(Actualisé avec précisions, contexte)

PARIS, 16 octobre (Reuters) - François Hollande réaffirme dans une interview à paraître lundi l'urgence absolue d'un cessez-le-feu à Alep, cible de bombardements russo-syriens depuis près d'un mois, et assure qu'il ne "relâchera pas la pression" sur Moscou pour obtenir une cessation du pilonnage de la deuxième ville de Syrie.

La tension entre Paris et Moscou est montée d'un cran cette semaine avec la décision de Vladimir Poutine d'ajourner une visite à Paris face aux doutes et aux critiques émis par son homologue français sur le dossier syrien.

Le pilonnage massif des quartiers rebelles d'Alep depuis le 19 septembre par les aviations russe et syrienne a fait des centaines de victimes civiles, suscitant l'indignation de la communauté internationale et crispant les relations entre la Russie et l'Occident.

Pour tenter de sortir de l'impasse diplomatique et de trouver une solution à un conflit qui a fait plus de 300.000 morts depuis mars 2011, Américains, Russes et les représentants de sept pays arabes se sont réunis samedi à Lausanne mais la rencontre de quatre heures a pris fin sans avancées notables .

"Les discussions de Lausanne ont abouti au rappel de principes généraux", déclare le chef de l'Etat français dans une interview aux journaux du groupe Ebra. "Mais l'urgence, l'urgence absolue, c'est la cessation des bombardements, la trêve, l'aide humanitaire et l'ouverture des négociations."

"C'est ce que la France a proposé au Conseil de sécurité de l'Onu mais la Russie a posé son veto", ajoute-t-il, en référence au projet de résolution rédigé par la France et l'Espagne, appelant à l'arrêt des bombardements en Syrie et rejeté par Moscou le 8 octobre.

"Vladimir Poutine ne veut pas discuter sérieusement de la Syrie. J'y suis prêt, à tout moment, mais je ne relâcherai pas la pression", prévient François Hollande. "Ce qui se passe à Alep est un martyr. L'honneur de la France est d'y mettre fin."

Vladimir Poutine, qui devait initialement venir à Paris le 19 octobre à l'occasion de l'inauguration d'un nouveau centre culturel russe, a fait savoir mardi qu'il "était prêt à se rendre à Paris à une date qui conviendra à (François) Hollande".

La ligne tenue par l'Elysée à l'égard de Moscou a fait l'objet de nombreuses critiques dans les rangs de l'opposition politique française, notamment à droite où certains élus Les Républicains (LR) ont dénoncé "une diplomatie d'opérette" et une attitude de "laquais de la politique américaine". (Marine Pennetier, édité par Nicolas Delame)