par Glenn Somerville and Sumeet Desai

Lors d'une visite à Londres, il a une nouvelle fois souligné la nécessité d'une approche commune en matière de régulation financière, des propos qui semblaient viser l'Allemagne après l'initiative isolée de Berlin sur l'interdiction de certains types de transactions spéculatives.

Timothy Geithner a entamé à Londres une "mini-tournée" européenne de deux jours, durant laquelle il devait plaider pour une coopération internationale accrue et débattre de la crise en Europe et de son impact sur la confiance des investisseurs.

"Les dirigeants européens ont élaboré un programme de réformes très solide sur le plan budgétaire et ont pris un engagement très fort sur le plan financier", a-t-il dit lors d'une conférence de presse au côté du ministre britannique des Finances, George Osborne.

"Je crois qu'ils disposent des bons éléments et, encore une fois, je constate un engagement politique très fort, visible pas seulement en Allemagne mais à travers l'Europe, pour qu'ils fonctionnent. Je crois que ce que doit faire l'Europe, c'est mettre en application le programme qu'elle a défini."

Pour sa part, George Osborne a estimé que les Etats-Unis et la Grande-Bretagne avaient tous les deux intérêt à ce que l'euro soit stable.

Surpris et préoccupés par l'ampleur des répercussions de la crise de la dette grecque, les Etats-Unis ont pris le mois dernier l'initiative d'une téléconférence en urgence des ministres des Finances du G7, premier pas vers le plan de stabilisation de 750 milliards d'euros associant l'Union européenne au Fonds monétaire international (FMI).

"UN BON PLAN"

Mais Washington reste inquiet face à la volatilité persistante des marchés financiers depuis l'annonce de ce plan.

"C'est un bon plan (et) il inclut les éléments appropriés. Ce que les marchés veulent voir, c'est de l'action", a-t-il dit.

"La leçon de la crise américaine, c'est qu'il faut agir rapidement et vigoureusement."

Après sa rencontre avec George Osborne, le secrétaire américain au Trésor devait s'entretenir avec le gouverneur de la Banque d'Angleterre, Mervyn King, avant de reprendre l'avion pour Francfort, où il devait dîner avec Jean-Claude Trichet, le président de la Banque centrale européenne.

Son agenda prévoit aussi une rencontre avec Wolfgang Schäuble, le ministre allemand des Finances.

Timothy Geithner a assuré qu'il ne venait pas en Europe pour dire aux Européens ce qu'ils avaient à faire. Mais Washington peine à dissimuler son irritation après la décision de l'Allemagne d'imposer unilatéralement une interdiction des ventes à découvert "à nu" sur certains titres, notamment des emprunts d'Etat de la zone euro.

Il a expliqué avoir débattu avec George Osborne d'une approche commune en matière de régulation, un sujet qui sera à l'ordre du jour, le mois prochain, de la réunion des ministres des Finances du G20 en Corée du Sud puis du sommet des chefs d'Etat et de gouvernement du Groupe au Canada.

George Osborne, quant à lui, s'est félicité des propositions présentées ce mercredi par la Commission européenne en matière de taxation des banques, censées permettre de financer le coût d'éventuelles faillites dans le secteur.

Il a réaffirmé la position de Londres selon laquelle une telle taxe devrait alimenter le budget général.

Marc Angrand pour le service français, édité par Gwénaëlle Barzic