Ce ne fut clairement pas une bonne journée pour les marchés obligataires qui avaient commencé à se dégrader bien avant la conférence de presse de Mario Draghi.

Nos OAT se sont retendues de +8Pts de base à 0,571%, les Bunds sont repassé de 0,15 à 0,24%.
En guise de comparaison, les T-Bonds US ne se dégradent que de 4Pts à 1,88%: le 'spread' Bunds/T-Bonds s'établit à +164Pts de base (contre 169 la veille).
Pas mieux en périphérie avec les 'Bonos' espagnols qui se tendent de 1,53% vers 1,59% et les BTP italiens affichent 1,465% contre 1,39%, même écart sur le '10 ans portugais à 3,21% contre 3,14%.


Le point d'orgue de cette semaine, c'était la prestation de Mario Draghi ce jeudi: il véhicule l'image d'une BCE sereine, qui juge la croissance un peu lente mais en bonne voie. Elle se veut convaincue que le temps lui donnera raison... d'ailleurs, 'les conditions de crédit s'améliorent' (avec des taux zéro, le contraire eut été déconcertant).

Mario Draghi confirme que le recours à 'l'hélicopter money' -option très critiquée par W.Schauble- n'a pas été discuté lors du dernier FOMC (lors du précédent, le patron de la BCE jugeait 'l'idée intéressante', s'attirant les foudres de W.Schaüble) mais rappelle que les outils monétaires mis en oeuvre le 10 mars dernier restent sur la table, en mode 'no limit' (les taux pourraient donc être rendus encore plus négatifs ?).

Mario Draghi a par deux fois évoqué les mises en garde des allemands en leur opposant l'indépendance de la BCE à l'égard des pressions politiques.

Côté statistiques US, les chiffres sont décevants: l'indice synthétique des indicateurs avancés du Conference Board ne progresse que de +0,2% en mars alors que le consensus l'attendait à +0,4%.

L'activité ralentit aux Etats Unis, ou tout du moins redémarre plus lentement: c'est une excellente nouvelle, synonyme de gel de la politique monétaire de la FED et de prochaine hausse de taux repoussée à des horizons très lointains.

Copyright (c) 2016 CercleFinance.com. Tous droits réservés.