Les marchés obligataires ont tous fini à la baisse ce vendredi mais en ordre dispersé sur la semaine avec +8Pts sur les T-Bonds mais une quasi stabilité sur les Bunds (pas de détente malgré le contexte géopolitique).

Après la stupeur provoquée par le déclenchement des opérations militaires russes en Ukraine lundi soir puis jeudi matin, les investisseurs semblent - au moins partiellement - rassurés par l'espoir d'une désescalade après le train de sanctions annoncées par le G7 jeudi soir.
Le réflexe 'risk-off' se relâche, les acheteurs reviennent sur les actions, le CAC40 reprend jusqu'à +3,5%, le Dow Jones (+2,4%) flirte avec les 34.000.

Les sanctions vont du bannissement des banques russes de Londres à New York en passant par Tokyo (plus d'accès à l'Euro, Livre, Yen... et $) au gel des avoirs des oligarques ayant inspiré ou soutenu l'invasion de l'Ukraine à l'embargo sur les produits de haute technologie.
Et on vient d'apprendre que les avoirs en Europe et Vladimir Poutine et Sergei Lavrov vont être gelés en Europe... les européens avaient hésité à l'annoncer la veille au soir.

La journée a également été riche en données macro-économiques de part et d'autre de l'Atlantique (voir détail dans les prochains paragraphes).

La séance est négative sur les marchés de taux aux Etats Unis: le rendement du '10 ans' qui évoluait à 1,94% ce matin remonte vers 2.000% ce soir, soit +2,3Pts.
Dégradation aussi en Europe avec +4Pts sur les OAT à 0,704%, +3Pts sur les Bonos espagnols à 1,21%, +2Pts sur les BTP italiens à 1,83%... et cela ne se termine pas mieux sur les Bunds avec +4Pts à 0,2200%.

Ces replis semblent démentir les anticipations selon lesquelles la BCE pourrait adopter un ton plus accommodant que prévu lors de sa réunion du 11 mars.
Combattre l'inflation apparait secondaire en regard du soutien aux économies si les tensions géopolitiques dégénèrent, ce que personne ne souhaite évidemment.

Beaucoup d'opérateurs semblent parier sur un conflit de durée limitée qui conduirait à l'installation d'un président pro-russe à Kiev.

Hier soir, Joe Biden a confirmé l'adoption de sanctions 'dévastatrices' contre la Russie, tout en assurant que les soldats US ne poseraient pas un pied en Ukraine.

Les observateurs ont pu noter que l'accès au réseau bancaire SWIFT n'avait pas été interdit à la Russie, laissant au camp occidental une marge de manoeuvre supplémentaire en matière de sanction.

Côté chiffres, l'enquête mensuelle de l'Université du Michigan montre que la confiance des ménages a reculé de 67,2 vers 62,8, avec une nette dégradation pour la composante mesurant leurs perspectives, de plus 5Pts à 59,4 contre 64,1 en janvier.
Les dépenses de consommation des ménages ont augmenté de 2,1% en janvier par rapport au mois précédent aux Etats-Unis, d'après le Département du Commerce, là où Jefferies n'anticipait qu'une augmentation de 1,6%.

Leurs revenus ont pour leur part stagné alors que Jefferies attendait un repli de 0,7%.
La donnée attendue avec le plus d'impatience, c'étai le taux de progression de l'indice des prix PCE (le plus surveillé par la FED) : il s'est accru de 0,3 point à +6,1% en données annualisées, et de 0,3 point aussi à +5,2% hors énergie et alimentation ('core rate').

Enfin, les promesses de ventes de logements neufs reculent fortement, de -5,7% en janvier 2022, après avoir reculé de 2,3% en décembre 2021 (contre -3,8% initialement)... et là, les intempéries n'y sont pas pour grand chose: une forte baisse de la demande de prêts hypothécaires se confirme début 2022

En France, les investisseurs ont pu prendre connaissance ce matin de plusieurs statistiques.

Sur un an, les prix à la consommation en France augmenteraient de 3,6% en février, après +2,9% le mois précédent, indique une estimation provisoire réalisée par l'Insee. Sur un mois, les prix à la consommation augmenteraient de 0,7%, après +0,3% en janvier.

La hausse du taux d'inflation en rythme annuel résulterait d'une accélération des prix de l'énergie, des services, des produits manufacturés et de l'alimentation. La légère baisse des prix du tabac sur un an serait la même qu'en janvier.

Au quatrième trimestre 2021, la croissance économique de la France se poursuit (+0,7%), et le PIB dépasse de 0,9% son niveau d'avant crise (quatrième trimestre 2019), selon les données CVS-CJO et en volume de l'Insee qui confirme donc son estimation de fin janvier... mais toute cette croissance a été achetée à crédit puisque les 170MdsE de PIB supplémentaires de 2021 coïncident avec +170MdsE de dette en plus.

Enfin, en janvier 2022, la consommation des ménages français en biens en volume baisse fortement de 1,5% (après une stabilité en décembre - données révisées d'une estimation initiale qui était de +0,2%), d'après les données CVS-CJO de l'Insee.

Copyright (c) 2022 CercleFinance.com. Tous droits réservés.