Victor Constancio (le bras droit de Mario Draghi à Francfort) a pensé rassurer les marchés en réaffirmant que la BCE dispose toujours de toute une palette d'outils et qu'elle est prête à en faire un large usage.
Il a remis au goût du jour le 'whatever it takes' s'agissant de la préservation de la stabilité des prix, avec en complément une déclaration de Peter Praet qui valide le scénario de taux devenant encore plus négatifs.

cela ne semble pas du goût du marché: cela restaure l'impression que de nombreux nuages conjoncturels obscurcissent l'horizon et que l'action du 10 mars n'a pas suffi à les dissiper.

L'évocation de nouvelles baisses de taux semble devenu contreproductif dans la mesure où le business model des banques pâtit de l'effondrement des marges sur le crédit, sans oublier le problème des créances douteuses qui a tétanisé les banques italiennes et ibériques ce jeudi.

Les taux longs se sont fortement dégradés en Espagne (+10Pts de rendement à 1,612%) et en Italie (+12Pts de base à 1,40%) puis au Portugal avec un véritable 'coup de tabac' de +27Pts de base à 3,287%.

Le '10 ans' grec a fait une incursion vers 9,35% (+15Pts) avant de se détendre en fin de séance de -6Pts à 9,13%.

Le 'flight to quality' a symétriquement profité au Bund qui s'est détendu de -3Pts à 0,0088%, les OAT s'améliorant modestement à 0,44% contre 0,45%.

Outre Atlantique, les T-Bonds reviennent sur 1,71% contre 1,755% mercredi: le 'spread' se resserre symboliquement à 162Pts de base.

Aucune réaction lors de la publication d'un tassement de -9.000 (à 267.000) des inscriptions hebdomadaires au chômage aux Etats Unis.

Le compte-rendu de la dernière réunion de la Réserve fédérale américaine a confirmé la prédominance de la ligne 'colombe', de peur que des ventes contraires soufflant depuis les pays émergents ou l'Asie ne pèsent sur la croissance US.

La BCE -qui publie agalement les 'minutes' de sa réunion préparatoire au communiqué du 10 mars- de son côté réaffirme que sa politique monétaire n'est pas en cause, ni en échec, vis-à-vis de l'inflation, laquelle demeure largement tributaire des prix du pétrole.
Mais alors pourquoi continuer de vouloir baisser les taux pour atteindre l'objectif des 2% d'inflation, et même le faire en mode 'whatever it takes'



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