LES CAYES, Haïti, 16 octobre (Reuters) - Deux camions des Nations unies ont été pillés samedi aux Cayes lors d'une visite du secrétaire général de l'organisation, Ban Ki-moon, dans une ville d'Haïti ravagée par le passage de Matthew où la population peine à recevoir de l'aide.

Le secrétaire général a promis d'augmenter l'aide humanitaire. L'ouragan Matthew, qui a fait 1.000 morts et 175.000 sans-abri, a détruit des stocks alimentaires, des réseaux d'électricité, de télécommunications et de transports et rempli les champs d'eau de mer et de déchets.

Les inondations ont déclenché une épidémie de choléra, maladie absente du pays avant l'intervention en 2010 des casques bleus de l'Onu, quand Haïti avait été ravagé par un tremblement de terre.

"Nous allons mobiliser autant de ressources et d'aide médicale que possible afin de tout d'abord arrêter l'épidémie de choléra et ensuite, aider les familles des victimes", a déclaré Ban Ki-moon lors d'une conférence de presse.

Il a également promis la création d'un fond de contributions volontaires consacré à la lutte contre le choléra.

Les livraisons de nourriture, de médicaments ou d'infrastructure tardant, la population des Cayes s'est insurgée contre la lenteur de l'acheminement. Certains habitants ont construit des barrages routiers où des camions humanitaires sont parfois la cible de pillages.

"Je condamne fermement toutes les attaques contre les convois humanitaires. Aujourd'hui j'ai été témoin personnellement d'une attaque sur un camion du Programme alimentaire mondial (PAM)", a dit Ban Ki-moon, jugeant que ces incidents nuisaient aux plus nécessiteux.

Un coordinateur de la branche américaine de l'Organisation mondiale de la santé a indiqué que la base des Cayes des Nations unies a été fermée après le pillage de deux containers appartenant au PAM.

"Nous comprenons l'impatience et la colère de la population qui attend une aide d'urgence. Nous faisons tout ce que nous pouvons pour faciliter l'arrivée des secours dès que possible", a ajouté le secrétaire générale de l'Onu.

Lors de sa visite d'un jour à Haïti, il s'est rendu dans une école abritant les victimes de l'ouragan. "Restez forts", leur a-t-il dit, avant d'être pris à parti lors de son départ par des habitants. (Makini Brice avec Joseph Guy Delva, Nicolas Delame et Julie Carriat pour le service français)