FRANCFORT, 3 février (Reuters) - Les efforts déployés par le voyagiste TUI Group pour améliorer ses activités dans le transport aérien sont susceptibles de déboucher sur la suppression de centaines d'emplois à Hanovre, ont déclaré mardi à Reuters trois sources proches du dossier.

TUI, premier groupe mondial de loisirs et de tourisme, est issu d'une fusion l'an dernier entre le britannique TUI Travel et l'allemand TUI AG, qui en détient la majorité.

TUI veut mieux coordonner ses opérations dans le transport aérien, dispersées entre TUIfly, Jetairfly et Thomson Airways, afin de mieux concurrencer les compagnies à bas tarifs telles qu'easyJet, Ryanair, Norwegian et Vueling.

TUI envisage d'utiliser sa plate-forme britannique Thomson Airways comme base pour ses opérations aériennes regroupées, les services administratifs et une partie de la maintenance étant localisées en Grande-Bretagne, ont indiqué trois sources.

Selon elle, le plan d'économies de plus de 100 millions d'euros devrait se traduire par la suppression de 400 à 500 emplois sur plus de 2.000 au siège de TUIfly situé à Hanovre, en Allemagne. De telles mesures pourraient déclencher la colère des syndicats et entraîner des mouvements de grève, ont ajouté les sources.

"Cela fait sens de dégager des synergies en regroupant des activités comme l'achat de carburant, la location des appareils et la gestion de TUIfly Germany, Thomson Airways, TUIfly Nordic, Jetairfly et Arkefly", a déclaré l'une des sources. "Mais pourquoi utiliser la plate-forme aux coûts les plus élevés?", s'est-elle interrogée.

Une autre source a estimé pour sa part que l'objectif de 100 millions d'euros de synergies était trop ambitieux et peu susceptible d'être atteint.

Une troisième source a dit que le hub britannique avait été choisi en guise de compensation pour TUI Travel qui avait perdu certaines activités lors de la fusion, ajoutant qu'une décision était attendue d'ici Pâques.

Un porte-parole de TUI a dit que le groupe étudiait différents modèles économiques pour renforcer ses activités dans l'aérien mais qu'aucune décision n'avait encore été prise.

TUI Corsair, la compagnie aérienne desservant principalement les territoires français d'outre-mer, ne fait pas partie des projets de regroupement. TUI cherche au contraire à céder cette compagnie et a engagé des discussions avec des tierces parties bien qu'aucun accord n'ait pour l'instant été trouvé, a précisé le porte-parole. (Arno Schuetze, Peter Maushagen, Victoria Bryan et Sarah Young, Claude Chendjou pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)

Valeurs citées dans l'article : Ryanair Holdings plc, easyJet plc, TUI AG