jdannikov, Juliette Rouillon et Véronique Tison pour le service français)