Les actions américaines se sont effondrées après la publication d’un taux d’inflation très supérieur aux attentes. Sur un an, l’indice des prix à la consommation (CPI) progresse effectivement de 8.60%, soit un plus haut de 40 ans, ce qui réduit à néant les espoirs de ceux qui voyaient encore la Réserve Fédérale ralentir ou mettre en pause son programme d’augmentation des taux en fin d’année. Pour ne rien arranger, l’indice préliminaire du sentiment des consommateurs américains pour le mois de juin 2022, tel que mesuré par l'Université du Michigan, est ressorti à 50.2, contre 58.4 en mai. C’est la valeur la plus basse atteinte depuis le creux enregistré lors de la récession du début des années 80.

Le S&P 500 a perdu -5.05% sur la semaine. Avec une chute de -18.16% depuis le début de l'année, l’indice de référence de Wall Street est maintenant proche de rejoindre le Nasdaq en situation de « bear market ». Ce dernier a lâché pratiquement 673 points en cinq jours, soit un plongeon hebdomadaire de -5.60% et une perte cumulée de -27.52% sur l’année. De son côté, le Dow Jones affiche une baisse de -4.58% sur la semaine et de -13.61% sur l’année. 

Les actions européennes ont également terminé sur une note très négative, dans un contexte d’inflation galopante et de resserrement de la politique monétaire de la BCE. Sa présidente, Christine Lagarde, a précisé son programme de hausse des taux pour juillet et septembre, mais sa réponse à la lutte contre l’inflation a été jugée timide par les marchés, faisant chuter l’euro (EUR-USD en baisse de -1.79%). Le MSCI EMU a dévissé de -4.44% sur la semaine, ce qui porte sa perte depuis le début de l’année à -16.21%. Au Royaume-Uni, le FTSE a limité un peu la casse en ne baissant que de -2.86%, ce qui le fait néanmoins revenir en terrain négatif sur l’année (-0.91%).

A contre-courant, le marché chinois a poursuivi son redressement avec le Hang Seng en hausse de +3.43% et le Shanghai Composite de +2.80% (-9.75% sur l’année), alors même que Pékin et Shanghai remettaient en place des confinements après la découverte de nouveaux cas de Covid-19. Les actions technologiques chinoises rebondissaient fortement (Alibaba en hausse de +17.84%) comme le gouvernement relâche un peu sa pression règlementaire sur ce secteur. Le régulateur a ainsi accordé des licences de publication à 60 jeux en ligne. 

Cela dit, les confinements à répétition dans le sillage de la politique zéro-virus pourraient encore aggraver l’inflation, dans la mesure où ils perturbent gravement le fonctionnement des chaînes de production. 

Au Japon, le Nikkei 225 a aussi progressé, quoique dans une moindre mesure, grignotant +0.23% (-3.36% sur l’année) et confirmant ainsi que les actions nippones constituent un pari contrariant intéressant en 2022.  

Une vague de rouge submerge tous les secteurs S&P 

Les valeurs financières ont fini en queue de peloton cette semaine éprouvante (-6.77%), avec la chute marquée des banques, en raison de l’aplatissement accéléré de la courbe des taux et des craintes de stagflation qui pèsent sur leurs profits futurs. L’augmentation généralisée des taux a heurté de plein fouet les secteurs de l’immobilier (-6.15%) et des technologies de l’information (-6.38%). Les biens de consommation non essentiels ont également fait face à une forte pression baissière (-6.07%), plombés notamment par Amazon, en chute libre de -10.38%. Une fois encore, l'énergie a été le seul secteur capable de limiter la casse (-0.92%), alors que les prix du pétrole brut ont progressé pour la septième semaine consécutive (WTI en hausse de +1.51% à $120.67 le baril).

Krach obligataire

L’accélération de l’inflation à un niveau inattendu a poussé le rendement du T-Note américain à 10 ans à 3.16%. Ce papier a déjà perdu près de 14% de sa valeur depuis le début de l'année. Le rendement du bon du Trésor à 2 ans s’est envolé de 40 points de base à 3.06%. Parallèlement, le taux à 5 ans a atteint son plus haut niveau sur plus de 10 ans (3.26%), dépassant maintenant celui de l’emprunt d’Etat à 30 ans (3.19%), ce qui laisse craindre que la politique restrictive de la Réserve Fédérale pourrait potentiellement déclencher une récession. A l’instar de la dette fédérale américaine, le rendement du bund allemand à 10 ans est revenu à son plus haut niveau depuis mars 2014 (1.52%). Le spread entre celui-ci et l’OAT française de même maturité a pris 7 points de base supplémentaires, soit un écart total de +58 points de base au 10 juin.

Toutes les classes d'actifs obligataires ont été lourdement frappées par la remontée brutale des taux d’intérêt. Les obligations de notation « investissement » ont enregistré une perte hebdomadaire de -1.90% en Europe, et de -2.32% aux États-Unis. Ceci se traduit par une perte cumulée de -14.66% depuis le début de l'année pour les obligations américaines de notation supérieure. Ce qui est comparable avec le niveau de perte observé sur le marché des actions internationales. Les titres à haut rendement n’ont pas été mieux traités (-1.33% en Europe, -1.70% Outre-Atlantique). La dette émergente a sombré de la même manière (-2.75%), mettant ainsi un terme à trois semaines de hausse.

Par ailleurs, l’or a repris des couleurs avec un coursspotde 1'871.60 dollars l’once (+1.10%). Enfin, dans l’univers des cryptos, le bitcoin en dollars a plongé à son plus bas niveau depuis décembre 2020, sous les 28'000 dollars.

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