C'était le chiffre le plus attendu de la semaine, il avait fait office de véritable 'game changer' en août puis en septembre, mais cette fois-ci, c'est un 'non évènement', tout du moins en terme d'impact sur les marchés obligataires.

Vu la poursuite de la dégradation amorcée il y a une semaine, les opérateurs semblent penser que le 'NFP' de septembre, même médiocre, ne modifiera pas les intentions de la FED si sa décision d'augmenter le taux directeur de +25Pts en décembre est déjà prise.
Les T-Bonds semblent refléter ce sentiment avec une nouvelle tension de +2,5Pts de base de son rendement, à 1,76% (contre 1,59% vendredi dernier).

Les Bunds s'inscrivent sur la même trajectoire, avec +3Pts de base à 0,025% (contre -0,13% vendredi dernier).

Autrement, dit le 'spread' Bund/T-Bonds reste quasi identique et l'évolution de ces 2 'références' majeures reste étroitement corrélées.

Mais revenons sur 'LE' chiffre de la semaine publié ce vendredi à 14H30: le 'NFP' (rapport mensuel sur l'emploi US) s'avère une nouvelle fois décevant avec 156.000 emplois crées contre 175.000 anticipés.

Seul point positif, pas de destructions d'emplois dans le secteur pétrolier, c'est une 1ère depuis que le cours du baril a commencé à chuter il y a 2 ans désormais.

Le score de juillet a également été revu à la baisse de -23.000 à 252.000, celui du mois d'août rehaussé de +10% à 167.000... mais globalement, les créations d'emplois sont sur la pente descendante depuis juillet et le taux de chômage remonte à 5% contre +4,9%.

Ces chiffres médiocres n'empêchent pas Loretta Mester (la présidente de la FED de Cleveland) de considérer que les USA restent proches du plein emploi et qu'une hausse de taux se justifie.

La hausse de 0,1 des heures travaillées (à 34,4) puis surtout des salaires horaires en hausse de +2,4 vers +2.6% en rythme annuel accréditent un scénario plus inflationniste.

La contraction des stocks des entreprises va également dans le sens d'un regain d'activité et une reconstitution pourrait soutenir une croissance US mise à mal par un environnement international moins porteur.

La France voit également son objectif de croissance revu à la baisse par le FMI, de +1,6% à +1,3% (ce qui semble logique après un 'T2' à -0,1%).

Les OAT se sont dégradées de +1,5Pts à 0,312%, les BTP italiens affichent +2,5Pts à 1,3830%... et ç a c'est très mal passé pour les Gilts britanniques -sur fond de 'flash krach' de la Livre Sterling (entre 1,263 et 1,179/$à)- qui se sont retendus de +12Pts de base à 1,005% (et 0,987% ce soir contre 0,62% vendredi dernier, soit presque +40Pts de base) alors que l'Europe réaffirme son intransigeance en matière de 'Brexit'.

Pas de demi-mesure, la sortie de l'UE est définitive et au delà de cette limite, le ticket d'accès gratuit aux marchés de capitaux européens ne sera plus valable... sauf que le système bancaire européen et l'Euro ont besoin de la 'City'.


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