La monnaie suisse s'est envolée car les investisseurs ont cherché des valeurs refuges pendant la guerre en Ukraine. Elle a dépassé 1 franc pour 1 euro au début du mois avant de s'affaiblir à environ 1,02 franc pour 1 euro. Il y a un an, un euro s'achetait 1,10 franc.

"D'un point de vue économique, cela n'a pas une grande importance", a déclaré M. Jordan à la station de radio suisse SRF lorsqu'on lui a demandé si la hausse du franc au-dessus de la parité était un niveau que la banque centrale combattrait.

"Nous ne donnons pas de prévisions sur l'évolution du taux de change, mais ce qui est important, c'est que nous ne regardons pas seulement l'euro, mais toutes les monnaies ensemble... et aussi les différences d'inflation, c'est très important".

La hausse de l'inflation en dehors de la Suisse a réduit l'impact de l'appréciation du franc, a-t-il ajouté, les entreprises suisses s'accommodant généralement bien de l'évaluation plus élevée de la monnaie.

L'inflation suisse a augmenté pour atteindre 2,2 %, son niveau le plus élevé depuis 2008, mais reste faible par rapport aux États-Unis et à l'Europe, a déclaré M. Jordan.

La BNS a maintenu sa politique monétaire expansive dans sa dernière mise à jour de jeudi, gardant les taux d'intérêt bloqués à moins 0,75 %, mais a doublé ses prévisions d'inflation pour cette année.

La banque centrale continuera à surveiller de près l'inflation, a déclaré M. Jordan, ainsi que l'évolution du taux de change.

"Le franc reste très apprécié... et c'est la raison pour laquelle nous restons prêts, si nécessaire, à intervenir sur les marchés des devises pour éviter que le franc ne devienne trop fort", a déclaré M. Jordan.