Le S&P 500 a perdu -2.13% sur les quatre jours ouvrés. Le Dow Jones a glissé de -0.78%. Le Nasdaq s’est enfoncé de -2.63%, les valeurs de croissance étant santionnées par une nouvelle progression des rendements des emprunts d’Etat. Le T-note à 10 ans a ainsi vu le sien toucher son plus haut niveau depuis décembre 2018 à +2.83%. L’indice des prix à la consommation (CPI) affichait une variation de 8.5% sur douze mois à fin mars, contre 8.4% attendu par le consensus, soit un chiffre très éloigné de la cible des 2% de la Réserve Fédérale. Cependant, l’indice core, qui exclut l’énergie et les produits alimentaires, n’a progressé que de 0.3% le mois dernier, contre 0.5% prévu par les économistes. Dans ce contexte difficile, il est intéressant de noter que les petites valeurs ont surperformé les grandes capitalisations (Russell 2000 en hausse de +0.52%). 

Ailleurs dans le monde, les principaux indices actions ont majoritairement évolué en territoire négatif. Le MSCI World a abandonné -1.74%. En Europe, le MSCI EMU s’est effrité de -0.24% et le FTSE a perdu -0.69%. A l’issue du conseil des gouverneurs, la Banque Centrale Européenne n’a pas pris de décision majeure, laissant ses taux directeurs inchangés. En Asie, le Shanghai Composite a chuté de -1.25%, les actions chinoises restant sous pression avec la pandémie de Covid-19. En revanche, au Japon, le Nikkei a repris quelques couleurs (+0.40%) alors que le dollar américain se renforçait, notamment vis-à-vis du Yen.

Les valeurs technologiques à nouveau impactées par la hausse des rendements sur les Bons du Trésor  

L’accélération à la hausse des rendements des emprunts d’Etat américains a heurté une nouvelle fois les actions de croissance, les grandes valeurs de la tech étant les plus impactées. Parmi les secteurs S&P, les technologies de l'information ont affiché la plus mauvaise performance hebdomadaire (-3.82%), plombées entre autres par Microsoft (-5.77%). Les services de communication n'ont guère fait mieux (-3.00%), avec FB-Meta et Google-Alphabet en forte baisse de -5.46% et -5.04% respectivement. Par ailleurs, le titre Twitter a également fini dans le rouge (-2.5%) après l’offre de rachat formulée par Elon Musk à $54.20. Mais beaucoup d’acteurs du marché doutent que cette offre se concrétise in fine.

Le secteur de la santé a également perdu pied (-2.93%), ainsi que les valeurs financières (-2.65%) bien que ces dernières profitent généralement des rendements obligataires croissants. Malheureusement, dans le même temps, la plupart des banques ont averti que leurs coûts continueraient à monter cette année, avec un impact sur leurs marges. En conséquence de quoi, le secteur des valeurs financières a enregistré les plus forts rachats nets de la semaine.

En dépit du rally sur les titres liés au tourisme et aux voyages, après les résultats supérieurs aux attentes annoncés par la compagnie aérienne Delta Airlines (+15.3% de variation hebdomadaire), le secteur de la consommation discrétionnaire a perdu -0.81% sous le poids d’Amazon (-1.79%) et de Tesla (-3.95%).

Seulement quatre secteurs ont réussi à finir en territoire positif : les matériaux de base (+0.69%), les valeurs industrielles (+0.43%), les biens de consommation courante (+0.15%), et l’énergie (+0.32%) alors que les prix du gaz ont bondi de +14% au-dessus de $7.3/MMBtu (+27.5% depuis le début du mois) et ceux du pétrole brut WTI ont repris +8.84%, après avoir perdu -13.73% sur les 2 dernières semaines.

Chute vertigineuse des placements obligataires

Les ventes d’emprunts d’Etat américains se sont accélérées jeudi, avec un effet de contagion sur tous les autres segments obligataires. Ainsi, en Europe, le rendement du Bund à 10 ans est remonté de 13 points de base, de +0.71% à +0.84%. Celui de l’OAT française de même échéance a clôturé à +1.34% (+9 points de base), soit son plus haut niveau depuis septembre 2014, sur fond d'inflation galopante et de risque politique lié à l'élection présidentielle française. Selon les résultats des divers sondages, l'écart entre les deux derniers candidats est effectivement beaucoup plus ténu qu'attendu.

Les semaines se suivent et se répètent pour l’ensemble des classes obligataires les plus risquées. Celles de notations “investissement” ont subi de nouvelles pertes (-0.63% en Europe, -1.17% outre-Atlantique). Les titres à haut rendement ont reculé de -0.72% en Europe et de -0.15% aux États-Unis.

La dette émergente en devises locales a perdu -0.21% avec le billet vert qui continue à se renforcer, semaine après semaine (indice dollar en progression de +0.67% à 100.50, c'est à dire son plus haut niveau depuis 20 ans !), aidé en cela par une nouvelle vague de placements de protection dans la devise américaine. Dans la même optique, l'or a servi de valeur refuge (+1.58% sur la semaine, cours spot à $1978.24 l’once).

Enfin, ce fut encore une semaine éprouvante pour les investisseurs en cryptos. Le Bitcoin est revenu sur le seuil des $40k (en baisse de -5.5%) et l’Ethereum a plongé de -7.5%. Les deux actifs montrent une corrélation extrêmement élevée avec les valeurs technologiques, ce qui confirme le peu de diversification qu’ils apportent à un portefeuille d’actifs risqués.

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