Le financement de la transition écologique n’est pas menacé par les alternances politiques de 2024. C’est la conviction exprimée par Adrien Dumas, directeur des Investissements de Mandarine Gestion lors d’un déjeuner de presse organisé le 11 juin 2024 à Paris. D’une part, le "Green New Deal" européen n’est pas menacé par la contre-performance des partis écologistes le week-end dernier, car ceux-ci n’étaient pas inclus dans la coalition du bloc majoritaire qui l’a porté. D'autre part Outre-Atlantique, Donald Trump, "se cherche vis-à-vis de ces sujets".

S'il y a 5-6 ans, " on considérait que l'Europe était en avance " sur ces sujets, la situation a beaucoup évolué, et d'autres blocs économiques " sont allés très vite, et ont déployé beaucoup d'argent ", précise Adrien Dumas.  "Aujourd'hui, on est déjà à 490 milliards de dollars déployés côté américain, quand en Europe, c'est moins de 50 milliards".

Tandis qu'en Chine le plan quinquennal 2021-2024 a affecté 600 milliards de dollars au financement de la transition, le bloc économique américain, "qui était très en retard sur la crise de conscience du sujet climatique et du financement de la transition", a "clairement basculé dans quelque chose qui nous semble être irréversible".
L'administration Biden a "embrassé cette direction" avec le plan Inflation Reduction Act (IRA), de 437 milliards, et "80% des 80 milliards qui ont déjà été annoncés ont été déployés dans des États républicains", souligne le gérant.

Ainsi Donald Trump "n'a pas l'objectif de démanteler à 100% le grand plan de l'administration précédente", car "son électorat a beaucoup progressé sur sa prise de conscience par rapport à ces éléments", de même que les acteurs économiques américains. Pour Arnaud Dumas, "il y a une grande probabilité que les contours de ce plan soit maintenus" et notamment "l'aide fédérale pour le financement de la transition et pour le déploiement des technologies sur le sol américain".

"C'est un enjeu qui est bien maîtrisé aujourd'hui par les entreprises américaines, notamment dans la façon dont elles orientent aujourd'hui leurs investissements". Le gérant salue "un cycle d'investissement extrêmement fort aux États-Unis, qui se concentre sur la relocalisation et sur la maîtrise de l'impact environnemental".