Ces données contrastent avec les chiffres trimestriels de ses concurrents japonais Nissan et Honda, ressortis inférieurs aux attentes, et surtout avec les grandes difficultés éprouvées par les généralistes européens.

Toyota a dégagé pour le premier trimestre de son exercice 2012-2013 un résultat opérationnel meilleur que prévu de 353,14 milliards de yens (3,71 milliards d'euros) contre une perte de 107,96 milliards il y a un an.

L'écart entre ces chiffres montre que Toyota, redevenu au premier semestre le numéro un mondial du secteur automobile en termes de voitures écoulées, s'est complètement remis des catastrophes naturelles qui avaient plombé son activité en 2011.

Les analystes avaient anticipé en moyenne pour la période 314,1 milliards de yens.

Le groupe prévoit désormais des ventes de 9,76 millions de véhicules sur l'année calendaire 2012, soit une hausse de près de 2% par rapport à une estimation précédente de 9,58 millions.

"Ce sont des bons résultats, dopés par une forte demande au Japon et une reprise du marché aux Etats-Unis (...)", a estimé Koji Endo, directeur général d'Advanced Research Japan.

En termes de production, Toyota table sur 10,05 millions de véhicules au niveau du groupe - en incluant les marques Daihatsu et Hino - sur l'année calendaire 2012 contre 7,86 millions en 2011.

Pour ses deux marques phare, Toyota et Lexus, l'estimation de production a été revue en hausse de 2,5%, à 8,87 millions d'unités.

PRÉVISION DE RÉSULTAT ANNUEL MAINTENUE

Malgré les résultats encourageants du premier trimestre, Toyota n'a pas modifié sa prévision de bénéfice opérationnel pour l'ensemble de l'exercice - anticipant toujours 1.000 milliards de yens - évoquant notamment les risques liés à l'Europe.

Le constructeur voit le marché automobile européen se contracter de 5% cette année, a déclaré Takahiko Ijichi, un responsable exécutif du groupe.

Les performances du groupe sont les meilleures de l'ère Akio Toyoda, petits-fils du fondateur du constructeur, qui en est devenu président en 2009 au moment où le groupe entrait dans une période de difficultés.

Ce dernier est crédité du moral retrouvé par les concessionnaires, les fournisseurs et les salariés après une période noire marquée d'une part par le rappel, désastreux pour l'image de marque de Toyota, de 19 millions de véhicules en 2009 et, d'autre part, par la désorganisation de la production induite par les catastrophes naturelles de 2011 - séisme et tsunami au Japon, inondations en Thaïlande.

Certains analystes s'interrogent cependant sur la pertinence, en termes de coûts, de la volonté de Toyota de produire au moins trois millions de véhicules au Japon, en raison de la vigueur du yen qui pèse sur la rentabilité des exportations.

Le groupe a modifié la parité de change moyenne euro-yen retenue pour l'exercice 2012-2013, qui sera clos le 31 mars 2013, retenant désormais une parité de 101 yens pour un euro contre 105 yens.

La parité dollar-yen retenue est inchangée à 80 yens pour un dollar.

Vers 11h00 GMT, l'euro se traitait autour de 96,20 yens et le dollar à 78,27 yens.

Benoit Van Overstraeten pour le service français

par Yoko Kubota