Nette détente des dettes 'périphériques' avec des BTP italiens qui effacent -17Pts de rendement à 1,935% (retour bienvenu sous le seuil des 2,00%) et des 'Bonos' espagnols qui se détendent de -10Pts vers 1,041%.

Le BCE vient en effet de changer ses propres règles en matière de 'collatéraux' : elle accepter comme 'collatéral' (ou garanties pour fournir des liquidités) des émissions obligataires tombées sous la notation 'investment grade' et achètera des lignes détenues par les banques classées en catégorie 'spéculative' (dettes d'état ou 'corporate') pour peu qu'elles aient été initialement notées 'A' ou 'BBB' avant d'être dégradées par les agences.

Demain, Standard & Poors pourrait faire basculer la notation de la dette italienne vers 'BB' (catégorie spéculative'), il semble donc que la BCE ait pris les devants, mais au prix du renoncement à une règle sur laquelle la Bundesbank et la Finlande se montraient intransigeantes.

Cela signifie que la BCE est désormais le seul acteur de référence, omniprésent, omnipotent, fixant la valeur de tous les actifs et en priorité celle des dettes souveraines... en attendant que les états européens -qui se retrouvaient pour en discuter ce jeudi- parviennent à un accord pour soutenir les pays en difficulté mais sans mutualiser le risque, ce qui relève de la quadrature du cercle et prendra certainement des semaines.

Les Bunds sont restés quasi stables (-0,5Pt à -0,423%) et nos OAT effaçaient -4,5Pts à 0,078% (soit tout juste 50Pts de 'spread' avec le Bund).
Des écarts modestes compte tenu des chiffres 'horribles' (les pires de l'histoire) concernant l'activité économique publiés ce jeudi matin en Europe.

L'indice PMI flash composite IHS Markit s'est notamment effondré à 13,5 en avril, se repliant par rapport au creux historique de mars (29,7) et signalant ainsi de loin la plus forte contraction de l'activité globale enregistrée en plus de vingt ans d'enquête.

En comparaison, l'indice avait fléchi vers 36,2 en février 2009, soit au plus fort de la crise financière mondiale. Cette très forte dégradation s'explique essentiellement par la pandémie, les efforts destinés à endiguer la propagation du virus s'étant intensifiés en avril.

L'indice flash composite IHS Markit de l'activité globale en France s'est replié à 11,2 en avril, reculant ainsi fortement par rapport au creux historique enregistré en mars (28,9), pour établir un nouveau record à la baisse. Le PMI des 'services' s'effondre de 27,4 vers 10,4, le PMI manufacturier de 37,5 vers 31,5.

En Allemagne, le PMI 'composite' plonge de 31 vers 17, le PMI des 'services' de 31,7 vers 15,9, le PMI manufacturier de 39 vers 34,4.

Outre Atlantique, c'est une séance quasiment sans relief (-1,5Pts de base à 0,604%) sur les T-Bonds, malgré une déferlante de 'stats' toutes plus mauvaises les unes que les autres.

Les inscriptions aux allocations hebdomadaires au chômage aux États-Unis ont bondi à plus de 4,4Millions la semaine passée.

Le Département américain du Travail a recensé 4.427.000 nouveaux inscrits à comparer à 5.237.000 la semaine précédente (5.245.000 en estimation initiale) alors que le consensus visait 4,2 millions d'inscriptions.

Le nombre total d'inscrits aux 'allocs' sur 4 semaines s'établit à 18,44 millions, et sur les 5 dernières semaines, ce sont environ 26 millions de personnes qui se sont inscrites à l'assurance-chômage.

L'essentiel des licenciements s'opère au sein du secteur tertiaire comme en témoigne le plongeon du PMI IHS/Markit des 'services' aux US, vers 27 contre 39,8 (le PMI manufacturier chute vers 36,9 contre 48,5 en mars).
Le PMI des services s'inscrit également a son plus bas historique.

La conjoncture n'est pas plus engageante du côté du secteur immobilier puisque le Département du Commerce fait état ce jeudi d'une chute de -15,4% des ventes de logements neufs à 627.000 en rythme annualisé au mois de mars.
Le nombre de transactions du mois de février a par ailleurs été révisé en baisse, à 741.000 au lieu de 765.000 comme annoncé initialement.

Outre Manche, les Gilts se sont détendus de -4Pts à 0,287%, l'indice PMI 'composite' a dévissé dans des proportions jamais observées et très au-delà des pires pronostics, à 12,9 contre 36 au mois de mars.

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