BANGKOK, 28 janvier (Reuters) - Près de 500 manifestants qui réclament la démission du gouvernement de Yingluck Shinawatra se sont réunis mardi à l'extérieur de l'enceinte de l'Army Club où la chef du gouvernement a organisé son conseil des ministres hebdomadaire.

Le gouvernement a lancé un ultimatum à l'opposition, prévenant ses dirigeants qu'ils risquaient une incarcération s'ils ne cessaient pas d'occuper les sept grands carrefour de la capitale qui échappent au contrôle des forces de l'ordre.

"Le peuple veut parler au Premier ministre parce qu'elle dit qu'elle est le Premier ministre du peuple (...) mais nous voulons que le Premier ministre nous écoute, qu'elle écoute notre version de l'histoire", a déclaré Puttipong Punnakun, un des chefs de file de la manifestation.

Il n'y avait dans l'immédiat aucun signe de violence et rien ne laissait penser que les forces de sécurité avaient l'intention de disperser les manifestants.

L'état d'urgence a été décrété la semaine dernière par le gouvernement. Il autorise les services de sécurité à imposer un couvre-feu nocturne, à détenir des suspects sans inculpation, à censurer les médias et à interdire les rassemblements politiques de plus de cinq personnes.

L'ancien vice-Premier ministre Suthep Thaugsuban, qui dirige la contestation, a prévenu que ses partisans entendaient démanteler dans les 24 heures l'organe gouvernemental chargé de superviser la mise en place de l'état d'urgence.

Un manifestant a été tué et 12 autres ont été blessés dimanche dans des heurts survenus à un bureau de vote de Bangkok où des opérations de vote étaient organisées à l'avance. Au total, dix personnes ont été tuées depuis le début de la contestation.

Les opposants réclament depuis deux mois la démission du Premier ministre Yingluck Shinawatra.

Ils l'accusent d'être instrumentalisée par son frère, Thaksin Shinawatra, ex-chef de gouvernement en exil, et refusent de participer aux élections législatives anticipées du 2 février qu'ils jugent jouées d'avance du fait de la corruption et du népotisme dont ils accablent le "système Thaksin". (Amy Sawitta Lefevre, Nicolas Delame pour le service français)