"Au cours de la semaine écoulée, les devises refuges franc suisse (CHF) et yen (JPY) ont enregistré les plus fortes hausses face à l'aggravation de la crise en Libye alors que le dollar (USD) n'a pas joué ce rôle-là cette fois-ci, bien au contraire puisqu'il s'est déprécié légèrement. De fait, les marchés semblent faire preuve de plus de différentiation", relève Natixis.

"Considérant la crise actuelle comme n'étant pas de nature systémique, ce n'est donc pas le dollar qui bénéfice des craintes des marchés relatives à la forte hausse des cours des matières premières, un facteur de nature à entraîner de la stagflation dans l'environnement actuel."

"Ce sont donc les facteurs intrinsèques à chaque devise qui ont expliqué les mouvements des devises. Ainsi, l'euro (EUR) et la couronne norvégienne (NOK) ont progressé sur fond d'anticipations de hausse des taux directeurs de leur banque centrale respective et la NOK bénéficiant en plus de la hausse des cours du pétrole au même titre que le dollar canadien (CAD). En revanche, le dollar australien (AUD) et le dollar néo-zélandais (NZD) ont souffert sur la semaine contre USD. Le NZD a été pénalisé par le tremblement de terre, un nouveau facteur susceptible de repousser dans le temps le resserrement monétaire de la RBNZ et l'AUD est demeuré assez lourd, le marché étant déjà très long de cette devise."

"En dépit du vote d'un nouveau membre de la BoE en faveur d'une hausse des taux directeurs, le GBP s'est au final déprécié notamment suite à la nette dégradation de l'enquête CBI sur les ventes de détail et à la révision à la baisse du PIB à -0,6% du dernier trimestre 2010. Dans la semaine à venir, l'EUR restera soutenu à l'approche de la réunion de la BCE, le marché redoutant un durcissement de ton de la part de JC Trichet mais les chiffres de l'emploi américain publiés vendredi prochain devraient redonner un peu de tonus au dollar."

"Cela nous laisse penser que l'EURUSD devrait rechuter par la suite face à un dollar de plus en plus fort. Dans le sillage des chiffres du PIB du dernier trimestre, l'EURGBP pourrait tester le niveau de 0,8650 puis devrait se stabiliser avant la réunion de la BoE. Par la suite, il restera tiraillé tantôt à la hausse suite à des craintes inflationnistes tantôt à la baisse face à de probables indicateurs d'activité négatifs."