La journée a été plutôt favorable sur les actions, et très favorable sur le marché obligataire qui réalise même sa meilleure séance de l'année avec une détente tout à fait significative sur nos OAT de -5,5Pts à 0,58% et de -5,2Pts sur les Bunds à 0,172% (soit à peine 41Pts de 'spread').

Plus au sud, les meilleurs niveaux annuels sont atteints sur les Bonos espagnols (-5Pts à 1,37%) et un cap décisif a été franchit sur les BTP italiens avec -9% à 2,665%.
Mario Draghi a expliqué ce jeudi que le maintien des taux répond à l'impératif de poursuivre le soutien de l'économie par un stimulus monétaire (argent gratuit) alors que les conditions économiques se dégradent.

Mario Draghi et l'ensemble de ses collègues jugent le risque de récession faible mais concède que certains indicateurs deviennent moins positifs et que cela pourraient perdurer... cependant, la BCE estime que le ralentissement chinois ne devrait pas se prolonger.

Il n'a pas été question d'un recours au 'TLTRO' lors des discussions entre membres de la BCE cette semaine, mais Mario Draghi juge cet outil efficace pour soutenir le crédit.

En ce qui concerne l'inflation par les salaires, ce n'est qu'une question de temps avant qu'elle ne se manifeste, mais pour l'instant, la hausse des prix demeure contenue.
Robert Sierra, de l'équipe economics de Fitch Ratings estimait ce matin que 'La BCE va jouer la montre et attendre des données nouvelles avant de procéder à des changements significatifs à sa communication sur les indications prospectives'.

Il considère donc 'que la prochaine publication de prévisions (7 mars) de la banque centrale serait un meilleur moment pour évaluer les perspectives pour des hausses de taux durant la dernière partie de 2019'.

Et Christine Lagarde, depuis Davos ce midi, estimait qu'il était souhaitable que les banques centrales restent 'data dependent', c'est à dire ajustent leur politique monétaire en fonction des données économiques.

Avant le communiqué de la BCE, les opérateurs avaient pris connaissance, en début de matinée, des estimations préliminaires des indices d'activité PMI composites dans la zone euro et en France, calculés par IHS Markit au titre du mois en cours.

L'indice pour la zone euro se replie de 51,1 en décembre à 50,7 en janvier, affichant un plus bas de 66 mois, soit cinq ans et demi, et un niveau proche de la stagnation

Se repliant de 48,7 en décembre 2018 à 47,9 en janvier, l'indice en France signale la plus forte contraction de l'activité du secteur privé français depuis plus de quatre ans.

Les T-Bonds US bénéficient également d'une embellie de -5,5Pts à 2,70%, les opérateurs accordant peu d'importance aux inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage : grosse surprise, elles chutent de -17.000 demandeurs, à 199.000, le niveau le plus bas depuis 1969, quand les Etats Unis comptaient 100 millions d'habitants de moins !
La moyenne mensuelle chute également de -5.500 à 215.000, un record également.
Mais avec la fermeture partielle des administration, il est possible, sinon probable que toutes les données relatives aux licenciement et pertes d'emplois n'aient pas été collectées mi-janvier.

Enfin, le Royaume Uni qui se dirige vers une situation de plus en plus inextricable par rapport au Brexit (un 'no deal' se profile) voit sa dette connaître une belle détente de -7,2Pts à 1,255%.

C'était véritablement la meilleure séance l'année outre-Manche également !

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